LiveReport:BloodyBarbie
Voilà déjà un mois que cet événement exceptionnel a eu lieu, j’ai eu le temps de parcourir la moitié du globe, de me rincer le cerveau et de revenir. Mais les traces de ce jour ont été si profondément ancrées dans ma mémoire, que je vous conterais cette soirée comme si j’en sortais tout juste, en ne laissant passer aucun détail (et ce n’est nullement parce que j’ai une bonne mémoire) !
Des pirates débarquent à Lyon en ce jour joyeux tant attendu par les fans de l’unique groupe prêchant la piraterie (et pas informatique), les écossais Alestorm. Ma déception était grande quand j’ai appris qu’ils n’ont pas longé le Rhône avec leur gros navire mais avec un bus ! Quelle honte !
Et si seulement ils savaient le conduire (même pas) ! Ils ont bien mis une demi-heure avant de pouvoir rentrer le monstre, abritant les quatre groupes, dans le parking du CCO. Monic, surveillant cette arrivée, m’a communiqué cette info croustillante ! Il parait qu’ils ont semé le chaos au CCO vers 14h, et la fête n’avait même pas encore commencé !
Ce soir c’est Halloween monothème, sortez votre plus beau costume de pirate et rencontrez vos semblables. Au menu, trois entrées et un plat de résistance, comme s’il fallait quatre supers groupes pour précuire la foule et la préparer pour Alestorm ! Mais ne nous plaignons pas, même si notre impatience est immense, nous saurons faire preuve de patience. En tout cas, ils choisissent bien leurs amis, surtout que les trois groupes ont un grand point en commun qui ne passe pas inaperçu. La présence d’un poids lourd par groupe et ce n’est pas parce que c’est du Heavy Metal !

18H05, la salle n’est pas très remplie, une cinquantaine de personnes et certainement les plus heureuses de la soirée car elles ont assisté au meilleur show inattendu. Pour ma part, comme dans mes habitudes, je me laisse toujours un groupe à découvrir sur scène, et ce groupe a été à ma grande surprise encore meilleur qu’Alestorm (mais shuut c’est un secret).
C’est la première fois je vois un premier rang digne d’un catalogue de coiffeur, une quinzaine de personnes avec des couleurs de cheveux différentes, allant du blond platine au noir corbeau, du court au très long, du bouclé au lisse… Vive la diversité capillaire qui unit les métalleux ! Tout ça pour dire que c’est la plus belle première rangée que j’aurais vu de ma vie !
Bon revenons à cette fameuse première partie qui a traversé le tiers de la planète pour un tour d’Europe, il s’agit des australiensTroldhaugen.
Un adjectif pour les décrire : Unique ? Non parce que le mot unique devrait être retiré du dictionnaire car c’est une contradiction en soi vu qu’il y a pleins de groupes uniques. Autrement dit : unique en leur genre… Je vais développer !

Le chanteur en costard, ok bon j’ai de la peine pour lui mais c’est classe, les masos sont une espèce très communes… Au moins il sera pré-lavé par sa sueur. Cette même personne dispose d’un don pour couvrir un spectre vocal continu, si riche qu’il peut interpréter le rôle de nombreux personnages (il doit surement être schizo pour le faire aussi bien !). A cela, s’ajoute son côté théâtrale remarquable et ses expressions faciales fourbes et vicieuses qui nous ont bien fait rire. Je vous assure que ça fait peur parfois surtout quand on a l’impression que ses lobes oculaires vont sortir de ses yeux… Vous ne risquez certainement pas d’oublier ce monsieur !
A côté de lui, en plus discret et silencieux, s’exprimant par le bout de ses doigts, je suppose qu’il n’a échappé au regard d’aucune fille, car c’est le mec le plus sexy de la soirée (hélas le fantasme ne durera que 30mn). Je parle du bassiste déchaîné, tripotant ses 4 cordes vert fluo avec son style barman et sa coupe branchée. A côté de ces deux personnages charismatiques, le guitariste avec ses cordes orange fluo et le batteur ne sont que figurants indispensables au bon fonctionnement du groupe. Bon revenons à la musique !
Les jeux de lumières ont été à leur avantage vu qu’ils rendaient le show encore plus grandiose, bien que ça ne soit « qu’une simple première partie ».
Ça démarre de suite avec des riffs swing groovy et épic de l’excellent « Hunting Tactics For Mythical Creatures » façon métal à la Diablo Swing Orchestra mais en beaucoup mieux et plus loufoque…Le genre de morceaux où le clavier déchaîné crache tout ce qu’il peut et ce côté excentrique font la moitié du travail. Un coup de cœur particulier pour l’exceptionnel « Dia Del Chupacabra ». Que dire d’autre si ce n’est que chaque morceau est un chef-d’œuvre en soi ! Le meilleur pour la fin, une belle, la fameuse reprise de « Gimme, Gimme, Gimme a troll after midnight ». J’observe un fan tout au long du show qui connaissait presque toutes les paroles par cœur.

