Live report : Erikillmister

Photos : Melissa Beugnies

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C’est à Anomaly, jeune groupe Grenoblois récemment formé (2015) que revient le redoutable honneur d’ouvrir la soirée. Les cinq musiciens délivreront pendant la trentaine de minutes qui leur fut allouée une musique assez lourde et monocorde, sorte de mélange de grunge à la Alice in chains et de stoner rappelant de temps à autre Queen Of The Stone Age. Correctement exécuté, avec parfois quelques bizarreries, comme cette flûte un brin décalée, le set d’Anomaly se conclura tranquillement, le public applaudissant poliment leur prestation.

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La soirée prendra une toute autre tournure avec l’entrée en piste d’Electric Shock. Fort de leur nouvel EP « Burn out » (chroniqué ici : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/electricshock-burnout ), et d’une grande expérience scénique (ces mecs-et fille- sorry, Little Angus, tournent partout), le quintet, toutes vestes à patches dehors, s’appropriera l’Amperage avec beaucoup de brio. L’énorme présence scénique d’Antoine Volat se baladant dans les aigus sans forcer, rameutant sans cesse un public pourtant déjà complètement acquis à sa cause, la puissance rythmique de la colonne vertébrale du gang (Dav’ Thunderfukk, basse, Twister, drums), la hargne de Little Angus et de Buck se partageant allégrement le leadership de la six cordes, font que la mayonnaise prend vite et bien ! Les titres s’enchaineront, enfonçant tour à tour un peu plus profondément le clou. « Judas Children », « Dress to kill », «play it rock’n’roll »… La devise “Too loud ain’t loud enough” semble appliquée à la lettre ! L’incontournable “Scream my Name” repris en chœur par l’audience, la reprise de « Nice Boy » des vénérables Rose Tattoo, le sympathique « Beer Ritual », bref toutes les chansons cartonnent ! Electric Shock en terminera pour ce soir sur un « Heavy Metal Resistance » rageur. Un agréable moment partagé avec vous les gars ! Merci pour le show.

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Place ensuite aux joyeux drilles de Whisky of Blood et leur hard rock’n’roll de derrière les fagots ! Voilà des gens qui incarnent l’esprit rock tel que je le conçois ! Pas prise de tête, ce savant mélange de bière, de Jack, de gonzesses (mention spéciale pour la sympathique naïade tatouée qui nous a désaltérés à l’aide de son fusil–bouteille) et bien sur de riffs jouissifs, ce qui reste malgré tout le plus important. Lord Whisky et ses comparses sont en forme et on s’en rend compte dès les premières mesures de «Sexy Woman of the Devil » : ça envoie du lourd, et ça plait, d’autant que la qualité est là. Il n’y a qu’a écouter « Street ready, hello nasty » ou bien encore « Feel the Pain » pour s’en convaincre. Pas de temps morts, beaucoup de franche déconnade bien dans l’esprit Sleeze et toujours, en contrepoint, cette putain de furie musicale qui fait vibrer l’assistance. « Show me the Way » et ses faux airs de Van halen, ou bien encore « Humanity must be destroyed by rock’n’roll » ne font pas baisser l’enthousiasme des pogoteurs ; ça balance toujours grave ! Lord Whisky fera un bref aparté afin de dédicacer « Rock’n’roll Fever » à Lemmy , avant de conclure par « Whisky of Blood ». Et comme décidément ces types ne font rien comme tout le monde, ils viendront reprendre le premier morceau de leur set list en rappel ! La grande classe ! Whisky of Blood ? On en redemande! See you soon, bastards!!!!

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Le dessert à présent! La cerise sur le gâteau, un des grands noms du heavy métal français : Killers ! Fiers de leur appartenance au Pays Basque, dont ils n’hésitent à se servir de l’idiome de temps à autre pour leurs textes comme par exemple pour « Arranzale » joué après un instrumental un brin folk, le combo annonce tout de suite la couleur : ils ne vont pas faire dans la dentelle ! Dès le troisième morceau, nous avons déjà droit à un classique issu du second album du groupe, Danger de vie. « Délire de mort », sublime ballade désincarnée, vient apporter son lot d’émotion : la sauce basquaise prend, c’est indéniable ! La voix de Bruno Dolheguy, éraillée par le feeling, hypnotise l’auditoire. Encore un retour vers le lointain passé du groupe, me direz vous… Et alors ?! C’est bien, les sentiments de temps en temps, non ? Après le calme, place à la tempête. « Mauvaise graine » de l’album éponyme nous déboule en pleine gueule tel un express lancé à plein régime. « Au nom des morts » ne fait pas non plus dans la fioriture, sa rythmique plombée ravageant tout sur son passage, de plus enjolivée par un belle démonstration de Thierry Andrieu. Ce titre est une pure tuerie ! Décidément, nos larrons basques sont en train de mettre la barre très haute. Au sommet de sa forme et de son art (ça a du bon, l’expérience !), le quatuor nous balance ensuite un manowaresque « Tricheur » qui laisse l’auditoire pantois ; ça headbangue dur du côté de l’Ampérage ! Ces mecs ont une putain de présence scénique comme le prouve « Le loup » passé à la moulinette experte des deux axemen. L’Euskara est encore à l’honneur avec « Txoria txori», et encore une fois, ça pique ! Que dire ensuite du tire sans doute le plus connu de Killers ? « L’assassin »vous plante sa lame droit au cœur avec une précision chirurgicale. « Azken Agurraren Negarra » ou les pleurs du dernier adieu, où Patrick Oliver fera vrombir sa basse pour une mise en bouche qui se terminera par un massacre dans les règles de l’art. Chargé de toute sa lointaine histoire, « Rosalind » se rappelle à notre bon souvenir, ressurgissant du passé pour notre plus grand plaisir. Petit détour par l’album le plus récent de Killers avec « Bon gré, mal gré » ultra speedée. Pour mieux nous achever, le groupe enchaine avec « Les fils de la haine » de l’album éponyme… Ça ne nous rajeunit pas, mais qu’est que c’est bon ! « Killers » (la chanson) et son introduction sous forme de marche funèbre de Chopin, suivie de son riff thermonucléaire. Le combo terminera son set sur la traditionnelle reprise de Barbara, « L’aigle noir » avant de revenir pour une petite dernière la bien nommée « Les rois du speed ».

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Quelle putain de bonne soirée, comme c’est d’ailleurs souvent le cas quand il s’agit de métal à l’Ampérage. Merci à l’organisation qui s’est vraiment démenée pour avoir cette superbe affiche ! Faire venir Killers ici, c’était cool ! Et comme les autres groupes ont tous bien assuré, c’était que du bonheur !

 

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