Live report : Bloodybarbie

 

Suite à la sortie de leur nouvel album « The Color before the Sun », Coheed and Cambria est en tournée pour le promouvoir et le défendre en live. Jeunes, vieux, fan de rock soft ou de pop, Coheed And Cambria est parmi ces groupes qui sont accessibles non seulement à la communauté metal mais qui ne déplairont pas aux fans proches de pop rock puisque leur style est difficilement descriptible, avec une touche propre à eux et la voix du chanteur y joue un grand rôle dans cette personnalisation de leurs compositions.

C’est une soirée très rock prog/pop rock prog !

 

Agent Fresco : Méfiez vous du volcan qui dort !

On aurait tendance à penser que c’est un groupe espagnol ou italien (Agent Frais) mais détrompez vous, vous êtes loin du compte… ils sont ISLANDAIS ! Hé oui, de ce pays dont on entend plus souvent parler pour ses volcans au nom imprononçable que pour sa scène métal. On en connaît quelques uns, de leur compatriotes, qu’on voit souvent : Solstafir (abonnés au reste de l’Europe) et Skalmöld ; vous pouvez rajouter un de plus à votre liste de groupes de Metal en provenance du pays des éruptions qui pourrissent le trafic aérien. Formé en 2008 et avec 3 albums dans sa discographie (dont le dernier date de l’été 2015), cette tournée vise à promouvoir ce dernier d’ailleurs et bien évidemment nous en jouer presque la moitié, avec l’excellent single « See Hell » ou encore un titre complètement ouf : « Angst » et son jeu de gratte technique très djent. Difficile de classifier le quatuor islandais puisqu’il mêle Rock alternatif, voire même pop, au Prog… Tout dépend de quels morceaux/albums.

Et d’ailleurs, ils sont venus quand même jouer et ont maintenu leur show au Klub le 21/11 après les attentats de Paris, chose qui les a marqués puisque ce soir, ils en ont parlé de nouveau en dédicaçant un morceau, « Dark Water », à une personne dont ils ne voulaient pas révéler le nom, qui ne pouvait pas venir en novembre et qui est présente ce soir-là, en disant qu’elle se reconnaitrait, la remerciant d’être venue. La personnalité d’Arnór Dan Arnarson sur scène est une des plus étonnantes et théâtrales : ce don d’exécuter une large panoplies de voix, de passer d’un état à un autre complètement décousu, voix, corps et âme ce qui donnent une impression de schizophrénie et d’hystérie même par moment, lorsqu’il passe d’un chant clair et doux à des screams déchainés voire démoniaques, rappelant fortement les caractéristiques d’ICS Vortex (Arcturus), Bjørnar E. Nilsen (Vulture Industries) ou Devin Townsend. Une chose est sure, il ne manquera pas de vous marquer celui-là, au point d’en oublier le reste du groupe, excepté le batteur avec sa coupe de cheveux, qu’on confond souvent avec le guitariste de Coheed and Cambria.

Mais méfiance, car si des passages peuvent vous paraitre une balade romantique, d’une seconde à l’autre ce calme peut se transformer en volcan – encore – et frôler le Black/Grind ; quand il devient complètement fou, bien évidement la musique suit son grain de folie et devient plus agressive, suivant l’humeur d’Arnor. Chez Agent Fresco, tout le monde est pris de crises de folie par moment sauf le gratteux (un vrai branleur de manche d’ailleurs) qui demeure neutre tout au long du set.

Le frontman ne se contente pas d’user de ses deux cordes vocales au large spectre mais aussi de ses doigts en nous jouant quelques notes pianotées sur des intros de morceaux. Un clavier/piano est sur scène, certes, mais n’est pas toujours utilisé : bien qu’on note sa présence dans les bandes, parfois, le guitariste se charge d’en jouer sur des passages où l’on n’a pas besoin de lui à la gratte, comme certains moments dans « Eyes of a Cloud Catcher », en se relayant avec Arnor quand il n’y a plus besoin de sa voix, ou encore sur la magnifique intro mélancolique de « Anemoi ». Comme quoi ils peuvent très bien se passer de la gratte… mais pas de la basse !

