Photos + Live report : Lorelei

 

Mon dernier festival métal remonte à la dernière édition du Fury Fest, autant vous dire que les deux mois d’attente me paraissent plutôt long pour participer au Festival de Noël #22. A l’affiche : 10 groupes dont un seul que je connais et une tête d’affiche qui était sur la scène The Altar du HellFest.

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Bref, le jour J arrive enfin ! 19 décembre, direction le CCM John Lennon de Limoges pour la première soirée du Festival réservée à la scène locale et qui va prouver à tout à chacun que : non le Limousin n’est pas à la traîne niveau scène métal !

19h30 ouverture des portes

20h, on attaque fort. Les 5 gars de Stillborn Slave nous en collent plein les oreilles ! Pas le temps de se poser de question. Max à la batterie envoie la sauce pour les 45 prochaines minutes. Ludo & Romain, les grateux enchaînent les riffs et Jean-François à la basse est loin d’être en reste. Il souligne même parfaitement les « harmonies instrumentalement métaleuses » (si, si possible je vous jure), mais appuie aussi la voix bien graveleuse de Kronar qui passe comme une lettre à la poste pour ce groupe de métal core. Le tout est interprété avec les tripes, sur des rythmes effrénés avec une voix écorchée pour un résultat ou il n’y a rien à dire pour entamer cette soirée !

Set list : Intro sample – Two worlds – Fiends – The end of everything – Burning feelings – You stant alone – When sheep become lion – Panic enslave – Cycle of life.

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Bon, une petite bière, la salle se remplit petit à petit… Il commence à faire vraiment chaud dans la salle !

Et les Limoges Bastard Club 87 (LBC 87) ne vont rien faire pour calmer le jeu. Il est sûr que le Hardcore Punk n’est pas ce qu’il y a de mieux pour apaiser les esprits, mais c’est parfait pour lancer un premier petit pogo. Soutenu par une batterie, une basse et des guitares, Ludo chante en français des textes incisifs et sans concession. Inutile de préciser avec ce nom que le groupe se déchaîne sur scène à domicile. Ça explose dans tous les sens, la musique ne laisse pas une seconde de répit. Ludo parcourt, arpente la scène en long, en large et en travers tout en hurlant sa colère et en dénonçant les injustices. Les morceaux sont courts et les refrains entêtants. Le public connait, le public accroche, le public scande !

Set list : Desastre – Exutoire – Drugs – Cerne – J’enfonce le clou – America – P’tite tête – J’veux des flingues – Les affaires – Désinformation – Toxico X – Tueur né – La nuit – Ferme ta gueule – Brûler des voitures.

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On enchaîne ensuite avec Unsafe, et on trouve au micro une Stéphanie (qui sera l’unique chanteuse de la soirée) prête à en découdre. Soutenue par son groupe, Stéphanie ne lâchera rien d’un bout à l’autre du set, que ce soit vocalement ou dans ses déplacements. Messieurs vous n’avez qu’à bien vous tenir ! Musicalement ça envoie aussi ! Du Death, du Thrash, du comme on aime (ou pas ! Mais les tympans sensibles n’avaient vraiment rien à faire à cette soirée !). Les riffs se succèdent, la basse et la batterie suivent. C’est à un set bien huilé que l’on assiste. De plus, les thrasheux jouant à domicile et n’ayant pas tournés cette année (préparation d’un nouvel album qui devrait voir le jour en 2015 oblige !) ne manque pas d’humour en créant une set list spécialement et modestement nommée « Limoges World Tour » pour son public Limousin (désolée Stéphanie, je n’ai pas pu garder votre humour pour moi, c’était trop bon ! Et puis, qui sait… Ça sera peut-être un jour le nom d’un de vos morceaux !)

Set list : Integrity – Slaughter game – End of time – Evilution – Next step – Hand in hand – Blockhead nation – Revolution.

