Live report : Wilhelm von Graffenberg

Photos et vidéos : Bloodybarbie

Galerie photo du concert : http://www.soilchronicles.fr/photographies/fear-factory-once-human-dead-label-au-trabendo-paris-le-21112015

Winter is coming…

18h30… Un café, une clope avant d’affronter le blizzard qui sépare le MacDo du Trabendo (y a plus d’saison ma bonn’ dam’). On espère plus de chaleur en entrant, parce qu’à l’entrée, c’est froid… également quand on ressent la tension du S.O., légitime au regard des évènements récents – je suis sur que ce bon monsieur au contrôle a dû en voir des vertes et des pas mures, mais rarement un zozo (votre humble serviteur) qui débarquait de son shopping avec un pot de beurre de cacahuètes avant d’aller à un concert. Sur le fronton du Trabendo, chose dont je me suis rendu compte à ma pause-clope d’entracte (oui, je sais… un jour j’arrêterai… mais là, pas le temps : les concerts avant les cancers), un affichage en lettres rouges : « Dead Label + Once Human + Fear Factory (Let the Music win) ».

Ma consœur BloodyBarbie, présente également pour sa session de photos, remarque qu’elle ne connait pas davantage ce premier groupe, dont le nom est affiché sur les banderoles latérales disposées sur la scène. Deux amplis, un pour guitare et un pour basse, trônent (de fer) sur la scène. La bande son d’intro se lance sur un thème irlandais au fiddle… Quoi de plus normal pour un groupe irlandais, me direz-vous ? Mais là, on n’entre pas du tout dans du folk mais dans le monde d’un gros metalcore. Dan O’Grady au chant et à la basse arbore un tatouage du quadruple M de Metallica sur le bras et growle pendant que Danny Hall headbangue à la guitare et que Claire Percival, avec sa jupette de danseuse irlandaise, défonce ses baguettes sur sa caisse claire (true story, la moitié d’une d’entre elles ira finir sa vie en fond de scène tant la demoiselle fait de moulinets). Vous connaissez Animal dans le Muppet Show ? Vous l’avez vu jouer de la batterie ? Là, pareil, mais en blond platine ! (un voisin dans le public me fera la même remarque). Sans aucun rapport avec sa tenue vestimentaire, la double pédale n’est pas super régulière, ce qui se remarque d’autant plus quand la balance du soir met en avant les basses et le kick.

Le groupe embraye ses trente minutes de set, sympathique mais peu varié (l’impression que tous les morceaux étaient dans la même tonalité et limite en corde à vide tout du long). Bien pour chauffer un peu le public, le chanteur essaye de bouger un peu la petite quantité de personnes étant déjà sur place. Pas forcément suffisamment mais quand on voit le nombre de T-shirts au logo de Fear Factory, on se doute que le public est avant tout venu pour entendre les têtes d’affiche.

 

Dans la fosse aux lions

Quelques minutes de pause-clope (oui, bon, hein, c’est bon…) et déjà résonne le soundcheck de Once Human. D’abord le batteur, Dillon Trollope, (et pas Ralph Alexander, qui a enregistré sur le premier album du groupe (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/once-human-life-i-remember) qui installe son PC pour les bandes/samples et teste ses fûts, puis Damien Rainaud à la basse, puis un guitariste de session qui les accompagne (ils ne sont officiellement que 4). Logan Mader et Laren Hart font de même cachés derrière leurs étendards à l’effigie de la couverture de leur album The Life I remember . Le mot d’ordre du soir chez les ingés son doit être « gros son » vu comme les basses sont mises et seront mises en avant durant la soirée. J’en ai encore le périnée (et le péroné) qui tremble… Et l’impact de cette balance va surtout aux bandes ci-dessus citées qui seront inaudibles et méconnaissables au final, pour peu qu’on ait écouté l’album en amont, comme c’est le cas d’une majorité du public qui les découvre et certains me disent « hé, ce serait pas l’ancien gratteux de Machine Head ? ».

