Live report : Bloodybarbie

Ce soir, le Backstage by The Mill du O’Sullivans accueille 36 Crazyfists (pas de panique, ce n’est pas un asile pour 36 fous furieux), qui avait ouvert pour Devildriver en 2010 et qui en avait alors mis plein la gueule au public. Le voilà de retour, et cette fois-ci en tête d’affiche et pour une date unique en France. L’autre surprise, c’est que leur bassiste d’origine a réintégré le groupe après un arrêt de quelques années. Mike est présent ce soir ! Bien évidemment, cette tournée a pour but de promouvoir le nouvel album des américains : Time And Trauma sorti en décembre dernier chez Spinefarm Records. Pour être précise, 36 CF a été fondé et a grandi à Anchorage en Alaska (qui est tout sauf le pays du metal) en 1994 (20 ans déjà), mais a fini par migrer à Portland aux USA. Bien qu’il ait connu beaucoup de malheurs et de malchances dans son histoire, il a survécu et surmonté toutes ses épreuves les plus difficiles et le voilà enfin de retour en force, uni par les liens sacrés du métal.

J’avoue que j’étais assez perplexe à cette idée, car je n’imaginais pas le déroulement d’un concert d’un groupe comme 36 Crazyfists dans un bar. Je me rends donc sur les lieux, deux heures avant le concert pour rencontrer le groupe en interview. Surprise, je découvre une merveilleuse salle bien cachée (beaucoup mieux que le Glazart, c’est sûr), qui ne fait pas encore tourner des groupes de métal, mais j’espère que ça ne saura tarder !

Même si ce groupe n’est pas très connu en France, il a ses fidèles coreux, qui sont d’ailleurs présents ce soir (logique). Il y a même un anglais (un véritable Diehard fan), qui s’est déplacé de Londre rien que pour ce concert ! Il parait que quand on aime, on ne compte pas.
Il y a également le cas de figure opposé. J’ai aperçu une vieille dame assise sur le fauteuil, habillée en classique, et qui s’est même pointée une heure avant le concert. Étonnée, je vais lui demander “naïvement” si elle était fan du groupe. Sa réponse (Oh! quelle surprise!) était qu’elle avait reçu une invitation de la culture des chœurs pour ce concert… Voilà comment elle a atterri ici (ouf, j’ai failli croire que les vieux pouvaient être fan de core). J’ai même pu faire un tutoriel sur le métal, comme elle ne connaissait rien, que ça soit au rock ou au métal. J’ai eu le droit à « Pourquoi il n’y a presque que des mecs ? », « Pourquoi ils ont des coupes bizarres et ils sont tatoués ?…”. Je vous rassure, elle n’a pas tenu 10 minutes de concert, je suis allée vérifier et elle avait disparue de son fauteuil, comme par magie !

En attendant le début du concert, je rencontre Alan, le guitariste du premier groupe américain, All Hail The Yeti, que je ne connaissais pas du tout avant ce soir. Il m’a fait part de son grand enthousiasme de jouer en Europe et sa tristesse liée à cette fin de tournée avec leur chers amis 36 Crazyfists qui les ont emmenés avec eux en tournée.

J’observe une drôle d’anomalie sur scène, un caisson sur lequel est dessiné une croix inversée ! Non, ce n’est pas possible, une première partie black d’un concert de metalcore (surtout que leurs t-shirt au merch faisaient vraiment Black Metal) ! Je m’empresse demander, et on me répond que ce n’est qu’un délire du chanteur. C’était la plus belle blague qu’un coreux puisse faire, bravo les gars !

Le chanteur, comme beaucoup de ses homologues que j’ai pu observer, se met sur son caisson et enclenche avec du méga lourd, “Deep Creep” où le frontman crache toute son âme dans son micro, super groove que dégage la guitare sous-accordée et la basse avec la seconde guitare au son clair et psychédélique qui suit les variations des screams ainsi que le jeu de batterie. Le groupe fait d’ores et déjà bonne impression ! “When The Sky Fall” s’introduit avec un passage néo-métal, on est sur du chant plus clair et des riffs à  la façon métal sudiste avec cette guitare noisy saturée.
Excellente dynamique du groupe sur scène, notamment le frontman qui se donne coeur et voix et anime la foule. “After The Great Fire” débute avec son intro posée et calme. On est sur du mid tempo, pour se reposer les cervicales.

Il y a eu une belle surprise que les gars de AHTY milieu de leur show en appelant sur scène tous les membres du 36CF, ils offrent dessin de la tour Eiffel au batteur et une bouteille au chanteur, en les remerciant chaleureusement en public, avec beaucoup d’émotions, surtout que c’est leur dernière date de cette tournée !

