Marillion : deuxième partie de la Tournée Européenne « Sounds That Can’t Be Made » 2013
20 janvier 2013, Lyon, le Transbordeur

SoilReporter : Tremens
SoilPhotograph : Metalfreak


C’est devant un Transbordeur plein à craquer que les Anglais de Marillion se sont produits lors d’un soir de faible neige. Fans de longue date mais encore vierges de toute prestations live du groupe d’Aylesbury, Metalfreak et Tremens n’ont pas raté l’occasion de vérifier si la réputation de leurs concerts magistraux était méritée.

Les festivités sont d’abord lancées par Aziz, power duo composé du maître des tablas Dalbir Singh Rattan et d’Aziz Ibrahim, guitariste émérite à l’impressionnant parcours, ayant joué au sein de Simply Red, Asia et le Steven Wilson Band pour ne nommer qu’eux. Excellent guitariste au charisme infectieux, Aziz enregistre ses parties de guitares rythmiques par l’entremise de pédales pour ensuite les faire jouer en boucle, s’accompagnant ainsi alors qu’il se lance dans moult démonstrations de savoir-faire électrisant (faisant ainsi étrangement penser au travail qu’Attila Csihar effectue avec sa voix dans son projet solo Void ov Voices). « Middle Road » et « The Other Side » sont deux compositions particulièrement inspirées qui sortent du lot, car un peu moins spectaculaires mais plus étoffées. Une très bonne première partie quoiqu’il en soit pour se mettre en appétit pour la suite.

 

Dès les premières notes de « Gaza », morceau-fleuve de 17 minutes ouvrant « Sounds That Can’t Be Made« , on peut affirmer d’emblée que le groupe est en pleine forme musicalement et que l’acoustique de la salle ne va encore une fois pas décevoir. Steve Hogarth (à la voix d’or) et Pete Trewavas (basse) sont particulièrement de bonne humeur, un état d’esprit qui ne les quittera pas tout au long du concert. Leurs autres comparses sont beaucoup plus discrets : Steve Rothery reste concentré sur son jeu de guitare et demeure ainsi plus ou moins inexpressif pour la soirée, alors que le mystérieux Mark Kelly aux claviers reste impérial derrière son matériel, avec de brefs regards et sourires vers l’auditoire. Quant à Ian Mosley, impossible de même l’apercevoir derrière ses fûts depuis le parterre ! Cela dit, le groupe est extrêmement carré, on voit que certains de ces musiciens travaillent ensemble depuis une trentaine d’années…

« Gaza » donc, ouvre la marche avec fracas (un passage du morceau est parmi ce que les Anglais ont fait de plus lourd de toute leur carrière), électrisant la foule déjà conquise, alors que Hogarth la tient dans la paume de sa main. Nous avons ici la preuve que Marillion sont des magiciens sachant courber le continuum espace-temps à leur guise, tant ils peuvent transformer 17 minutes de musique en quelques instants à peine de bonheur.

Et le bonheur est au rendez-vous pour la quasi totalité de la soirée, soyez-en assurés. S’enchaînent après le premier titre « Warm Wet Circles » et « That Time of the Night », que je n’avais jamais entendus chantés par H, et force m’est d’admettre que ce dernier s’en sort admirablement bien et qu’il réussi à chausser les gigantesques chaussures de Fish avec brio. Une sacrée claque en ce qui me concerne, ne m’attendant pas à une interprétation aussi excellente pour ces deux chansons mythiques. La tension est par contre réduite de plusieurs crans pour le passage moins réussi de la soirée, c’est-à-dire la succession de « Sky Above the Rain », « You’re Gone » et « Pour My Love » qui sont loin d’être les titres les plus inspirants du groupe et ajoutent une certaine mollesse malvenue à l’ensemble, surtout en les enchaînant l’un après l’autre.

Mais on pardonnera aux artistes ce choix malheureux, car tout ce qui vient après propulse tout le monde dans la stratosphère et ce, pour le reste de la soirée. En commençant tout d’abord par « Power » et son refrain déchirant, l’un des meilleurs morceaux issus du dernier album, pour une performance magique et exaltante (épithètes qui par ailleurs pourraient à eux seuls résumer cette soirée). Viennent ensuite en rafale « Neverland », « Sounds That Can’t Be Made », « The Great Escape » et « King » pour une série de frissons presque sensuels tant nous sentons la perfection nous frôler du bout des doigts. Une pure merveille, une offrande à la Voie Lactée émise par un groupe si généreux. Absolument magnifique. Nous redescendons alors doucement sur terre avec « Man of a 1000 Faces » pour clore ce set dans la chaleur humaine, participation de la foule à l’appui.

 

 

Vient ensuite le premier rappel, le joli crescendo d’une dizaine de minutes de « A Few Words For the Dead » qui concluait délicieusement le mésestimé « Radiation« , puis en second rappel les classiques « Kayleigh », qui ne passe malheureusement pas le cap (Steve Hogarth perdant le rythme plus d’une fois), et « Lavender », beaucoup plus réussi, question de conclure cette soirée en beauté.

C’est donc avec des étoiles – non, des galaxies – dans les yeux que nous nous voyons obligés de revenir vers la moiteur du quotidien. Les Anglais nous auront bien fait rêver pendant pas loin de deux heures, et c’est un rêve auquel on reviendrait soir après soir pendant longtemps. Pari tenu donc, et réputation sauve…

Setlist :

Gaza
Warm Wet Circles
That Time of the Night
Sky Above the Rain
You’re Gone
Pour My Love
Power
Neverland
Sounds That Can’t Be Made
The Great Escape
King
Man of a 1000 Faces

A Few Words for the Dead

Kayleigh
Lavender

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