Un rapide intro et tout ce beau monde est sur scène. Une horde de lions… Ca grogne, ça remue de la crinière, ça rugit. Entourés de trois lionceaux, la lionne en chef n’est qu’énergie et charme. Lauren Hart, nouvelle vedette féminine du growl, à l’instar de ses sœurs à la voix saturée que sont des Angela Gossow  ou Alyssa White Gluz (sa remplaçante dans Arch Enemy), ou encore Vicky Psarakis, (remplaçante d’Alyssa dans The Agonist), envoie la masse de puissance, de hargne, d’ondulation visuelle (et comme en plus c’est une jolie nana, ça aide)… mais surtout, elle garde le sourire tout du long de son set ! Elle vit metal, elle chante metal, elle respire metal, elle boit metal ! (si, si, même quand elle prend ses quelques instants de répit pour prendre une gorgée d’eau, elle reste dans cette énergie constante). En dehors de ses invectives au public, Lauren profitera d’un interlude pour présenter Damien, le bassiste français, qui répondra un timide « Bonsoir Paris », plus occupé à gérer quelques problèmes de retour, visiblement, avec un ingé. Le « vieux » lion Logan Mader, tout en muscles, entouré de sa nouvelle famille, n’a quant à lui pas perdu de sa superbe, ni de son énergie scénique. Les soli se répartissent entre lui et son comparse guitariste à l’autre bout de la scène, même si celui-ci se vont attribuer une grande majorité de ceux-ci, Logan n’en faisant que peu au final.

Les cheveux et les dreadlocks virevoltent sur scène de manière synchronisée (batteur inclus), mais également dans la fosse où ça commence à remuer. Et pour ce qui est de remuer, Lauren, pour l’avant dernier morceau, montre Logan et dit : « Sans ce mec, vous n’auriez pas eu la chance de connaitre ce prochain morceau… Ce morceau s’appelle DAVIDIAAAAAN »… Grosse furie dans la salle, des « Let Freedom ring with a Shotgun Blast » fusent de partout des voix survivant au monstrueux pogo dans le pit.

Un set un peu court, mais logique vu le peu de répertoire du jeune groupe. Mon regret est que la voix claire n’ait pas été davantage mise en avant, puisqu’on n’en entendra que sur « The Life I remember », mais Once Human a posé sa setlist pour envoyer ses morceaux les plus efficaces et teigneux. Cependant le groupe tient son identité, certes similaire à Arch enemy et The Agonist avec un peu plus de sympho et d’electro dans ses influences, mais aussi sa présence scénique : de la musique vivante !

Setlist Once Human :
-Ground Zero
-You Cunt
-Terminal
-DemonEyes
-The Life I remember
-Devil can have you
-Davidian
-Time of the Disease

 

Heureusement il y a l’Indus… l’Indus !

Alors que les roadies de Fear Factory s’affairent au soundcheck et à passer un coup de spray désinfectant sur les micros (chacun ses petites manies, hein…), la salle s’est blindée entre deux pauses-clope (j’étais pas tout seul, d’abord !). La foule est affluente et on commence à être serrés devant la scène. Le kick tabasse, la basse sismique fait trembler le sol du Trabendo… Aïe, ça ne s’annonce pas génial pour un groupe qui a besoin d’un son martial et froid, d’autant que le public est présent ce soir pour UNE raison : entendre l’intégrale de l’album Demanufacture dont le groupe fête les vingt ans avec cette tournée – bon ok, c’est aussi une occase de placer de leur nouvel album Genexus [lien de la chronique] mais la foule n’est pas franchement là pour ça – et qui sera intégralement joué ce soir. Les peaux de la batterie et la guitare de Dino sont estampillés à la jaquette de Demanufacture, le ton du concert est donné…

Son électro avec plein de basses en guise d’entrée, le plat de résistance donne une fièvre de cheval à la foule dès que se mettent à tinter les premiers samples de « Demanufacture ». Le public, moi inclus, chantera en chœur tout l’album simultanément à un Burton C. Bell fort peu démonstratif face aux fans. Autant Dino Cazares passe son temps à prendre la pose, invectiver les masses et prendre le temps au cours d’un riff de faire un check, autant le frontman reste assez distant… Faut dire qu’il n’a pas trop grand-chose à faire vu que la Grand’Messe vient de commencer. Sur le coup, j’ai trouvé ça un peu abusé mais arrivé à la fin de l’album, j’ai interprété ça comme une volonté de faire de cet instant un moment de ferveur. D’autant qu’il n’est pas simple de se permettre des choses quand on joue au clic sur bande (le tout orchestré par un batteur invisible, Mike Heller, qui n’aura placé qu’un micro pain de démarrage sur « Body Hammer », toujours dans le noir… ou plutôt le bleu des projos émanant de l’obscurité de fond de scène). Heureusement que Dino et Tony [Campos, bassiste] bougent un peu pour ne pas rendre ce moment intense ennuyeux. Cette partie en 11 titres se finit comme… bah, comme sur l’album si vous avez suivi, de manière identique… Ite missa est !

