C’est après une récupération qui trahit ma trentaine que je m’accorde à vous faire partager ce que j’ai vu, entendu, (respiré même !), ce samedi soir à l’UBU de Rennes. Une toute petite salle certes, mais qui permet à tout le public d’être au contact quasi direct avec les groupes, chose très appréciable qui contraste avec les conditions d’un festival de grande envergure. Ayant pris un covoiturage et le métro, j’arrive vers la gare relativement tôt et croise déjà quelques métalleux avec qui je prends le temps de boire un verre avant le concert dont le début est prévu à 20 heures. Devant la salle, je note la sympathie du public rennais et des gens de l’organisation avec qui j’échange avec plaisir. J’y retrouve « l’Ours », l’adorable personne qui m’hébergera ce soir sur la ville et que je remercie chaleureusement dans le cadre de ce Live Report. Sans cet Ours, pas de concert !

Paraît il que sous avons Rendez-vous avec l’enfer et cette soirée s’annonce sanguinolente et intimiste avec Watain, beaucoup de gens ayant également fait le déplacement surtout pour Destroyer 666. Un public varié qui mêle des fans de Heavy comme de black extrême ! « Qui se prendra la giclée de sang, ou les rats crevés ? », les questions teintées de rires sont chuchotées dans la file d’attente qui avance très rapidement.

A l’intérieur, un stand marchandising bien foutu, un bar qui permet à tous de se rincer le gosier et un concert qui commence à l’heure avec la prestation d’Otargos !

Que dire de ce groupe dont j’avais raté la prestation au Hellfest de cette année ? Pas trop mal à mon goût ! Des morceaux bien enchaînés, un jeu de lumière qui va en s’intensifiant au fil du set, Otargos attire un public qui apprécie le Black Metal lourd, propre et efficace. « Ceci n’est que mensonges, aucun Dieu n’a créé l’humanité », scande Ulrich et ça en fait rire beaucoup mais nous retiendrons une prestation de qualité. Peut-être qu’à certains moments le suspense au sein des morceaux est un peu long pour des conclusions qu’on attendrait plus fortes, plus puissantes, « ça ne casse pas les pattes à un canard » diront certains. D’autre affirment avoir eu une bonne surprise avec un groupe qui donne ce qu’il a sans avoir rien inventé d’accord, mais respectueux d’un Black Metal classique dans sa forme et sa force.

Une pause de courte durée et je tente de me placer correctement pour réaliser mes photos, chose extrêmement ardue ce soir, la lumière n’est pas là et surtout pas pratique, composée principalement de stroboscopes et de contre-jours rouges ou verts, ajoutons à cela les fumigènes ça ne serait pas rigolo, sinon. La salle est petite, mais le public monte vers l’arrière grâce à de grosses marches, ce qui donne l’agréable effet d’un mini théâtre et d’une proximité inégalable, la scène ressemble à un écrin contenant la fiole d’huile essentielle « Volcan d’enfer ». Matt, Keith, Mersus et Ian envoient la sauce pimentée et le public crache du feu.

Un set extrêmement puissant, un jeu travaillé, une très belle communication avec le public et entre eux ! S’échangeant leurs places, leurs voix, pas de pause pour Destroyer 666 qui paraît préférer la franchise à la retenue et nous régale de « the Last Revelation », « I Am The War God », « Trailed By Fire », « I Am Not Deceived », « Black Fire » et « Black City » pour clore avec « Satanic Speed Metal » dans des stroboscopes survoltés! Alors d’accord on n’a pas de « The Eternal Glory of War » par exemple, mais tout le monde s’accorde sur un avis des plus positifs !

Notons aussi sans peine la qualité du son et ceci reste valable toute la soirée.

Autre petite pause et j’assiste à la mise en place du décor de Watain. Je m’amuse à voir les assistants allumer les bougies, mettre en place le petit autel, planter des morceaux de viande sur des piquets, j’apprendrai après le show que ce sont des têtes d’agneaux, je me disais aussi.