All Hail The Yeti nous aura bien vendu son album (même à la sortie de la salle), puisque la majeure partie de la setlist pioche dedans. C’est très hétérogène mais ma foi pas désagréable du tout, et difficile à classifier, disons que c’est du moderne métal pour faire simple avec du gros son sludge et un batteur qui adore ses cymbales (en tout cas elles sont plus utilisées que son charley). Un groupe qui gère bien pour une première partie de 36CF, même si ce n’est pas ce que j’écouterais tous les jours.

Setlist All Hail The Yeti:

-Deep creek
-When the sky falls
-Suicide woods
-After the Great fire
-Sun that never sets
-Let the night roar
-Art of morning

Petit quart d’heure pour débarrasser la scène et se rafraichir en attendant les tant-attendus.

L’autre nouveauté depuis leur dernière tournée, c’est que 36 Crazyfists a un nouveau et jeune batteur, qui était auparavant fan du groupe et qui a probablement réalisé un de ses rêves, un classique de tout musicien, qui est de jouer dans un groupe qu’il aime.

Le show s’entame avec “Vanish” du nouvel album, un morceau tranquille, avec des guitares saturées et un jeu des instruments très linéaire. c’est au batteur et au frontman alternant screams et chant clair émo de faire le plus gros des riffs. Le public n’est pas encore réchauffé, mais le deviendra aussi vite avec “At The End Of August”, le tube de l’excellent album A Snow Capped Romance (2004), dont tout le monde connait bien le refrain si simple ! Voilà, la foule est de nouveau à plein régime, notre cher frontman Brock Lindow (ça fait drôle de le voir vieilli par rapport aux vieux clips) aussi. Il n’hésite pas à tendre son micro et donner la parole au public lors des refrains: “At the end of August, The end of, At the end of August, The end of…” (un vrai tube de fin d’été) !

La setlist se poursuit avec “We Gave It Hell” qui balance plus de groove avec du gros son, ou encore l’émotion profonde et sombre que dégage l’authentique “Skin And Atmosphere” aux jeux de guitares psychédéliques qui calme les esprits et fait vibrer les corps et âmes. La température remonte juste après avec l’explosif et unique « Bloodbrunk » qui a grandement réjoui tout le monde, sans doute le morceau préféré de beaucoup d’entre nous (surtout moi) et les décibels montent. Dommage qu’ils aient choisi de jouer un morceau fade, “Midnigh Swim”, ils auraient pu le bannir de la setlist, mais “Reviver” (qui porte bien son nom) revivifie l’ambiance aussitôt avec ses riffs entrainants. Réaccordage de grattes, basse à fond et c’est reparti pour  “Sorrow Signs” qui envoie du gros son où la basse culmine… Pour finir sur l’éponyme du dernier album, le morceau bien sludge étourdissant “Time And Trauma”.

Avant d’atteindre la fin du concert, le frontman demande s’il y avait quelqu’un du public qui connaissait les paroles de “Destroy The Map”, et une personne nommée Lucas leva son petit doigt tout excité, et est monté sur scène pour chanter (de plus profond de son âme) en duo (avec le micro coupé bien qu’il en tenait un entre ses mains). On ne peut pas dire qu’il ne s’est pas donné à fond, avec une grande joie inscrite sur son visage !

Et enfin, la véritable fin avec le populaire et le meilleur et ses superbes mélodies des couplets tous calmes avec une basse qui fait bande à part, un titre qui prend une autre tournure très nu-métal lors des refrains, “Slit Writ Theory”. Tout le monde chante, tout le monde saute, tout le monde est content et triste à la fois… le concert est désormais fini.

Ce n’est pas tous les ans qu’on risque de les revoir à Paris. Ce fut une superbe soirée intimiste avec un super groupe !

Il y a eu un gros élément perturbant, bourré, qui a bien emmerdé la foule, limite l’empêcher d’apprécier le concert… C’est rare de tomber sur des gens comme ça, mais il a  abusé quand même! C’était le seul point négatif du concert, sinon l’ambiance était au top !

En tout cas, la salle est très agréable. Elle est même climatisée ! Ce qui est parfait vu la chaleur que dégage les metalleux, et nous a bien rafraîchi aux moments où la température montait pas mal ! Sans parler de la qualité de son du concert qui était propre et pro !

Je remercie énormément Roger pour l’invitation, Veryshow pour avoir permis et organisé ce concert, le staff de cette superbe salle du Backstage By The Mill, mais surtout les deux groupes pour avoir permis de vivre une soirée intense.

Setlist 36 Crazyfist:

-Vanish
-At the End of August
-Whitewater
-I’ll Go Until My Heart Stops
-The Heart and the Shape
-Also Am I
-We Gave it Hell
-Skin and Atmosphere
-Bloodwork
-Midnight Swim
-Reviver
-Sorrow Sings
-Swing the Noose
-Time and Trauma
-Destroy The Map
-Slit Wrist Theory

 

 

 


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