Et arrive ce qu’on pourrait qualifier de deuxième partie, qui se présente comme des rappels au final – ou un dessert – pour lesquels Burton prend enfin la parole afin de s’adresser au public, la voix cassée par son heure de transition chant hurlé/chant clair (et pas toujours juste, faut le dire… mais bon, avoir des bons retours, même en ears, avec une basse omniprésente qui bouffe une majorité des fréquences, je peux comprendre que ça ait eu une influence sur sa justesse… cependant ce n’est pas la seule excuse) et d’évoquer un retour sur deux titres tirés de Obsolete, « Shock » et « Edgecrusher ». Enfin trois morceaux tirés de Genexus (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/fear-factory-genexus) : « Soul Hacker », « Dielectric » et « Regenerate », le concert s’achèvera sur « Martyr », extrait de Soul of a new Machine, leur premier album.

Oui, avoir un public qui sait ce qu’il vient voir, qui est en admiration devant un (excellent) album facilite le transport et la liesse d’un auditoire, mais ne communiquer que peu avec, voire même quitter la scène avant les autres membres et ne pas y remettre les pieds est une façon de faire peu orthodoxe pour les fervents supporters du groupe. C’est le seul point noir à mon sens sur ce concert (si on excepte la présence de titres d’Obsolete dans la setlist, mais je suis subjectif) tant attendu par les fans, qui en ont eu pour leurs acouphènes.

Setlist Fear Factory :

-Demanufacture
-Self Bias Resistor
-Zero Signal
-Replica
-New Breed
-Dog Day Sunrise
-Body Hammer
-Flashpoint
-H-K (Hunter Killer)
-Pisschrist
-A Therapy for Pain
-Shock
-Edgecrusher
-Soul Hacker
-Dielectric
-Regenerate
-Martyr

Comme des enfants

Le grand gamin que je suis était comme un gosse qui rencontrerait le Père Noël… Sauf que là, Papa Noyel, il avait des dreadlocks et sautait partout, ou alors jouait de la Ibanez 7 cordes cachant son bide. Je n’ai pas souvent le temps ou l’opportunité (voire les deux) d’aller en concert et là, c’était une trop bonne occasion : Logan « ex-Machine Head mais dans un bon groupe aussi » Mader ET Fear Factory, dans une salle intimiste, à quelques mètres de moi au point que j’aurais pu leur serrer la paluche, mon petit cœur de rockeur a eu des palpitations et a fait « monter à mes yeux des larmes que mes vingt ans avaient oubliées » pour reprendre Armand Sylvestre, poète quasi inconnu du début du XXème siècle, mais dont le texte « Automne » sert de support au morceau éponyme de Gabriel Fauré (instant culture hors sujet). Un bon concert donc, subjectivement et objectivement.

On remercie Nuclear Blast et Roger pour les accréditations, Base Production pour avoir permis ce super concert ainsi que les trois groupes pour nous avoir fait vivre une telle soirée !

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1 Commentaire sur “Fear Factory + Once Human + Dead Label au Trabendo (Paris) 21/11/2015”

  1. pingback pingback:
    Posté: 30th Nov 2015 vers 1 h 53 min
    1
    Fear Factory + Once Human + Dead Label au Trabendo (Paris) le 21/11/2015 | Soil Chronicles

    […] live report complet : http://www.soilchronicles.fr/reports/fear-factory-once-human-dead-label-au-trabendo-paris-21112015 #gallery-1 { margin: auto; } #gallery-1 .gallery-item { float: left; margin-top: 10px; text-align: […]

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