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Après une installation rapide, Radium Valley prend place sur scène. Enfin, façon de parler ! La séquence d’intro est lancée, la performeuse parcourt la salle avec sa tenue, son masque à gaz et sa lampe torche.
Le ton est donné, ce set sera post-apocalyptique ! Les membres du groupe entrent sur scène, dans l’ombre, et prennent leurs positions pour assurer la suite. Pendant 40 minutes, les morceaux s’enchaînent sans laisser le public respirer (et ça vaut mieux, on ne sait quelles vapeurs toxiques pourraient errer dans l’air !). La salle est pleine et l’ambiance bat son plein. Luke fait entendre sa voix de crooner. Les variations entre les basses et les aiguës ne lui font pas peur. Ce que Radium Valley nous raconte, c’est une histoire avec une scénographie. La performeuse est un ajout efficace pour cette ambiance Tchernobylienne. Les masques à gaz (hormis Luke, tous les musiciens en portent un), les circuits imprimés (que la performeuse fait miroiter au public mais qu’elle garde jalousement), les vidéos noir et blanc diffusées sur de vieux écrans d’ordinateurs (message de solidarité datant de l’époque de la catastrophe), les sirènes d’alerte nucléaire, l’interlude sur les terrains vagues qui colle parfaitement au sujet, une performeuse qui tient bien son rôle du début à la fin (rien d’étonnant, elle a déjà tenu son rôle à merveille dans le clip « Sweet Infection » sorti en octobre dernier), ne font que donner vie à cette musique prenante

Bref, j’étais venue pour les revoir, et même si la scène était à mon goût trop petite pour qu’ils puissent s’exprimer pleinement au point de vue scénographique, ils ont plus que partager leur plaisir d’être là avec leur public.

(L’interview du groupe réalisée juste avant le début des concerts se trouve ici : http://www.soilchronicles.fr/interviews/radium-valley-interview )

Set list : Radium valley – Song of rain – Sweet infection – The underground – For all of us – Behind me – Dark is tower – Rain of deases.

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On finit la soirée avec LizZard, groupe originaire de Limoges mais dont la réputation n’est plus à faire avec une exportation réussie aux States.
Certes LizZard est un groupe de Métal mais on y sent très largement l’envie d’expérimenter des choses nouvelles. Katy à la batterie envoie des rythmes qui n’ont rien à envier aux mecs. Et oui, cette jolie demoiselle avec des locks roses n’est pas des plus discrètes avec des baguettes dans les mains ! Mathieu à la guitare alterne entre un chant mélodique et une voix arrachée et jongle entre deux, ce qui donne des morceaux tirant sur le Rock pêchu et d’autres beaucoup plus appuyés Métal. William à la basse n’est pas en reste et soutient son groupe avec ses cordes graves. La fatigue me gagnant, ce n’est pas le groupe que j’ai le plus apprécié. Mais il n’y a rien à redire à ce set bien rôdé et on comprend aisément pourquoi le groupe plaît tellement là ou il passe.

Set list : Aion – Bound – The roots within – The orbter – Twisted machine – Circles – Only one – Loose enos – Colour blind – Vigilent – Tear down the sky.

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On termine donc cette première soirée Limousine, et franchement ça fait un bien fou aux oreilles et ça promet de n’être qu’un bel échauffement pour le lendemain !

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Je vais être honnête avec toi cher Lecteur, le Pagan/Folk est pour moi une découverte, et quelle découverte va être soirée !
Comme tu as pu le voir pour la première soirée : pas de référence à des ‘styles’, pas de référence à d’autres groupes que tu pourrais connaître, pas de terme technique sur la musique. Je ne suis pas assez calée pour m’y risquer. Par contre, je suis capable de dire que j’ai passé une putain de bonne soirée avec des découvertes qui m’ont laissé sur le cul !

Allé ! Samedi est passé, plus le temps de traîner ! Il est 19h quand j’arrive sur le parking. L’ouverture des portes est prévue 30min plus tard, comme la veille. Et là, déjà, on sent qu’il va faire chaud : il y a déjà 25m de file, et derrière moi la foule continue d’arriver. Et les portes ne sont toujours pas ouvertes ! Une fois dans la place, la foule est déjà compacte et l’ambiance électrique ! On attend patiemment le premier groupe quand…

