En principe, le 8 mai est le jour où l’on commémore l’armistice de 1945, jour faste pendant lequel on profite également d’un jour férié qu’on daigne encore nous accorder par chez nous. Qui aurait dit que, 65 ans jour pour jour après, on allait revivre une apocalypse guerrière dans une petite salle de concert de Villeurbanne ? Le C.C.O. accueillait quatre groupes, pas des moindre, qui allaient se livrer une bataille scénique à grands pilonnages de décibels et de riffs meurtriers.

Obnoxious déclencha les hostilités : même si le genre brutal thrash/death metal tels qu’ils le présentent (les vocaux en « gruik », je ne suis pas fan) n’est pas ma tasse de thé, ces Lyonnais ont réussi à me convaincre tant leurs riffs ont réussi à faire les premiers dommages collatéraux au sein du public. Les accélérations fulgurantes des rythmes ont déclenché les premiers pogos de la soirée et on se disait, entre photographes, que la liberté de la presse allait en prendre un coup (d’épaule dans le meilleur des cas). Les premières salves furent tirées par les français en réussissant à chauffer le public de fort belle manière, et à me faire changer d’avis les concernant.

L’Allemagne rentrait dans le conflit peu après avec Dew-Scented, et ces thrashers ont la réplique nécessaire pour tenir la dragée haute aux autres représentants grecs, puis anglais qui allaient suivre. Entre scuds hyper rapides et missiles longue portée que furent leurs titres, il faut reconnaître qu’ils savent faire parler la poudre avec une précision diabolique, n’en serait-ce que pour preuve les solis acérés hyper précis du guitariste. Les interventions entre les morceaux du chanteur n’ont été que de brefs moments de trêve avant de repartir de plus belle… Nul doute que le bilan humain fut très lourd suite à leurs déflagrations sonores.

On pensait que la baffe qu’a collé Dew-Scented a tout le monde allait être le point culminant de la soirée : c’était sans compter sur les Grecs de Rotting Christ qui, dès l’instant où ils sont rentrés dans le conflit, ont de suite mis les pendules à l’heure. Leur dark/black metal, souvent accompagné de sonorités orientales, a été une salve dévastatrice pendant presque une heure de pilonnage intensif sans quasiment le moindre temps mort. Puisant leurs cartouches principalement dans du matériel neuf, ils ont réussi à faire oublier que les dégats causés par leurs homologues allemands précédemment avaient déjà été importants. La bande à Sakis a réussi un tour de force sur ce coup là. Futurs médaillés au champ d’honneur.

Et c’est là que Bolt Thrower arrive dans la bagarre. Depuis plus de 20 ans, ces maîtres de guerre viennent faire place nette en nettoyant tout sur leur passage. Jusqu’alors, c’était la guerre… Avec Bolt Thrower sur scène, place à la fin du monde, faisant mentir tous les Nostradamus et autres Mayas sur la date fatidique du 21 décembre 2012. Non, l’Apocalypse aura été le 08 mai 2010, à Villeurbanne, Bolt Thrower se chargeant de l’anéantissement total de la place. Pendant 75 minutes, le groupe martèlera, broiera, pilonnera, désossera, déboîtera, tuera sans pitié toute forme de résistance à grand renfort de précision, de riffs hyper plombés, de rythmiques ultra lourdes et surtout de puissance hallucinante. Bolt Thrower n’est pas un groupe de death metal : Bolt Thrower est LE death metal. Ils en ont encore apporté la preuve ce soir là.

Le bilan en perte humaine sera lourd, très lourd… Mais on en redemande.
Quelle soirée, vraiment !

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