Setlist Troldhaugen :
01) Hunting Tactics for Mythical Creatures
02) Lefty’s Wild Ride
03) The Good, the Bad and the Gristle
04) Dia del Chupacabra
05) Viva Loa Vegas
06) Cut to the Chase
07) Gimme! Gimme! Gimme! (A Man After Midnight) (ABBA cover)
08) Swamp Stomper

Évidemment, ce genre de groupe n’a pas besoin de répéter milles fois qu’ils ont un nouvel album. Une demi-heure comme celle-ci suffit largement à pousser l’audience vers le stand de merch lors du quart d’heure de pause, et personne ne regrettera cet achat ! Pendant ce temps, Crimson Shadow font leur checksound, et pour la première fois, celui du micro se fait par des growls ! Très drôle !

Je citerais une anecdote marquante qui m’a bien fait marrer pendant deux jours, un de mes amis qui papote avec le batteur d’Alestorm. Ce dernier lui explique (en anglais), qu’à cause de son problème de bras il ne pourra pas jouer. Mon ami lui répondit « Oh good, very nice, i’m happy for you» (il l’a compris à la fin cette grosse faille et s’est senti trop con pendant toute la nuit).

C’est au tour des canadiens de Crimson Shadow de tourner la page vers du métal que le public connait mieux, de l’épic power mélangé avec du death mélodique (ça fait quand même de l’épic métal au final). Vu la vitesse élevée du rythme des morceaux, il n’est pas trop recommandé de headbanger en synchro ! Des compositions fort agréables issues de leur nouvel album fraîchement sorti « Kings Among Men », et des soli bien techniques (comme celui de « Braving The Storm »), un fabuleux jeu de batterie infatigable, témoignant de la maîtrise du groupe de leur style. Sans oublier l’importance des Chœurs, et l’alternance entre chant clair et des growls (aigus ou grave) qui ne plait pas toujours. En tout cas, ils ont réussi à captiver une bonne partie du public. J’avouerais que j’ai plus apprécié les avoir écoutés en album qu’en concert et je ne saurais pas dire pourquoi.

Setlist Crimson Shadow:
01) Rise to Power
02) A Gathering of Kings
03) Freedom and Salvation
04) Braving the Storm
05) Heroes Among Us

Petit ravitaillement d’un quart d’heure, même si ce n’est pas encore l’Oktoberfest, c’est l’Alestorm (tempête de bière), mais d’abord elle sera précédée par une tempête cognitive (Brainstorm). Vous l’avez deviné, le seul point commun qu’ils partageront ce soir avec Alestorm c’est le mot « Storm ».
On change pour la troisième fois de style, et pas pour n’importe quel groupe cette fois, c’est pour les allemands de Brainstorm (les plus vieux des quatre groupes) qui ont le droit à une heure de temps. Du Heavy Metal qui envoie du lourd avec une rythmique qui crache bien et la disto en action, des sonorités orientales et surtout une voix heavy bien puissante et agréable d’Andy. Son charisme exceptionnel anime d’autant plus le show et casse la distance public-groupe qu’on sentait plus avec les deux groupes précédents enfermés dans leurs bulles.
Ils ne manqueront pas de jouer le titre éponyme de leur album « Firesoul » ou encore « Shiva’s Tears » (ma préférée). Sa sublime intro à l’orientale et ses riffs qui me rappellent beaucoup « Tales of Sands » de Myrath. Andy ne manquera pas de secouer le public tel un prof qui veut s’assurer que ses élèves suivent bien le cours et nous balance quelques phrases en français. Mais nul besoin avec Brainstorm, on ne peut décrocher à moins de ne pas aimer le heavy metal un peu spécial. Une bonne setlist qu’ils nous ont choisi, piochant dans toutes la disco entre les classiques de « Liquid Monster », « Soul tempation » et le nouveau-né « Firesoul »… Ce fut une excellente heure, mais la meilleure est à venir…dans quelques instants !

