Il m’aura fallu aller jusqu’à Bourg-en-Bresse, chez mes copains d’Adipocere, pour découvrir le Forum de Laudun-L’Ardoise (et son OMC, bien active dans le domaine du Metal), pourtant à seulement une petite demi-heure d’Avignon. Et autant dire, qu’à partir de maintenant, je vais garder un œil sur cette salle, qui a récemment accueilli des groupes comme Satan Jokers, Mercyless, Hegemon ou encore Misanthrope.
Mais, ce soir du samedi 11 mai (la seconde partie du fest commencé la veille), c’est quatre autres groupes que nous verrons, dont Hord qui vient défendre sur scène son dernier et excellent album « The Book of Eliot » (dans lequel y a mon nom au passage).
C’est une salle plutôt impressionnante, que ce Forum. Aussi bien par son extérieur, au design assez osé (mais on n’est pas là pour ça), que par son intérieur, dont l’espace laisse place à une scène imposante, sans être trop surélevée, une bonne chose pour la nuque.

 

Le temps de se mettre en place et la soirée débute rapidement par Crowling. Alors Crowling évolue dans du Heavy/Thrash mélodique, et mélodique, c’est bien le mot !
C’est vraiment pas mal efficace et, même en découvrant la musique du groupe ce soir, dès les premières minutes, c’est d’abord le cou qui commence à se balancer, puis on tape du pied, et enfin on se met à remuer. Les refrains sont hyper accrocheurs, pour un bon Thrash pas vraiment original, mais bien ficelé, doté d’un bon niveau technique et soutenu par une voix qui m’a fait penser à Lemmy (je sais pas pourquoi). Cette dernière montre quelques faiblesses lorsqu’elle s’aventure dans le registre clair, notamment sur la première partie du dernier morceau, dont je n’ai plus le nom (« Walking Dead » ?), qui commence comme une ballade, avant de s’envoler pour devenir vraiment très bon.
Malgré un jeu de scène plutôt timide, qui se voyait d’autant plus lors des transitions entre les titres, le set de Crowling s’est avéré plutôt réussi. L’assurance, c’est de toute façon quelque chose qui viendra au fil des concerts – dont le prochain sera à la Fête de la Musique d’Avignon –, d’autant plus que, ce soir, ce n’est que la deuxième prestation du groupe, de plus chacun s’est en plus lâché au fil des morceaux.

 

Le jeu de scène ne semble, par contre, pas être un problème pour Detoxed, qui passe juste derrière Crowling, Right to the Void étant annulé pour cause de problème à l’épaule de l’un de leurs membres. Les gars ont à peine le temps de s’installer, que déjà ils jouent comme si leur vie en dépendait.

Faut dire que leur groupe existe depuis 2009, ils ont donc eu le temps d’écumer de nombreuses scènes. Mais ça reste impressionnant. Peut-être un peu trop, mon appareil ayant beaucoup de mal à prendre des photos de leur chanteur, Styx (d’autant plus que les lumières, fixes, éclairent peu l’avant de la scène et n’aidaient pas mon objectif de base), qui multiplie les allers-retours de long en large, saute, court et braille comme un fou. Et les autres membres du groupe, même s’ils se montrent moins fougueux, sont loin de se montrer effacés, notamment leur guitariste, Loïc Tézénas, au look très Suédois.
En fait, le jeu est à l’image de leur musique : violente et sauvage.
Parce que Detoxed fait du Death Metal mâtiné d’une bonne couche de Hardcore et alternant les plans rageurs et mélodiques. C’est vraiment carré, rapide, rageur et c’en est même étonnant qu’ils ne finissent pas effondrés à la fin.

 

La soirée est vraiment bien partie, avec deux groupes différents mais qui ont bien assuré. Et, le temps que Detoxed quitte les planches pour un repos bien mérité, Swodd les monte pour entamer leur show.
Swodd. Ce nom ne vous dit peut-être rien, mais il contient plusieurs membres de Your Shapeless Beauty, que les amateurs de Doom gothique connaissent depuis 1994.
Pas des jeunots, donc, ce qui laisse à penser qu’ils vont assurer le show. D’autant plus que ce 11 mai représente aussi la sortie de leur premier album « SilEnt wAr OrdEring DisAstErs DynAmics », que je chroniquerai d’ici peu (et qui est diffusé dans la salle entre les passages des groupes, ce qui permet de comparer le live au studio et de remarquer la qualité du son dans cette salle).
Et autant vous le dire tout de suite, le show est bel et bien assuré.
Déjà, les voir arriver en costumes sobres, mais ramenant à des années en arrière, qui se mêlent à certains éléments d’un futur alternatif, promet d’instaurer une ambiance particulière.
Parce que Swodd fait du « Steamcore ». Nom composé du terme Steampunk, genre littéraire – à la base –, mélangeant à un futur des machineries à vapeur et engrenages issues du XIXème siècle, et du suffixe « core », que je ne prendrai pas la peine d’expliquer.
Et le show, même s’il ne nous plonge pas pleinement dans ces atmosphères, hormis sur quelques passages transitionnels (en même temps, c’est une chose difficile à retranscrire en live), mérite d’être vu. Il se montre plus posé que celui de Detoxed, mais on remarque sans peine que les gaillards ont de la bouteille. Malgré la position assise de l’un des guitaristes, Mr. Abate, en plus du batteur, Mr. Mouche (mais ça c’est plus courant dans les groupes), le reste de la scène est bien investie par le trio restant. Entre un guitariste, Mr. Cana, qui se balade et un bassiste, Mr. Rob, qui a l’air de bien s’éclater sur les planches, on a un Mr. Matt, chanteur, qui souligne son chant, bien varié d’ailleurs, par de nombreuses mimiques et poses. On ajoute à ça quelques pointes d’humour dans l’annonce des titres et on obtient un show à la fois décomplexé scéniquement et sans fausse note côté technique.
Mais comme tout doit avoir une fin, et que Swodd a épuisé son stock de titres, nous gratifiant même d’un petit nouveau, le groupe quitte la scène pour laisser la place à Hord.

