Rédigé par Helen C. et Bodom Michelin

Crédit photos : JAEGLE Thomas et GOURMELEN Marie

VENDREDI 22 JUIN

(helen) En ce pluvieux vendredi 22 juin 2007, j’embarque pour LE festival français de metal, j’ai nommé le Hellfest. Les averses qui nous tombent dessus pendant le trajet de sont pas de bon augure, mais qu’à cela ne tienne, nous pataugerons dans la boue! A notre arrivée à Clisson (44), nous sommes d’abord pris dans un embouteillage monstre d’environ dix kilomètres. A croire que nous ne sommes pas les seuls à venir… Nous parvenons finalement à l’entrée du festival, en même temps que quelques milliers d’autres metalleux en mal de sensations fortes. Et là, c’est le drame. Le maître mot de ce week-end sera BOUE. Deux pas en avant et voilà t-y pas que je me retrouve crottée jusqu’aux genoux. Tant pis, ce festival sera rock and roll ou ne sera pas! Après une queue d’environ une heure (trois pauvres vigiles à l’entrée), je pénètre sur le site pour apprendre qu’un groupe électrogène a brûlé sur la Main Stage et que Dew Scented, Blood Simple et Lamb of God sont passés à la trappe. Pourvu que le reste de l’affiche se maintienne… Dommage que le festival commence aussi mal, boue, pluie, pas assez de paille, groupes annulés… Les trois jours promettent d’être extrêmes à tout point de vue!

(bodom) Partis le jeudi matin de (très) bonne heure, le constat est quasiment le même à notre arrivée sur les lieux du festival aux alentours de 15h30, bien que beaucoup moins de monde ne soit présent. Mais les incessantes petites averses ont déjà rendu les accotements extrêmement meubles (dixit les petites pancartes) de part et d’autres de la route ; il en est de même pour le camping. Les tentes seront néanmoins vite montées. Et nous voici vendredi … l’attente sera interminable aux portes du festival. Après deux heures, les vigils annoncent que suivant le type de ticket, nous devons nous placer dans telle ou telle file. Consternation générale … ils avaient tout de même le temps de l’annoncer avant. Bref … Toujours est il que les portes n’ouvrent toujours pas et que la foule commence sérieusement à s’accumuler derrière. Nouvelles sueurs froides, lorsque une odeur de brûlé et une fumée menaçante s’élève de l’enceinte du Hellfest. Mais que se passe t’il ? A ce suspens sans aucune communication, ajoutez les blagues des vigils et les averses qui s’enchaînent et vous comprendrez que l’entrée sera un véritable soulagement … sauf que comme le disait Helen, de « meuble » le sol est passé à l’état de « boue mouvante », bref …

Après les déconvenues et annulations des premiers groupes, place est enfin faites à la musique et le premier show, ou plutôt la première fin de show à laquelle nous assisterons sera celle de Secret Of The Moon. Les allemands font partis des groupes que je souhaitais absolument voir sur scène, le black-atmo et avant-gardiste de leur dernier album (« Antithesis ») m’ayant agréablement surpris. Le temps d’entrer et d’arriver à la scène, j’arriverais cependant à assister aux deux dernières chansons (et le final absolument doom) : c’est peu mais l’honneur est sauf. Secret Of The Moon a plu.

(helen) Je réussis également à rentrer pour la fin de Secret Of The Moon, Black Metal teuton que, ma foi, je trouve plutôt pas mal. Cependant, une écoute plus prolongée m’aurait permis d’avoir un avis plus tranché.

17h10, ô miracle, la Main Stage reprend du service, et c’est d’un pas lourd (la boue ça pèse son poids, croyez-moi) que j’avance, afin d’assister à la prestation de Chimaira. Au cas où on ne s’en souviendrait pas, Chimaira c’est du bourrin. Très bourrin. Trop bourrin pour moi. Ceci dit, entre deux averses et un son plutôt pourri, la prestation est plutôt pas mal, le groupe se débrouille bien. Mais l’instant ne sera pas inoubliable.

(bodom) Une bonne impression que ce second concert de la journée délivré par Chimaira. Les américains proposent plus qu’un metalcore classique, enrichissant leur musique de divers éléments puisés ça et là. Sur scène, le rendu est très satisfaisant et le public sait apprécier ce premier « gros » concert de la journée.


(helen) Après un petit détour par l’Extrême (on avait dit que ce week-end serait extrême ou ne serait pas) Market, plutôt bien fourni, me voilà de retour du côté de la Main Stage pour assister au show de Mastodon, décrit comme « prog' » par le dépliant Hellfest. Ouais. Y a pas de mots pour décrire la musique du groupe, à la fois très brutale, mais tellement travaillée. Bref, j’adore. Enfin, si le son n’était pas aussi, pardonnez-moi l’expression, dégueulasse! Réverbération et son qui voyage d’un côté à l’autre de la scène achèvent de me gâcher mon plaisir et je bats en retraite… pour me rendre compte que le son est bien meilleur si on s’éloigne de la scène! Je profiterai donc de la fin du show des Américains, qui ont la patate et déversent leur flot de musique aussi bizarre qu’intéressante sur un public plutôt réceptif (malgré pluie et boue). La claque que je viens de me prendre me remonte quelque peu le moral.