Le tout ressemble à un petit endroit ou seul Satan et ses adeptes auraient le droit d’entrer, un petit aperçu de l’univers de Watain qui paraît très bien gérer le manque d’espace et même à la limite, s’en arranger avec plaisir. Si c’est pas mignon, ces petites bougies ! Il est évident qu’on est loin des prouesses pyrotechniques d’un show comme celui du Hellfest, mais peu importe, Watain n’a pas besoin de ça pour rendre au public son image, rouge et sombre.

Je ris aussi de voir que les éléments techniques se situant devant le public sont protégés d’un film plastique et j’imagine alors… le pire. Une odeur de…comment définir cela… mélange entre quatre jours de festival sans se laver, viande avariée, mort, sang pourri… tout à la fois, envahit rapidement la salle, le ton est donné ! Une intro noire et ambiante et ça démarre avec « Malfaitor », mon cerveau se branche directement avec les ondes diaboliques remplissant la pièce, et je plonge dans les yeux révulsés d’Erik qui porte des lentilles afin d’accentuer son image de créature infernale.

Aucune bougie ne s’éteint, Erik balance avec soin un godet rempli de sang de porc sur les premiers rangs, je pense au photographe juste devant, il serait dommage qu’un nouveau filtre rouge et gluant ne vienne ternir son travail… Les notes de « The Devil’s Blood » mettent le public en transe puis viennent « Satan’s Hunger », et « Legion of the Black Light » de l’album « Sworn to the Dark »! Certains disent s’être un peu ennuyés jusqu’à la suite avec « Reaping Death » et « Wolves Curse », mais personnellement je suis complètement dans l’atmosphère de Watain. J’adore. Au-delà de ses yeux enivrants, Erik joue avec ses mains, son corps, et ses doigts tremblent sur le micro et trahissent sa totale dévotion à la musique. Tout le public n’adhère pas mais ceci est une question de goût et ceux qui ont apprécié ont réellement été captés, transportés dans un gouffre de mystère interdit. « Sworn to the Dark » et « Total Funeral », « I am the earth » viennent confirmer tout ça avec force.

Une petite scène, cela signifie que les slameurs auraient plutôt intérêt à ne pas atterrir dessus, ce qui arrive avec l’un d’entre eux qui, non pressé de descendre, se fait dégager sans pitié par Erik qui appuie son geste d’un « You’re Mother Fucker ! ». Plus tard, c’est un autre gus qui entraînera Pelle, le guitariste, jusqu’à tomber dans la masse informe du public ! Déjà victime de soucis de son avec sa guitare, j’imagine qu’il n’avait pas besoin de ça et je me dis « Oups… ». On ne mérite pas de rappels, mais contre toute attente, ce sont carrément trois morceaux de rappel qui achèvent de nous nourrir de chair pas fraîche… dont deux morceaux de « Casus luciferi », et une reprise de Bathory, « Sacrifice » ! Je me régale de cette reprise de qualité et la soirée s’achève dans le calme. J’avoue mettre quelques temps à recoller mes esprits sur la terre ferme et je passe une nuit à faire connaissance avec le public rennais autour d’un bon verre, une excellente soirée donc, avec un retour sans encombre dans mon antre personnelle, et repos bien mérité.

Merci à Garmonbozia, sympathiques et organisés, à Otargos, Destroyer 666 et Watain pour m’avoir donné du metal que j’aime, et dans une ambiance proche, généreuse, malsaine et un peu magique, sans modération.

A bientôt !

Retour en début de page

1 Commentaire sur “Watain, Destroyer 666, Otargos : Rennes [02.10.2010]”

  1. pingback pingback:
    Posté: 14th Oct 2010 vers 0 h 49 min
    1
    Watain, Destroyer 666 et Otargos en tournée française | Soil Chronicles

    […] Report du concert du 02 octobre 2010 à Rennes par Miss Gwenn, […]

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green