 

Et Hord, moi, je les attendais. Parce que ça faisait quelques semaines que j’avais reçu leur dernier album dans ma boite aux lettres (un miracle si on prend en compte la disparition de certains de mes colis), et que, même si je n’avais pas encore eu le temps de l’écouter autant que je l’aurais voulu, il m’a fait forte impression.
Et le set démarre, comme cet album, par la partie « Unveiling », qui, à la fois posée et tout en puissance, nous introduit particulièrement bien à l’univers post-apocalyptique du groupe. D’autant plus que le son est, comme tout le long de la soirée, absolument impeccable. On entend tout, rien n’est caché par le son des guitares, que ce soit la basse, qui vrombit dans l’estomac, le chant guttural, encore plus profond que sur CD, et, chose plus rare en live, la voix claire (qui est juste géniale, en passant).
Mais même si l’ambiance de la musique se montre crépusculaire, ça n’empêche pas les musiciens de s’amuser. Surtout que la taille de la scène leur permet toutes les fantaisies. Et ça passe par un Moerty, guitariste, qui, sous une première impression un peu concentrée sur son instrument, sait bien éclater son jeu, ou par un Kristen, bassiste, qui trottine, sautille, monte sur l’estrade de la batterie… bref ! prend tout l’espace qu’il veut. On a aussi Hadrien, qui se balade sur la scène de long en large tout en crachant son chant caverneux. Et mention spéciale à John qui, en plus de ses poses, de son chant et de son doigté arachnéen, nous gratifie, nous photographes, de superbes grimaces !
Quant à la setlist – entrecoupée de pas mal de blagues concernant Guillaume de Right to the Void (qui n’a jamais chanté avec The Arrs), présent dans le public malgré l’annulation de son groupe –, si elle est principalement basée sur « The Book of Eliot », elle va aussi piocher dans ses deux grands frères. Et moi, comme j’ai eu droit à la monstrueuse « Kindermord », je suis content.
Le set se termine, comme l’album, sur l’Epilogue planant « What the Thunder Said », durant laquelle Hadrien échange son micro contre une troisième guitare. Un titre parfait pour une fin de concert.

 

Une bien chouette soirée, qui se termine au stand merch, dans une ambiance bon enfant, avec quelques discussions entre les groupes et le public ; et une petite coupe de champagne – avec modération – pour fêter la sortie de « SilEnt wAr OrdEring DisAstErs DynAmics », en compagnie de gars de Swodd.
C’est simplement dommage peu de monde ait profité de tout ça (du concert, pas du champagne, hein ? Bande d’alcooliques), puisque la salle, depuis le début de la soirée, ne s’est pas vraiment remplie, laissant une fausse bien vide. Dommage pour les absents, mais surtout pour les groupes et l’orga, qui méritaient plus de monde.

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2 commentaires sur “Hord + Swodd + Detoxed + Crowling – Laudun [11.05.13]”

  1. 1

    Salut Steve !!

    merci beaucoup pour la chronique !!
    ce fut une belle soirée !!

    avec de supers rencontres !!
    Une très bonne ambiance entre les groupes !!

    et merci pour les photos !!

    Sly du groupe Crowling !!!

    PS : n’hésites pas à venir sur Avignon le 21 juin 🙂

  2. 2

    Hi Steve !
    je t’avais dit que ça serait une bonne soirée. Dommage que t’ais pas pu aller la veille car j’aurais bien voulu lire aussi la cro du vendredi !
    Et avec cette belle affiche des mois sur la porte de notre boutique tu ne pouvais pas la louper ; en + vers chez toi ; veinard.
    Bon sur ce on prépare nos stands au Sonisphere puis Hell Fest. Donc si t’es dnas le coin, passe nous faire coucou.

    Christian

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