Setlist Brainstorm:
01) Highs Without Lows
02) Shiver
03) Firesoul
04) Worlds Are Comin’ Through
05) Hollow Hideaway
06) Falling Spiral Down
07) Doorway to Survive
08) Shiva’s Tears
09)…And I Wonder
10) All Those Words
11) How Do You Feel

Alors après cette partie, les personnes proches de la scène ne bougeront pas pour aller se chercher des bières, car qui part à la chasse perd sa place et comme ils avaient l’air d’y tenir…Certains fans le sont jusqu’au bout et sont complètement déguisés en pirate. Si la musique d’Alestorm est catégorisé “pirate metal”, leur look ne l’est pas du tout (les fans le font à leur place). A côté de cela, la scène se prépare, et bien évidemment une collection de bouteilles orne les futs et le stock est fait pour une dégustation d’alcool français… Il est clair qu’ils ne mourront pas de soif mais d’autre chose peut-être !

Comme je l’ai dit au début, et ce n’était pas une blague, Pete (le batteur d’Alestorm) a subit le virus du batteur qui a touché celui de God Is An Astronaut la veille (qui ont du annuler leur concert car ils n’ont pas la chance d’avoir une réserve de trois batteurs dans le stock). Qui sera le prochain (peut être Franky de Dagoba qui jouera deux jours plus tard !). En tout cas, coup de bol et apprentissage exprès pour les batteurs des trois premiers groupes qui se relayeront tout au long de la partie d’Alestorm.
Si quelqu’un se demande ce que fout un zèbre sous forme de ballon accroché à la scène pendant tout le concert, c’est juste un cadeau d’anniversaire pour un des membres de Crimson Shadow que lui ont offert ses camarades après avoir fait un tour au parc de la tête d’or (car il aime les animaux, que c’est mignoooon et ce n’est pas pour les manger).

Sous les cris chaleureux et impatients de la foule, les pirates n’ont point d’échappatoire que de rentrer sur scène de Cristopher Bowes en Kilt (il avait bien mis un caleçon par dessous) et sa troupe en balançant d’emblé les gros riffs et rapide de « Walk The Plank » et la foule se déchaine telle une tornade…de bière criant les refrains simples de ce morceaux. Ensuite, les pirates enchaînent avec l’épique «The Sunk’n Norvegian » :
“One more drink at the Sunk’n Norwegian
“One more drink before we have to die
One more drink at the Sunk’n Norwegian
Raise up your tankards of ale to the sky”

Voilà pourquoi on aime tant Alestorm ! Pour cette sacrée ambiance aussi épique que leur musique et cette solidarité qu’ils réussissent à créer dans la foule grâce à de simples refrains bien festifs. D’ailleurs le titre « Drink », la vedette du nouvel album est là pour faire exploser d’autant plus cette foule déjà bien excitée !
“We are here to drink your beer
And steal your rum at a point of a gun
Your alcohol to us will fall
Cause we are here to drink your beer”