(bodom) Aaaaah … comme quoi, les goûts et les couleurs … Dans mon cas, déception pour Mastodon en revanche. Je m’attendais à quelque chose d’impressionnant étant donné quelques chroniques lues ci et là et le buzz actuel qui entoure le groupe (une tournée en première partie de Tool notamment). Eh bien non, ce groupe de metalcore-progressif n’a de progressif que le nom, c’est à la mode d’acclamer son appartenance à ce mouvement, mais même si les structures s’enchaînent, nous avons plus l’impression d’un immense patchwork sans queue ni tête et absolument incompréhensible, si bien que toute les chansons finissent pas se ressembler et l’auditeur que je suis, en plus de s’ennuyer ferme, finit rapidement par décrocher.
(helen) Nouvelle pause, je vais patauger un peu dans la gadoue, croisant ça et là quelques personnes embouées jusqu’au cou. La paille est insuffisante, il devient parfois très dur de « marcher », glisser semblant être une alternative plus que bienvenue. Au détour de mes pérégrinations, je croise les photographes, qui m’indiquent que c’est la galère totale pour les photos. Une ou deux chansons maximum pour shooter, un temps immonde qui met tout le monde de mauvaise humeur… Dommage dommage que la très bonne affiche proposée soit mise à mal par les intempéries et les problèmes d’orga…

(bodom) De notre côté, nous profiterons également d’une petite pause dans notre emploi du temps pour retourner rapidement au camping, prendre de quoi se couvrir, car malgré le fait d’être en Juin, il fait froid sur Clisson aujourd’hui, et la dernière averse plus méchante que les précédentes nous a totalement trempé. Nous constatons en arrivant, qu’il n’aura pas fallu très longtemps pour que le camping se transforme en immense et infâme bourbier (même la camion du SAMU est embourbé et doit se faire pousser par les metalleux du coin pour se sortir de là). Même constat pour l’aire du festival à notre retour. Après s’être mis dans la tête que groles et jeans sont ruinés, ça vas mieux pour se déplacer dans ce merdier.


(helen) Mais soit, me voilà à 21h30 à faire le pied de grue devant la Main Stage (une fois de plus), pour assister au show des monstres du Thrash, j’ai nommé Machine Heaaad!!! Aaarrrh, me voilà aux anges, apparemment je ne suis pas la seule, vu la clameur qui monte. Après la claque de « The Blackening », voyons voir ce que tout ça donne sur scène. Eh bien… QUE DU BON! Pour ce concert que j’attendais plus que tout, me voilà ravie! Je prends une putain de claque! J’en oublie la pluie, la boue et la mauvaise humeur. La prestation est excellente, on pourra accuser Robb d’user de démagogie, il n’en reste pas moins que leur show est un vrai régal! Un groupe qui assure au poil, show carré et plus qu’efficace, tout est « fucking amazing », d’après les mots même du chanteur, qui donne tout ce qu’il a. Voilà qui me remonte le moral! Que dire de plus à part « j’en veux encooore »?!! Que du bon pour ce concert, il va sans dire que c’est avec un immense regret que je me rends compte que le set prend fin. Retour à la boue et au froid (et à la pluie qui a recommencé à tomber).

(bodom) Abondant dans le sens d’Helen, je me permettrais juste un mot à ce sujet, Gé-ni-al ! Première tête d’affiche de la journée, les américains se devaient d’assurer avant les passages de Slayer et Korn. Leur prestation sera solide et sans faille (mis à part les cœurs totalement hors-gamme). Le jour commençant à décroître, nous permet aussi de juger du travail sur les lights, plutôt réussi.

Machine Head se termine que nous filons déjà vers la Gibson Stage (la seconde scène, plus petite), car Enslaved se prépare. Enslaved, invités surprise suite au désistement de Mayhem (son batteur s’étant cassé le bras) mais qui me conviennent parfaitement, offrant un black beaucoup plus fin et intelligent que celui du groupe initiallement programmé. Je vais y aller de ma sempiternelle petite ritournelle, mais je vais enfin (pouvoir) voir ce groupe ! Programmés puis annulés deux fois lors de ces deux dernières années sur Lyon, je ne peux me permettre de rater la moindre once du show des norvégiens, depuis le temps que je les attends ! Et celle-ci en valait la peine ! Quel show ! Des lights très travaillées, un son excellent, une setlist bien choisie et équitablement partagées entre titres bien black du début de carrière, et ceux plus récents et plus heavy des albums « Ruun » et « Isa », avec justement les deux morceaux éponymes enchaîné sur le monstrueux ‘Return to Yggdrasil’ en rappel. La claque de cette première journée et l’un des gros concerts du festival en ce qui me concerne.