Eklyps débute son set en attaquant fort ! Charline et son groupe nous envoie directement dans le monde du Folk Métal. C’est dit : ça sera une soirée placée sous le signe du « celtissisme » ! Dans ma tête dansent des korrigans et le marteau de Thor vole au travers de la forêt de Brocéliande ou bien dans les plaines d’Irlande (oui, oui des références très basiques, mais il ne faut pas m’en demander plus). Ceci dit, je tiens à préciser que je vais bien, je n’ai pas encore bu une bière… c’est juste que des fois je suis nombreuse dans ma tête ! Bref ! Revenons-en à Charline et sa bande de joyeux lurons ! C’est entraînant, chacun suivant ou précédant ses comparses. Des envolées au violon qui nous font décoller pour un voyage qui durera toute la soirée. C’est aussi lui qui amène le côté Folk au groupe tandis que les autres membres se ‘concentrent’ sur le Métal, Charline voguant entre le deux en nuançant sa voix et en mélangeant les langues (qu’elle va même parfois jusqu’à inventer !). Une réelle bonne entrée en matière d’avoir misé sur Eklyps.

Set list : Community program – More than I am – Motherfolker – Blind fated shame – Trolls Woltz.

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On enchaîne avec Drakwald sur scène. Un groupe de Pagan Death Métal de cinq chevelus tourangeaux (enfin sauf l’un des gratteux) qui savent donner aussi dans le Mélodic. Et franchement, leurs cheveux vont voler dans tous les sens tout au long du set. Ça headbang à tout bout de champ, et le fait d’être en train de grattouiller les cordes ne les arrête même pas ! La batterie est lourde et entraînante en arrière-plan et il est bien agréable d’entendre la voix de Thibaud passer du sourd au grave puis à l’écorchée avec des airs de flûte pour l’accompagner. Cette petite note aigüe change totalement le style du groupe, tout comme la présence de la cornemuse de Bertrand qui la remplace sur certains titres. Quelques soli justement placés quant il faut permettent aux crinières du groupe de s’aérer convenablement avant de repartir sur des sons de flûte ou sur des chants avec chœurs. Ce groupe est un cocktail de surprises que je ne regrette pas d’avoir vu sur scène. Et petit cadeau de Noël que nous offre le groupe : le morceaux « Night of all redemption’ qui doit normalement être enregistré et sortir sur un nouvel album courant 2015 (et on l’espère bien !).

(Décidément après le passage d’Eklyps, Drakwald continue d’enchanter ma soirée et d’emmener mon esprit vers des contrées scandinaves et féeriques (oui oui, même avec les variations de voix de Thibaud !).)

Set list : Intro – Let the slaughter begins – Diving in the depth of agony – Escape the claws of fate – When beers flowing’s – Giant with the axe – Night of all redemption (inédit) – Raise our swords – Inhale the ashes of honour – Blood and glory.

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La suite s’annonce sous le soleil espagnol… Vous connaissez le Folk Métal ibérique ? Non ! Alors je vous conseille fortement de vous ruer sur Celtibeerian ! Cette formation m’a totalement scotché ! Ce quintet arrive sur scène avec Gus, un chanteur-bassiste complétement survolté avec des plumes accrochées à son pantalon en cuir, Dagda un touche à tout instrumental (violon, flûte, cornemuse), Patri la jolie violoniste électrique qui n’arrête pas de bouger, Vasco le guitariste déchaîné et Vity le batteur enragé avec ses baguettes ! Bref, je suis sous le charme de la formation aux influences puisées chez Korpiklaani et, Ô joie Ô merveille, chez Eluveitie qui font la tête d’affiche de la soirée ! Impossible pour moi de vous parler objectivement de ce set. Sur scène, ça joue, ça chante, ça rigole, ça lève sa bière au public… et surtout ça communique avec lui. Et dans la fosse, c’est réactif et ça part dans tous les sens. La musique fait tomber la barrière de la langue ! Et tout ça avec le sourire et la pêche. C’est survolté musicalement et vocalement. Ça part dans tous les sens tout en étant construit. Gus et Dagda s’amusent à jouer à deux sur la même guitare, Patri va taper sur les cymbales de Vity. Plus de doute (comme si j’en avais encore !) je suis loin du Limoges de 2014. Je suis dans des contrés passées et imaginaires, c’est de toute façon ce que nous narre Gus, il nous emmène dans un autre monde avec ses légendes. Le set est trop court à mon goût et le groupe décidant d’aller fumer une cigarette devant l’entrée principale, je décide de faire ma groupie et d’aller faire dédicacer mon cd et discuter un peu avec eux. Il n’y a pas de barrière !: on les sent proche de leur public et content de pouvoir discuter avec eux malgré certaines difficultés dues à la langue.

