Difficile de résister à une telle affiche quand on a chroniqué et surtout adoré les albums de deux groupes présents ce soir là. Overkill succédant à Suicidal Angels, ça a de la gueule : un bon concert de thrash estampillé old school a de quoi ravir les amateurs quarantenaires de l’époque bénie des eighties. Là, un dinosaure de cette époque, avec pas moins de vingt-cinq années de carrière et un jeune groupe rappelant à quel point les premiers Slayer, Exodus ou Testament restent une influence majeure pour les jeunes pousses en mal de riffs acérés.
Rajoutez à ça deux premières parties sensiblement du même acabit et la soirée promettait d’être la baston annoncée.

Cripper lança les hostilités : on ne peut nier l’honnêteté du groupe, ni sa bonne volonté, mais il faut reconnaître que leur thrash/death, avec une chanteuse growlant façon Angela Gossow, a été relativement ennuyant. N’est pas Arch Enemy qui veut, surtout lorsque le bagage technique est loin d’être celui d’un Amott en pleine bourre.
Pendant la demi heure de set, on a eu la sensation d’entendre le même morceau, avec une voix monocorde et des riffs se ressemblant tous comme deux gouttes de bière.
Le charisme de Britta ne fera pas tout sur ce coup là, hélas ! Avec un peu plus de maturité et d’expérience, le groupe risque cependant d’être intéressant, le potentiel étant là malgré tout.

Photos Cripper

On montera d’un (petit) cran avec Savage Messiah : les impressions qu’ils m’avaient laissé à l’écoute de leur album « Insurrection rising » étaient suffisamment bonnes pour que je me fasse une joie de les applaudir, c’est sûrement la raison pour laquelle la déception a été le sentiment le plus fort lors de leur set. Musicalement, rien à reprocher : c’est technique – peut être même un peu trop vu le nombre de plans qu’on peut trouver par titre -, bien foutu, ça alterne les moment purement thrash à d’autres plus mélodiques… En revanche, le chant s’est avéré poussif et décalé au possible, et suffisamment horripilant pour qu’on en vienne à décrocher finalement assez rapidement, d’autant plus que le son ne les a pas avantagé non plus. Le côté positif d’un tel « exploit » sera de se rendre compte des miracles qu’on peut créer en studio pour masquer les carences vocales du chanteur.

Photos Savage Messiah

Après ces petites mises en bouche, on se dit qu’on ne pourra qu’avoir mieux ensuite, et personnellement, je n’ai pas été déçu. Ayant déjà dit sur ce webzine tout le bien que je pensais de « Sanctify the darkness », j’attendais le set de Suicidal Angels avec impatience.
Alors oui, on peut prétendre qu’ils n’ont rien inventé, que Slayer, Sepultura ou Exodus ont déjà fait la même chose 25 ans plus tôt… Mais le set a été carré, précis, extrêmement thrash avec des riffs tranchants, un chant agressif à souhait, des soli aiguisés comme des lames de rasoir et un batteur d’une rapidité et d’une précision diaboliques. Pendant trois-quarts d’heure, j’ai pris un pied monstrueux.
La setlist, sans surprise, s’axera uniquement autour de l’album avec un « Apokathilosis » des plus monstrueux en guise de final.
Enorme !

Une petite demi heure de préparation et Overkill monte sur scène. Un peu plus d’un an après les avoir vus en co-tête d’affiche avec Exodus au Z7, concert pendant lequel ils m’avaient littéralement mis sur le cul, c’était non sans une certaine excitation que j’attendais de revivre un moment d’une même intensité.
Là, idem, aucune déception. A croire que Overkill n’arrive pas à être mauvais.
90 minutes pendant lesquelles ils auront revisité leurs 25 ans de carrière, leur set s’apparentait à un best-of live des plus réussis, avec quelques morceaux tirés de l’excellent « Ironbound » sorti il y a quelques mois (« The green and the black », « Ironbound » et « Bring me the night ») .
Tout en muscles et en charisme, Bobby « Blitz » Ellsworth tient sa scène comme un seul homme, à côté d’un facétieux D.D. Verni dont la basse nous crache un son meurtrier au possible, et dont les pieds font valser à merveille les quelques comiques qui se tentent au stage diving devant lui. Les deux gratteux, à chaque extrémité du groupe, se rendent la pareille sur fond de riffs « Overkillesques » comme on les aime.
Le groupe dans son ensemble semblait ravis d’être là, comme en témoignent les nombreux dialogues entre le chanteur et un public qui le lui rendait bien à grand renfort de pogos et autres slams quelques peu risqués pour les photographes téméraires. « Blitz », lui, transmettait une énergie communicative à chacune de ses interventions, notamment sur un très demandé « Necroshine » hallucinant en guise de point d’orgue.
Les plus anciens, ceux qui adoraient le thrash dans les années 80, auront leur part de surprises nostalgiques à l’écoute de « Rotten to the core », « Wrecking crew », « Feel the fire », « In union we stand », « Overkill », « Elimination » ou du final « Fuck you » …
Une heure et demi dans ces conditions : ça passe décidément trop vite !

Grand moment, grand concert : si je m’étais écouté, je serais allé les voir quelques jours après à Paris. Putain, je vieillis, voilà que je commence à devenir raisonnable…

Setlist Overkill :

01. The Green And Black –
02. Rotten To The Core –
03. Wrecking Crew –
04. Battle –
05. Hello From The Gutter –
06. Feel The Fire –
07. Ironbound –
08. In Union We Stand –
09. Bare Bones –
10. Gasoline Dream –
11. Overkill –
12. Bring Me The Night –
13. Elimination –
14. Necroshine –
15. Old School –
16. Fuck You / Sonic Reducer / Fuck You

Photos Overkill

Metalfreak.

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