Suite à une première édition au bilan plutôt mitigé (faible affluence, programmation parfois étonnante), le H’Elles On Stage, deuxième du nom, initialement prévu pour Juin et repoussé de quelques mois, se devait de ne pas décevoir. Qu’il s’agisse de chanteuses ou de gueuleuses, les amateurs de metal à chant féminin, sous toutes ses déclinaisons, s’étaient donné rendez-vous en ce premier week-end de septembre devant les portes du CCO de Villeurbanne. Seuls absents afin que le spectacle soit total : les mâconnais de Beyond-D-Lusion n’ayant pu se libérer pour ce changement de date. Pas d’bol, Paul.

Une petite foule est déjà présente à notre arrivée sur les lieux, mais nous apprendrons bien vite, qu’il s’agit des passagers du bus tout spécialement affrété pour l’occasion par les groupes parisiens pour leurs fans. Entre quarantenaires et jeunes adolescentes-en-dentelles, le public se masse peu à peu devant l’entrée. Les femâles, en tant qu’organisatrices, sont déjà à pied d’œuvre afin que tout se déroule sans anicroche.

Premier groupe à jouer ce soir : The Outburst. D’aucuns auront peut être reconnu Sarah, la frontwoman, qu’ils avaient pu découvrir avec Arkan, lors de la tournée française de Septicflesh, mais ceux qui comme moi, découvraient le combo proprement dit en condition live, en auront eu pour leur argent. Le groupe est en pleine bourre, intenable sur scène et les zicos balancent leurs titres de metal-moderne avec une réelle conviction, le tout dans la bonne humeur. Pour un groupe d’ouverture, les parisiens connaissent leur boulot et, habitués à la scène, livrent donc une excellente prestation, peut être simplement l’une des meilleures de la soirée, et mettent ainsi le public dans de bonnes dispositions pour la suite et poutant …

Les hostilités se poursuivent en compagnie d’Addicted, une formation du Sud de la France. Mais malgré la verve de The Outburst, du côté du public, l’énergie est bien vite retombée, les spectateurs les plus sensibles désertant peu à peu la salle, pour un show peut être trop extrême pour eux. Car pour une partie du jeune public de Kells et de Whyzdom, le death-stoner old school du combo est tout bonnement trop hermétique. En lui même, le show est tout à fait honnête, le groupe nous gratifiant même d’une reprise de Crowbar avant de quitter les planches sous les applaudissement lui étant dûs.

Troisième groupe : troisième style. Nous accueillons maintenant les franciliens d’Interria et leur metal-électro, très attendus d’une bonne partie du public, à en croire les t-shirts arborant le logo du groupe aux premiers rangs. Malgré quelques années d’existence seulement, les musiciens, expérimentés, ont déjà bien marqué les bases de leur univers sonore : un metal très énergique avant tout centré sur des guitares-catchy et des samples claviers. La chant, assez aigu, mais sans tomber dans le lyrique apporte également une touche de fraicheur au tout. Bon show. Un peu stroboscopique par moment, mais bon petit set.

Tandis que Whysdom se prépare, l’horloge tourne et on commence à se demander combien de temps restera t-il sur le planning originellement alloué aux derniers groupes. Autoproclamé groupe de « Metal flamboyant », les Parisiens (encore ??) s’accaparent les planches pour un set cette fois-ci placé sous le signe du metal symphonique. Qu’on aime ou non le style, force est de constater que la musique des français est plutôt bien foutue (preuve en est de leur signature dans l’écurie Ascendance Records) et extrêmement bien produite, ce qui les place d’emblée dans la catégorie ‘espoir’ de ce genre musical. Et pourtant, pour une découverte dans des conditions scénique : quelle déception ! Même si le groupe, se donnant les moyens de ses ambitions, n’a pas lésiné sur les moyens, avec pas moins de six choristes se joignant au show. Mais le show, à proprement parler n’est justement pas si chaud que celà. Millimétré, à priori répété encore et encore, le spectacle sera avare en surprises. Nous ne pointerons pas le manque d’expérience, car le set est carré. Non, c’est simplement qu’à trop vouloir en faire, Whyzdom plonge des deux pieds dans une mare de clichés et perd absolument toute la spontanéité inhérente à un concert, sans parler du jeu de scène des guitaristes, surjoué, et des annonces entre les chansons un peu kitchounettes tout de même, qui font qu’au final, malgré une débauche de moyens, Whyzdom peinera à convaincre, à part le cercle de ses inconditionnels supporters.

