Le problème, avec les salles de concert, c’est que bien souvent, elles sont vachement excentrées. Ça doit être pour éviter les problèmes liés tapages nocturnes, mais c’est pas super pratique. Parce qu’on a beau habiter en plein centre ville, on est obligé de prendre la voiture une vingtaine de minutes pour s’y rendre. Et moi j’aime vraiment pas prendre la voiture. Qu’importe ! Ce soir du 25 mai, j’ai combattu ma voiturophobie pour me rendre à l’Akwaba. Il faut dire que la soirée y semblait alléchante.

Arrivé un peu avant l’ouverture après m’être quelque peu perdu, je me place près de la porte d’entrée, sur la place située devant la salle. Entre un vendeur de sandwichs et un ancien bus recyclé en espace vente de billets. La fin de journée accompagnée d’un peu de fraîcheur, la bonne humeur de la trentaine de personnes déjà présentes, l’endroit se montre agréable.

21h, les portes s’ouvrent nous laissant pénétrer dans la salle. Bonne impression. Spacieuse, pro, assez lumineuse. Pour ceux qui connaissent, on dirait un peu un Ninkasi, avec une scène un brin moins haute, bonne chose, puisqu’on est pas obligé de se péter le dos pour regarder les groupes jouer.

21h30, après quelques blagues, un bruit d’erreur de lancement de Windows et une intro plus sombre, All Dogmas we Hate entre en scène.
Le groupe propose un Hardcore à la fois technique, puissant et sombre. Peu connus encore, All Dogmas ne s’en montre pas moins pro. Ça bouge, ça saute, ça plombe. Ça se ballade sur scène aussi, au risque de provoquer quelques accidents (juste à la fin du set, le bassiste sait de quoi je parle). Le groupe gratifie sa musique de mélodies et quelques soli. Le chanteur est parfaitement à l’aise et sait comment jouer sur scène. Un moment fort lorsqu’il demande au public de réaliser un braveheart (Liberté!), pour des pogos qui reviendront jusqu’à la fin de la soirée.
La musique est complexe, et plusieurs écoutes sur CD sont nécessaires avant le concert pour en profiter pleinement, mais on en prend déjà plein les oreilles et nul doute qu’All Dogmas we Hate est un groupe à suivre.
Après huit titres pour près d’une heure de concert, il se retire. Le planning est serré ce soir.
La salle s’est quelque peu remplie pendant leur set, mais on peut allègrement se déplacer. Pour les photographes, c’est plutôt une bonne chose. Pour l’orga et les groupes, peut être moins.

Je ne vais pas le cacher, Hypno5e est le groupe pour lequel je suis venu. Car fort d’avoir réalisé un deuxième album qui pourrait foutre une érection au plus eunuque des Amish, Hypno5e est aussi réputé pour ses prestations d’une rare densité.
22h30, le show commence sous les sonorités du film Psychose, la fameuse scène de la douche qui entraîne alors les guitares acérées. Contre toute attente, de ma part, c’est un titre du premier album, qui entame ce set. D’ailleurs, il n’y aura que deux morceaux d’Acid Mist Tomorrow, c’est court, mais faut préciser qu’à eux deux, ils atteignent presque la demi heure. Pour une heure de set, l’équilibre est là. Et puis, y a l’intégralité de « Six Fingers In One Hand She Holds The Dawn », alors moi, je vais pas me plaindre.
Le show, en lui même, se révèle aussi prenant que prévu. Jouant sur les lumières (excellentes par ailleurs, tout comme le son), intimistes lors des moments calmes et plus éclatantes lors des envolées, le groupe nous emporte littéralement dans leur monde. Et même les vociférations, pendant les passages atmosphériques, de deux gars qui ont un peu abusé sur la bière – ou le pastis – ne suffiront pas à faire retomber la pression. Même s’ils ont été bien chiants.
Peu d’interactions avec le public, le groupe laisse parler la musique, comme le fit Cult of Luna ou Disby quand je les avais vus en concert.
Une heure, c’est peu, et la fin arrive bien vite. Mais quelle fin ! Une véritable orgie sonore où Emanuel lâche sa guitare encore vibrante par terre, où Gredin saute dans la fosse, se faite attraper par un des mecs bourrés (encore eux), mais continue de jouer avant de frotter les cordes de sa basse contre la guitare pour un son encore plus chaotique. Et puis le silence revient. Les lumières s’allument et l’équipe commence à ranger le matériel pour laisser la place à Betraying the Martyrs.

Après la résolution de quelques effets larsen le groupe entre sur scène.
Moi, Betraying, je connaissais que de nom. J’ai suivi de loin la polémique qui s’est construite autour du groupe sans vraiment m’y consacrer plus que ça.
Une controverse qui tient plus du style affiché par ses membres et de leur message chrétien, que de la musique en elle-même. Pour le look de BTM, déjà, ont s’en fout un peu, c’est rare quand je connais la tête des groupes que j’écoute, et puis, de toute façon, leur côté Émo semble s’être effacé. Pour les paroles, c’est pas plus con qu’autre chose, et puis tant qu’on me fout pas une Bible, un Coran ou un Tanakh devant les yeux en me disant « Crois !! », je ne vais pas juger. Et puis moi, personnellement, j’écoute jamais les paroles.
Ce soir est l’occasion de découvrir ces fameux BTM. En plus, récemment, un certain groupe m’a enseigné qu’il ne fallait jamais se fier à ses préjugés.
Maintenant que tout ça est dit, repassons au concert.
Les musiciens rentrent sur scène et… Putain ! Ça arrache ! Puissante, violente, presque martiale, un véritable mur sonore! Sur CD, je sais pas, mais en concert ça envoie ! Le groupe a beau s’afficher chrétien, sa musique n’en est pas édulcorée pour autant. Et si elle se situe dans le Hardcore « à la mode », symphonique avec de nombreux éléments accrocheurs, tout en restant super technique, cette efficacité ne fait que servir un peu plus leur prestation.
BTM, sur scène, ça impressionne. Le chanteur, Aaron, déjà pas petit à l’état normal, domine complètement la salle lorsqu’il monte sur une surélévation placée en bout de scène. Presque possédé par la musique, il y apporte une voix gutturale profonde. Assurément un atout. Mais si le charisme qu’il dégage est impressionnant, il ne cache pas pour autant les autres membres. Véritables professionnels, ils bougent et headbang jusqu’à faire vibrer les murs de l’Akwaba. C’est ultra carré, et ce n’est pas pour rien que BTM enchaîne les grosses dates.
Entre deux morceaux, c’est Victor qui prend la parole, Aaron n’étant pas Français. Claviériste, scream et voix claire du groupe, il semble particulièrement heureux de jouer. Quand à son chant, s’il est sujet à polémique lui aussi, il se montre juste, même si un peu de fatigue se faisait sentir en fin de set.
Le groupe accueillait ce soir son nouveau batteur, le jeune Mark (19 ans), venant directement de Russie. L’occasion de nous montrer ses capacités lors de soli se présente, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le mec n’est pas un manchot…
BTM est ce qu’il est, et ses détracteurs continueront certainement à les critiquer sur les forums et autres. Qu’ils continuent de bouder ! Le groupe, plutôt que de se plaindre, se fout des insultes et a répondu par la musique. Et, ça, c’est Metal!

Une heure de concert se termine, là encore. La soirée prend fin, mais je reste un moment pour parler avec les membres des différents groupes, bien sympa. Et puis je rentre, me perds, mais retrouve mon chemin.
L’Akwaba a beau être décentré, j’y retournerai volontiers si un concert de Metal se présente à nouveau.

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