Soilreporter : Son

Afin de vous montrer que la banlieue parisienne est bien loin de trembler face à sa grande sœur si imposante en matière de musique et d’événementiel, je me suis rendue à Voisin le Bretonneux, dans les Yvelines, pour assister à une soirée rock & métal organisée par Kontchasso, association qui rythme le département depuis plusieurs années avec notamment son célèbre festival La Tour Prend l’Air qui a lieu une fois par an.


Afin que vous ne doutiez pas de l’objectivité que j’ai en vous racontant cette soirée, je dois vous avouer que mon groupe, I.C, faisait parti de ce plateau. Aussi, c’est pour cela que je ne dirai rien, pas un mot sur ce groupe qui a eu l’opportunité d’ouvrir cette soirée. Si vous voulez tout savoir, rendez vous sur les différents supports de com type myspace, facebook et forum.

Voilà c’est fait. Concentrons-nous maintenant sur les trois groupes restants. La tête d’affiche était Furykane, combo parisien qui officie depuis plusieurs années et qui s’est fait connaître notamment en gagnant la finale d’Emerganza. Mais revenons en arrière.

Forte de sa notoriété toujours grandissante, l’association Kontchasso a pris l’habitude depuis longtemps de faire la promotion des groupes locaux à l’occasion de différents plateaux à thème : Les Samedi de la Tour. Située dans l’espace Decauville, qui comporte salle d’exposition, studios de repet et médiathèque, la salle de la Tour accueille donc tous les mois des artistes de rock, de métal, mais aussi de reggae, de variété française, etc., dont la majorité fait partie des studios de répétition. Et la coutume veut qu’un groupe « tête d’affiche » soit invité à chaque fois.

C’est dans une salle peu remplie que le groupe I.C démarre la soirée et chauffe le public pendant 45 minutes. Le groupe suivant entre alors en piste. Il s’agit de 24 Seven, du rock au son lourd à l’esprit whisky-coca, dont la création a tout juste un an. Et on peut dire que l’appellation métal dont il est parfois affublé n’est pas juste une erreur de script : les compositions sentent en effet toute la sueur de l’Amérique profonde des années 80-90 version blues hard rock teinté de mélodies d’une part, et de sang d’autre part : un bar aux néons cassés, de l’alcool qui co(o)ule à flot, un chant rocailleux à la limite du core derrière des riffs puissants, une batterie omniprésente et une basse qui semble résister au choc des cultures. Sur scène, le combo dégage une énergie peut être un peu trop réservée, mais aucun doute, dans leur tête, ils sont à fond dedans. Aussi quand le set est terminé, on se pose plus vraiment la question de savoir dans quelle case on les met (rock ou métal), mais plutôt de savoir si un jour ils découvriront qu’on est au 21eme siècle. Pour le plus grand plaisir de tous, on n’espère franchement pas !


C’est ensuite au tour d’Elijaah de monter sur scène. Entre temps, le public n’a pas vraiment grossi, on compte une trentaine de personne à tout casser. Mais l’ambiance est la, et Elijaah a bien l’intention de maintenir la pression. Crée il y a plus d’un an, le groupe nous présente un métal aux diverses influences, que l’on pourrait caser dans un espace fourre tout du type néo métal. Mais après l’écoute de leur premier EP, c’est déjà moins évident. Peut être que la scène nous donnera quelques indices ? Ce qu’on retient surtout, c’est une musique plutôt sombre, puissante, des breaks incisifs, un chant oscillant entre le clair et le gueulé qui donne le ton aux morceaux. Et la clairement, on ressent les influences de Tool et de A Perfect Circle, avec dans les riffs les plus lourds des réminiscences de Pantera. L’aura d’Elijaah est importante sur scène même si on regrette des musiciens un peu statiques par moment. Visiblement mécontents de leur prestation technique après une discussion en sortie de scène, ils n’ont en tout cas pas péché sur la motivation, et se sont efforcés de nous faire ressentir des émotions complètement authentiques. Et un groupe intègre, ca fait toujours plaisir à voir…


Arrive la tête d’affiche de la soirée, Furykane. Pas évident de jouer devant un public clairsemé, mais on appréciera le fait que tous les groupes, y compris Furykane, ont donné le maximum. En attendant la sortie de leur album Fake, prévue fin mars, le groupe emmené par la pétillante Jen enchaine les concerts sur Paris et en Province. Leur métal lourd à la Korn accompagné du chant original aigu féminin est déjà un atout, tant on est bluffé par l’imposante frontwoman qui a apprivoisé visiblement très facilement ses cordes vocales. C’est typiquement le genre de groupe qui conquiert n’importe quel public en live, même si une longue écoute peut se révéler au bout d’un certain un peu répétitive et lassante. J’avais donc hâte de les voir, et malgré des conditions difficiles, ils ont fait le show comme ils savent très bien le faire. Des guitaristes qui sautent partout, un batteur truculent, un set carré,… on était presque désolé de ne pas pouvoir se dédoubler pour pouvoir pogoter un peu. L’heure est passé bien vite, mais il n’en fallait pas plus : le groupe a eu le temps de montrer tout son savoir faire et sa qualité artistique.


1h du matin, on remballe tout. La Salle de la Tour et le public ont montré une fois de plus qu’en banlieue, ca bouge, et si le peu d’affluence a un peu miné la soirée, on est toutefois ravis de penser que ce soir la, les gens ont quand même choisi de passer un bon moment quelque part dans les Yvelines, autour d’un verre et d’un bon son live.

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