Et non personne ne pique la bière à son voisin, mais tout le monde chante ! bien évidement, les bons fans ne se ramènent jamais en concert d’Alestorm sans connaitre le refrain de la setlist qu’ils auront récupéré sur internet, autrement ils ne profiteront du concert qu’à moitié. Arrivé à « Magnetic North », le public se met par terre et tout le monde mime le geste des pirates rameurs si bien synchronisé (et qui s’en foutent que le sol soit une patinoire de bière).
Avec autant de mouvement et de sueur avec une salle aussi remplie, on atteint la limite de la suffocation, ou à chaque seconde on se demande s’il restera de l’oxygène à la seconde suivante…Bien que certains soient retenus par le show, d’autres comme moi ne peuvent pas s’empêcher de sortir prendre l’air régulièrement. Voilà ce qu’il manque à cette salle, une aération/Climatisation ou tout simplement balancer de l’azote liquide sur la foule.
Bien évidement, en tant que fondateur du style pirate, Alestorm ne peuvent pas contourner l’incontournable et classique chanson de pirate « The Pirat’s Song » !
Tout au long du show Cristopher semble être séduit par le Pastis 51 et se ressert des verres au fur et à mesure. Sauf qu’il n’avait pas lu la notice d’utilisation et certainement à cause de l’absence de la source de la vie (Normal un pirate ne boit pas d’eau mais que de l’alcool), il aura bu du pastis sans le diluer. Nous en saurons plus sur son état à la fin du report ! (entre temps je vous laisse deviner).
Je pense que le membre le plus passivement actif du groupe c’est le vigile qui n’a pas quitté la scène une seule seconde, et semble avoir suivi des entrainements de gardien de but puisqu’il réceptionnait si bien les slammeurs et les réquisitionnait jusqu’à la fin du show ! (non il les renvoyait juste par l’arrière de la scène avec un gros coup de pied au cul (non ça c’est pas vrai)). Si deux slammeurs arrivaient au même moment, il se faisait aider par un second gardien de but. En tout cas, les filles étaient mieux réceptionnées, ça c’est sûr !
Il n’hésita pas à se moquer de son cher guitariste, à cause de sa petite taille en demandant à l’audience de sous-enchérir sa taille,…Je crois que personne ne se montra…

Sinon, vous connaissez le batteur Maestro ? Eh bin ce soir il y’en a un, puisque Pete n’a pas joué et a été remplacé par les trois batteurs des premières parties!
A un moment donné, le guitariste est très perturbé par le zèbre ballon volant qui se pose sur sa tête et qui avait l’air de le gêner dans son jeu car il retombe sur sa guitare ! Mais ce zèbre n’est pas prêt de le laisser tranquille.
On sent que Cristopher arrive à bout quand même, il tire sur sa voix et commence à fatiguer sous cette chaleur insupportable (et surtout sous l’effet du pastis non dilué). Heureusement que le show est bientôt fini et ils repartent après avoir joué « Wenches & Mead ».
Bien évidemment, il manquait des morceaux, mais il faut soudoyer nos écossais pour qu’ils reviennent finir le boulot avec beauté et voilà qu’enfin la setlist est achevée !
Cristopher craque au dernier morceau et sent le besoin d’arrêter et de se reposer après avoir ingurgité du pastis non dilué et il slamme sur la foule et demande qu’on l’emmène jusqu’au bar… Le Barman, au lieu de lui servir un verre d’eau, il lui servit…une pinte de bière !
Il est épuisé, crevé, bourré,…. N’arrivant même plus à parler et à fixer son regard. Il fait des câlins à tout le monde et les fans en profitent pour se prendre en photo avec lui.
Voilà que les groupes des trois premières parties attendent les fans au stand merch et papotent avec les fans en attendant qu’Alestorm se joignent à eux…
Et enfin Cristopher sort complètement shooté en caleçon pied nus, mangeant sa pizza (il en a même donné un morceau aux fans), sort dehors ne sachant pas où aller complètement déboussolé et re-rentre ! Et photo finale, le guitariste, clavieriste et cristopher se prennent en photos en calbute (les fans observant la scène depuis la vitrine).
Et voilà que tout est bien qui se termine bien (sauf pour Cristopher), les gens sont content de pouvoir enfin respirer, beaucoup étaient complètement trempés dans leur sureur !

Je remercie Julien et la Dream Factory pour l’organisation bien gérée comme d’habitude, pour l’invitation et surtout pour nous avoir fait vivre une soirée inoubliable… Je remercie bien évidemment tous les groupes pour avoir mis une sacrée ambiance gravée à tout jamais dans nos mémoires.

Setlist Alestorm:

01) Walk the Plank
02) The Sunk’n Norwegian
03) Drink
04) Over the Seas
05) Shipwrecked
06) Magnetic North
07) Back Through Time
08) Nancy the Tavern Wench
09) Midget Saw
10) Pirate Song
11) Surf Squid Warfare
12) Keelhauled
13) Rumpelkombo
14) The Huntmaster
15) Wenches & Mead
Encore:
16) 1741 (The Battle of Cartagena)
17) Wolves of the Sea (Pirates of the Sea cover)
18) Captain Morgan’s Revenge
19) Rum

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