Paris, le 1er octobre 2010
11ème arrondissement, Le Nouveau Casino
Temps : pluvieux

Remontant la rue Oberkampf, je me remémore la première fois où mes jambes ont parcouru ce chemin menant à l’excellente salle du Nouveau Casino. C’était alors un évènement qui avait eu lieu. Dissection revenait sur scène et en première partie jouait un autre groupe suédois que je ne connaissais alors que de nom et qui, en ce soir de 2010, était la tête d’affiche dans cette même salle.
Ce concert s’annonçait prometteur pour bien des raisons : le Nouveau Casino dans lequel je n’avais pas passé un seul mauvais concert, et bien sûr Destroyer 666 et Watain, deux groupes réputés pour ne pas faire dans la demi-mesure un fois montés sur le plancher.

Ce soir là, un groupe français du nom d’Otargos ouvrait les hostilités. Retenu par des visages familiers que j’avais rarement l’occasion de croiser, je manquai leur prestation. J’avoue que je n’étais pas venu pour ce groupe, je ne m’étais donc pas pressé. Cependant les bruits dans la salle après leur passage laissaient entendre que leur prestation était de qualité, tant pis pour moi…

Les Anglollandostraliens de Destroyer 666 arrivèrent enfin sur scène, arborant cuir et clous, et entamèrent sans attendre la destruction des tympans des personnes présentent pour ce massacre. Le groupe choisit d’axer leur show sur des morceaux plus vieux mais, à n’en pas douter, taillés pour le live : I Am The War God, The Last Revelation, The Calling et sa magnifique ouverture, Black City – Black fire et son refrain tueur qui prend toute son ampleur lorsque des dizaines de voix le hurle ensemble. Je vois encore la fosse s’embraser et les poings se lever demandant davantage de violence qui ne tardait pas à venir. Un seul morceau du dernier opus de Destroyer 666 avait été joué, à mon grand regret car j’avoue qu’encore aujourd’hui cet album me fait frissonner, néanmoins I Am Not Deceived fit son office en continuant d’apporter destruction et violence dans l’enceinte du Nouveau Casino. Destroyer 666 partit avec le même sourire aux lèvres qui était resté figé durant le concert sur le visage du leader K.K. Warslut, heureux d’être le prophète de l’annihilation. Leur performance fut exactement comme je l’espérais, violente et sans concession, un vrai plaisir.

Après ce carnage la soirée n’était pas finie car Watain devait apparaître, et cela ne pouvait se faire sans qu’une ambiance occulte ait pris possession des lieux. La scène s’orna alors de bougies, crânes et autres symboles blasphématoires.
Les cinq ombres apparurent et entamèrent Malfeitor avec une hargne indéniable qui fut fauchée net par une coupure de courant, faisant fuir les ombres de la scène. Durant les minutes nécessaires pour remettre tout cela en marche, l’ambiance occulte se diffusa un peu et quand le groupe revint la rage n’était plus la-même, elle avait laissé place à l’amertume d’avoir été cassé dans un élan qui ne devait être stoppé. Le groupe reprit tout de même Malfeitor avec ses envolées de guitare et roulements de batterie qui me firent vibrer les entrailles. Le groupe choisit de proposer des morceaux de tous leurs albums. De Casus Luciferi ils ne livrèrent que le magique The Devil’s Blood. De Sworn To The Dark ils jouèrent le titre éponyme au refrain prenant mais vite redondant, l’habituel et efficace Legion Of The Black Light, le rageur Satan’s Hunger et, à ma grande surprise, l’excellent The Serpent’s Chalice. Du récent Lawless Darkness, nous pûmes entendre le single Reaping Death, Wolve’s Curse et l’ode funèbre Total Funeral. Une deuxième surprise eu lieu puisque le groupe osa sortir du fin fond de sa discographie On Horns Impaled pour finir la cérémonie, un vrai plaisir ! Mon moi exigeant se dit que My Fists Are Him ou The Limb Crucifix eût été préférable mais je ne fis pas la fine bouche.
Le choix de cette sélection me ravit sans me transcender. Le fait qu’ils n’aient pas joué I Am The Earth me fit quitter la salle avec une certaine frustration, Stellarvore eût été bienvenu également. D’autant plus que le groupe ne fit pas de rappel. Peut-être à cause de la perte de temps en début de set, peut-être pour se venger de cet incident, ou peut-être que la foule n’avait pas crié le nom du groupe aussi fort qu’ils l’auraient souhaité. En tout cas, la frustration était là pour ma part.
Le groupe avait joué correctement mais il manquait indubitablement une énergie, un dévouement, que le groupe faisait ressentir en temps normal et qui n’habitait pas les ombres de Watain ce soir-là. Peut-être que le son, géré pourtant par Tore Stjerna du Necromorbus Studio, n’avait pas aidé non plus…

Ce fut un bon concert de Watain, mais certainement pas le meilleur. En tout cas, ce fut une soirée à ne pas oublier, car dans l’ensemble, je me souviens être ressorti de la salle complètement épuisé et vidé de l’énergie que j’avais en franchissant dans l’autre sens les portes du Nouveau Casino.

Mr.Olc

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1 Commentaire sur “Watain, Destroyer 666, Otargos : Paris [01.10.2010]”

  1. pingback pingback:
    Posté: 14th Oct 2010 vers 0 h 42 min
    1
    Watain, Destroyer 666 et Otargos en tournée française | Soil Chronicles

    […] Report du concert du 01 octobre 2010 à Paris par Mr Olc, […]

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