Toubidoubidoum, voilà que les papys du Thrash débarquent. Slayer pour ceux qui n’auraient pas compris! Nous assisterons à un véritable raz de marée vers la scène principale. Slayer est incontestablement le clou de la soirée pour la plus grosse partie du public et à n’en pas douter, certainement le groupe (avec Megadeth et le couple infernal Immortal/Emperor) qui aura rameuté le plus de metalleux (chevelus ou non) sur ce festival. Bien qu’amateur de thrash, je ne suis pas fan absolu de la musique des américains à la base, mais leur prestation m’a plus impressionné que la fois précédente (Graspop 2005) en partie grâce à un temps de jeu réduit et à une setlist par conséquent plus condensée. Même assez éloigné de la scène, le public autour de nous remue bien (l’occasion de voir le virgi-coptère à l’œuvre). Les morceaux de « Christ Illusion » se mêlent bien aux classiques (‘Raining blood’ et ‘Angel of death’ en premiers). Le reproche que je ferrais au groupe sera le même que d’habitude : Araya et sa bande ne bougent pas d’un poil malgré une scène immense, ce qui donnent un visuel assez pauvre et peu vivant d’ou nous sommes, c’est limite si nous n’avons pas l’impression qu’ils s’ennuient.

(helen) Très bon concert pour ma part, seul bémol, ne me tapez pas, mais Slayer c’est parfois un peu redondant. Les parties de gratte ont tendance à parfois trop se ressembler (à mon humble avis). Ceci dit, la prestation reste excellente, ne boudons pas notre plaisir!

Cannibal Corpse n’étant pas ma tasse de thé, je m’approche de l’entrée du coin presse-VIP, d’où filtrent des rumeurs d’annulation de Korn. Tiens tiens tiens… Rumeur malheureusement confirmée quelques minutes plus tard sur la Main Stage, huées de la foule déçue (compréhensible), départ pour aller dormir sous les accords furieux de Cannibal. Seconde rumeur de la soirée, le groupe serait parti en empochant le cachet, trois heures auparavant… Erreur de l’orga : ne pas l’avoir annoncé avant aux fans déçus, qui sont dégoûtés et crient leur mécontentement, même si l’organisation n’y est pour rien si Korn s’est cassé. D’ailleurs, des « Korn enculés » fusent, ce « mot d’ordre » sera même taggué sur les douches du camping. Allons dormir, demain sera un autre jour.


(bodom) J’ai longtemps voulu voir Korn en live et ce Hellfest était l’occasion de juger le groupe, par contre, crevés par le trajet, la boue, la pluie, le froid et la journée-marathon qui nous attend le lendemain, nous nous résignons à rentrer au camping. Surtout que je n’ai pas particulièrement envie de voir Cannibal Corpse
et que le temps commence de nouveau à se détraquer. Bien m’en aura pris car je me serais pris une belle rincée pour pas grand-chose étant donné que j’apprendrai plus tard que Korn à tout bonnement annulé son show, afin de ne pas finir électrocutés diront-ils, halalala … ces caprices de fillettes. N’empêche que derrière cela, nous assistons à un complet manque de respect envers le public qui a payé sa place. Une dernière mésaventure qui finira d’achever cette journée dans la morosité la plus totale (la preuve, le camping sera quasi-silencieux pas rapport à la veille). Les prestations ont été bonnes en elle-même, mais les retards, le temps et cette dernière annulation auront eu raison de la bonne humeur générale. Pour l’instant c’est dans un sentiment d’amertume et avec un arrière goût d’inachevé que se termine cette première journée. Espérons que les jours suivant s’avèreront être plus cléments.
Helen C. & Bodom_Michelin


Quelques setlists :

Chimaira
01. Nothing remains
02. Resurrection
03. Power trip
04. Needle
05. Severed
06. The dehumanizing process
07. Pure hatred

Mastodon
01. Iron tusk
02. March of the fire ants
03. Circle cysquatch
04. Aqua Dementia
05. The wolf is loose
06. Crystall skull
07. Capillarian crest

Machine Head
01. Clenching the fists of dissent
02. Imperium
03. Aesthetics of hate
04. Old
05. Halo
06. Take my scars
07. Descend the shades of night
08. Davidian

Enslaved
01. Path to Vanir
02. Fusion of sense and earth
03. Bounded by Allegiance
04. Jotunblod
05. Isa
06. Ruun
07. Return to Yggdrasil
08. Slaget i Skogen Bortenfor

Slayer
01. South of heaven
02. Silent scream
03. Cult
04. Disciple
05. Die by the sword
06. Spirit in black
07. War ensemble
08. Jihad
09. Dead skin mask
10. Raining blood
11. Mandatory suicide
12. Angel of death

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