Voilà une belle setlist de pur Prog aux guitares sous accordées, une basse qui se la pète mais qu’on entend et ressent incroyablement bien, des rythmes polymorphiques, des riffs syncopés, des éléments ambient et beaucoup d’émotions qui s’en dégagent. Un show complètement bipolaire (à la Devin Townsend), ce qui fait que soit on aime, soit on n’aime pas ! Pour ma part, j’ai adoré en live à cause, justement, du personnage d’Arnor et cet état de surprise dans lequel on se trouve lorsqu’on ne connait pas bien leur discographie : difficile de prédire la chute ou le gros virage que peut prendre un morceau, mais, c’est sûr, j’en ferais pas une overdose.

 

Coheed And Cambria : Forever young…

Si Coheed and Cambria connait un succès dans son pays natal, ce n’est pas le cas en France et le taux de remplissage de la Maroquinerie le prouve puisque la salle n’était qu’à moitié remplie, et c’est tant mieux puisque tout le monde a réussi à bien se placer de façon à apprécier au mieux le concert, cette salle étant un véritable enfer lorsque complètement pleine ! Nul doute quant à la présence scénique et l’interaction du frontman avec le public.

Certains ont été bercés dans leur jeunesse par ce groupe, à la frontière des NeoMetal, du Rock alternatif, voire même de la pop rock, avec la voix unique et spéciale de Claudio Sanchez (qui restera toujours jeune, quel que soit son âge), tout aussi spéciale que sa touffe de cheveux encombrante (et qui le gênera même lorsqu’il jouera).

C’est dans la joie et la bonne humeur que ce concert se déroule puisque la musique de Coheed And Cambria est joyeuse et bon enfant, nous faisant plonger dans notre jeunesse (pour les vieux) ou dans l’âge d’or pour les plus jeunes.

D’ailleurs, tout comme Agent Fresco, Coheed and Cambria nous apporte un nouvel album sorti en octobre : « The Color before the Sun » que les fans ont l’air de bien connaitre !

L’ouverture du show se fait avec le titre joyeux d’ado « Island », et c’est là qu’on se dit qu’une voix telle celle de Claudio restera éternellement et incroyable jeune et intacte !

Un public à fond, connaissant tous les refrains à coup sûr, et les plus férus, tous les morceaux. On a eu une bonne dose des meilleurs morceaux de C&C avec un sacrée ambiance, chaleureuse puisque la communication avec le public jusqu’à taper la discut’ entre deux morceaux n’a pas manqué !

Un passage épique qui fait contraste avec le reste, c’est ce début de morceau blues/jazz avant d’entamer l’excellent pop/rock « Here to Mars » ou encore l’interlude spatial avant « A Favour House Atlantic ». Ca fait très bizarre d’insérer de tels interludes à des morceaux qui ne sont pas trop dans le thème puisque c’est du rock alternatif.

C’est au moment où Claudio prend sa double guitare que les fans deviennent hystériques et nous trouent les tympans en hurlant, on devine de suite quel morceau sera joué : « Welcome Home ».

Son, lumières et ambiance étaient au rendez-vous, tout est bien qui se termine bien, au plaisir de les revoir très bientôt !

Un grand merci aux deux groupes et à Replica pour l’invitation !

 

Setlist Coheed And Cambria :

1. Island
2. Eraser
3. Devil in Jersey City
4. Key Entity Extraction V: Sentry the Defiant
5. Blood Red Summer
6. World of Lines
7. No World for Tomorrow
8. 33
9. You got Spirit, Kid
10. Here to Mars
11. A Favor House Atlantic
12. The Camper Velourium III: Al the Killer
13. In Keeping Secrets of Silent Earth: 3

Rappel:

14. Ten Speed (Of God’s Blood and Burial)
15. Welcome Home

 


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