La donne sera en revanche toute autre avec l’arrivée de Pin-Up Went Down (eux aussi signés chez Ascendance Records), groupe encore peu connu mais très attendu par les plus curieux. Et pour preuve, auteur d’un premier album surprenant, le duo rouennais/lyonnais donnait ce soir son premier concert, entouré de quatre autres musiciens pour l’occasion. Le groupe débute par l’intro acapela de leur opus « 2 Unlimited », laissant le public, pensant assister à la fin des balances, dubitatif. Mais non, c’est parti pour un set metal aux consonances funk, disco, électro et même un peu plus encore … sans faire l’impasse sur les standards du genre : grosses guitares, basse omniprésente et alternance growls/vocaux féminins. Avec Asphodel (Penumbra, ex-Nowonmaï) au micro, rien a craindre pour la prestation vocale aux petits oignons. Résolument décalé et somme toute assez décontracté, le combo intrigue et fascine (à part quelques récalcitrants habitués à quelque chose de plus conventionnel) et nous présentera son unique albums aux multiples facettes dans sa quasi totalité. Malheureusement, les meilleures choses ayant une fin, le groupe devra s’éclipser avant d’avoir terminé son set (la faute au timing), à regret, sachant qu’ils désiraient interpréter en exclusivité un titre de leur prochain opus. Ce n’est que partie remise et gageons, que cette bonne prestation inaugure du meilleur pour la suite. Pin-up Went Down ? L’essayer c’est l’adopter.

Reste plus que Kells à passer, groupe régional et donc habitué des scènes lyonnaises. Mon commentaire ne changera pas des impressions habituelles, à savoir un néo-walt disney metal gentillet agréable à regarder … sauf que …. sauf que à force de les voir (troisième show auquel j’assiste), et ce malgré un nouvel album à promouvoir, une légère impression de déjà vu commence à s’installer. Alors, je ne suis pas familier du répertoire du groupe et pensant que cette impression vient de là, je ne pourrai alors pas leur en tenir rigueur surtout que le public à l’air d’apprécier et de vivre pleinement le set. Petite surprise au menu, en fin de prestation, l’apparition de deux membres de Eths sur les deux derniers titres, d’abords Candice, la chanteuse qui viendra interpréter ‘La sphère’ en duo avec Virginie (comme sur album) et enfin leur batteur, qui permettra au marteleur de Kells de venir sur le devant de la scène poussé la chansonnette (ou le scream plutôt) pour un un final vraiment énergique : à refaire ! Des guests qui, à coup sûr, ont dynamité la prestation des lyonnais.

Le bilan, de cette seconde édition s’avère donc des plus positifs, avec une organisation bien en place (malgré ces problèmes de timings finaux) et surtout, cette fois-ci, un public ayant répondu présent. On regrettera cependant une chose … Mais ou sont donc les groupes lyonnais ? Parce que voici le petit hic de cette édition, hormis Kells, tête d’affiche et bénéficiant donc d’un statut un peu à part, pas un seul de nos représentants Rhône-Alpins n’a eu l’occasion de fouler les scène du H’Elles On Stage, cette année. Ce qui est d’autant plus dommage lorsque l’on connait certains de nos combos locaux, surtout qu’un tel festival, serait l’occasion rêvée, de leur permette de s’exprimer devant un public conséquent. Peut être l’année prochaine, les filles ?

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