Set list : Keltorevolution – Unbury the horn – Praise to the vineyards – Fields of Celtiberia – Under lug’s sight – Kladimoi – Win another battle – The path – This simple life – The booze song.

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Pour le coup, il faut avouer que j’ai peu vu Stille Volk et de ne les avoir majoritairement entendu que de l’extérieur puisque je discutais avec les membres de Celtibeerian. Ce quatuor est étonnant quant on entre dans la salle. Dans le fond de la scène, Arexis n’est pas à la batterie mais derrière des percussions et des gongs, Lafforgue qui gère le chant a une vielle à roue dans les mains, quand ce n’est pas une flûte, Roques joue d’un truc que je n’avais jamais vu et dont je connaissais même pas l’existence : le nyckelharpa. Sarg semble du coup être le seul à être de notre époque avec sa guitare ! Ce mélange d’instruments ‘venus d’une autre époque’ donne une toute autre dimension à la musique. Le chant est quant à lui tour à tour en français et en occitan. Même si ça n’a pas été un coup de foudre, je dois avouer que j’ai été vraiment surprise par ce groupe qui fait revivre d’ancestrales légendes.

Set list : Dementis maudiçon – Le réveil de Pan – Forêt gorgone – Satyre cornue – Joglar – Ai vist lo lop – La pèira negra – Banquet – Maudat – La danse de la corne.

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Les quatre premiers groupes sont passés, et la foule est survoltée dans l’attente de la tête d’affiche du festival. Eluveitie c’est 6 mecs et 2 nanas qui envoie du Folk pendant plus d’une heure et demie ! Le seul reproche que je pourrais faire c’est de voir des déplacements un peu trop bien rodés. Mais bon, à 8 sur scène, ça se comprend aisément. Il n’est pas question que l’un ou l’autre se prennent les pieds chez le collègue ! Passé ce léger détail, les morceaux s’enchaînent de façon fluide. Anna et Nicole, les deux violonistes du groupe remuent leurs crinières à la moindre occasion (c’est très certainement le hasard des choses, mais j’ai trouvé plutôt sympa de voir une blonde et une brune aux deux violons !). Chrigel quant il n’est pas en train de crier dans le micro ou bien de s’écorcher la voix n’hésite pas à secouer ses locks pour la bonne cause. C’est un groupe qui n’a pas peur d’aller au devant du public pendant le concert, même si je ne parlerai pas forcément de communication avec lui. Ceci venant peut-être de ce côté trop structuré de leurs déplacements dont j’ai parlé au début. Musicalement on oscille facilement entre des passages celtes calmes et des envolées bourrines qui font du bien là où elles sont placées. Je pense que la notoriété d’Eluveitie, surtout après leur passage sur la scène du Hell Fest cet été n’y ai pas pour rien dans la ‘distance’ mise entre eux et le public. Une chose est certaine, la bande a l’air de bien s’amuser sur scène et c’est contagieux. Ça se propage rapidement au public qui le suit de bout en bout.

Set list : King – Nil – From darkness – Carry the torch – Thousandfold – AnDro – Sucellos – The call of the Moutain – Omnos – The nameless – Inception – Kingdom come undone – The silver sister – Vianna – A rose for Epona – Quoth the raven – Havoc – Helvetios – Inis mona.

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C’est ainsi que se termine ce Festival de Noël #22 géré par Execution Mgt que je remercie pour l’organisation et auquel j’ai pris un réel plaisir à participer. Des découvertes étonnantes et qui me laisse un goût de « reviens-y (vite) l’année prochaine » ! Alors plus qu’environ 330 jours à attendre pour la prochaine édition, qui je suis sûre sera aussi bonne que celle de 2014.

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2 commentaires sur “Festival de Nöel #22 (Limoges, 19 & 20 décembre 2014)”

  1. 1

    Très bonne description du festoche =) et très bien écrit!
    Cela m’a donné envie d’y retourner!

  2. 2

    Merci Nyu ! Je suis contente si j’ai effectivement réussi à retranscrire l’ambiance du festoche et à participer à l’envie d’y retourner ou tout simplement d’y aller !

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