«Le Metal Battle, ça fait huit ans – ou dix, je ne sais plus très bien – qu’on le fait : on envoie donc le meilleur groupe français, finaliste d’une sélection de groupes français non signés qui a été faite par l’équipe rédactionnelle de Metallian. La finale se fait soit à Paris, soit à Lyon… En l’occurrence cette année, elle se fait à Paris, au Divan du Monde ce soir, l’an dernier c’était à Lyon.
Le groupe gagnant de ce soir va jouer devant un jury de sept ou huit personnes, au Wacken, et défendre les couleurs françaises – c’est un peu l’Eurovision du metal – : l’an dernier, le groupe gagnant de la finale, Noein de Rouen, a frôlé à un cheveu la victoire et on espère vraiment que le groupe vainqueur de ce soir saura relever le défi.»
Qui d’autre que le directeur de la publication de Metallian, Yves Campion lui-même, pouvait expliquer au mieux ce qu’est le Metal Battle Contest ?

Ce soir là, au Divan du Monde, allaient s’affronter les quatre finalistes de l’épreuve : inutile de dire que, vu la le temps qu’ont pris les délibérations d’un jury composé entre autres de Roger Wessier, Hervé ‘SK’ Guégano, Isabelle Le Maguet ou de Yves Campion, le choix n’a pas du être des plus simples.
Et pour cause : dans l’ordre sont passés Scornforger, Detoxed, Irrepressible Wrath et Lord Shades, quatre groupes de quatre genres musicaux différents officiant respectivement dans le thrash old school, le death metal mélodique, le metalcore et le black metal.
Comme en sport, une finale étant faite pour non pas pour être jouée mais pour être gagnée, chacun des quatre prétendants au Graal ont mis les bouchées double et offert un set digne de groupes bien plus confirmés.

Il faut aussi dire que les Niçois de Scornforger, d’entrée, a placé la barre très haut : son thrash old school légèrement teinté death fortement influencé par Slayer , Annihilator ou Arch Enemy pour certains relents melodeath
Leur setlist étant axé sur leur excellent premier album « Neighbours are living dead », c’est sans plus de surprises que par rapport à l’album que Scornforger nous assène leurs riffs acérés avec une rapidité et une agressivité pour le moins efficace.
On regrettera un côté un peu trop statique dans le jeu de scène mais en même temps, l’intensité dans la rapidité des titres ne se prète pas à cavaler d’un côté à l’autre de la scène.
Malgré tout un groupe à suivre.

La barre placée par Scornforger n’allait surement pas impressionner les Montpelliérains de Detoxed. Si le death/thrash mélodique à la In Flames ou Soilwork n’est pas ma tasse de thé à prime abord, il me faut reconnaître que ce groupe m’a mis… sur le cul !
Ils ne sont pas là pour se reposer, ils ont une finale à jouer, et ils ont été conformes à leur réputation scénique.
A peine trois ans après leur formation, Detoxed se retrouve à jouer cette finale, preuve du potentiel du groupe.
Sur fond de rythmes thrash, l’alternance des vocaux hurlés avec le chant clair fait mouche à chaque fois : quelques passages très Slayeriens alourdissant encore plus l’ensemble, on se retrouve dans une violence musicale assez inouïe avec des musiciens qui arrachent tout.
Si leur EP « It was written in blood » m’a pour le moins intéressé, leur prestations live s’est avérée passionnante !

Irrepressible Wrath, eux, j’avoue, m’ont moins passionné.
Le metalcore n’a jamais été vraiment ma came mais il faut malgré tout admettre qu’ils n’ont pas volé leur place en finale : carré, précis, et ce « petit truc en plus » suffisamment énergique pour donner envie de headbanguer ou de pogotter à tout va !
Les Parisiens ont montré qu’ils avaient le potentiel de remporter la finale avec leur mélanges de grunts, de growls et de rythmiques puissantes et effrénées.
Une véritable cure de vitamines, en somme.

Inutile de le nier, si Lord Shades a remporté cette édition, c’est mérité tant leur black à la croisée de Dimmu Borgir et de groupes plus atmosphérique s’est montré irrésistible tant musicalement que visuellement.
Peu de titres car tous relativement longs mais suffisamment convaincants pour que les jurés et le public soient unanimes dans leur choix.
Il ne reste plus qu’à souhaiter bonne chance au combo poitevin pour l’ « Eurovision metallique du Wacken ».

Un grand merci à Roger Wessier et Yves Campion pour cette soirée, dont la gratuité n’a hélas pas attiré autant de monde que cela ! Qu’on ne me dise pas que c’est Anneke Van Giersbergen à la Machine qui a fait se déplacer tous les metalleux de la région.

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