Furiapolis

Le 2 août 2018 posté par Bloodybarbie

Interviewers : Bloodybarbie & Antirouille

Interviewé : Pierre-Brice (chant)

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A l’occasion de la sortie du nouvel album de Furiapolis (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/furiapolis-deesses) , nous avons eu l’honneur d’interviewer le groupe pour faire plus ample connaissance.

 

Commençons par le commencement, quelle est l’histoire de Furiapolis?

Alors, on s’est rencontré dans un club échangiste, non je déconne (rires). En fait, c’est une histoire très simple, quand tu es musicien tu as envie de faire de la musique avec tes potes, tu fais des reprises, tu joues dans des pubs, tu reprends les Red Hot. Puis vient le moment où on a eu envie de composer. Et c’est là que Simon, le guitariste est arrivé, et Furiapolis fût ! Tu vois, ce n’est pas une superbe histoire, juste l’histoire d’un groupe de reprise qui a voulu faire de la compo.

 

En quelle année vous êtes-vous rencontré ?

En 2009 et le line-up a été figé en 2010. C’est Nico, le batteur, qui nous a rejoints en dernier.

 

Il ne doit pas y avoir beaucoup de groupe des de rock à Marseille.

Je pense que tu as une vision erronée de la scène rock à Marseille. C’est très underground, c’est pas du tout médiatisé mais il y a énormément de formations et de groupes de rock ainsi que pas mal de locaux de répétition qui sont toujours saturés.

 

On n’aurait pas dit, on en parle tellement pas beaucoup !

On dit que Marseille c’est le rap et tout ce que tu veux mais il y a beaucoup de groupe de rock qui se forment et splittent. Nous, on dure, on est un peu dans les anciens maintenant. Il y a une grosse communauté rock à Marseille !

 

Vous avez fait pas mal de concerts, de tournée. Vous êtes allé en Belgique, en République Tchèque. Comment ça s’est fait, vous n’étiez  pas sous label ?

Non, en fait on n’est pas sous label. Il y a un festival de musique qui s’appelle Emergenza. C’est une boite qui organise des concerts et des tremplins dans le monde entier ! On a participé à ce concours, je ne sais plus en quelle année mais c’était il y a longtemps et il se trouve qu’on a toujours été sous leur aile en fait. On ne peut pas dire qu’on a gagné le tremplin ou quoique ce soit mais ils nous ont toujours ouvert des portes et nous ont donné des opportunités. Un jour ils nous ont appelé en nous disant « les gars, on a moyen de faire un groupe en République Tchèque, si ça vous branche d’y aller… ». On a accepté et on est parti faire une date. On a pris des contacts à bloc et deux ans après ces mêmes gens nous ont dit « ça vous dirait de revenir ? » et on est reparti pour trois dates !

 

Comment était le public, comment avez-vous été accueilli, c’était dans des clubs ou des vrais salles de concert ?

On a joué dans deux clubs et un festival plein air, pour lequel ils privatisent une école, en plein milieu des champs, c’était chelou, il y avait des terrains de tennis, une espèce de grande hutte de merde au milieu et une méga scène. Et on a joué avec un groupe hyper connu là-bas. On a regardé leurs vidéos sur internet et ils ont des milliers de vues, ce sont des supers stars et on a joué juste avant eux !

 

Vous étiez stressé du coup ?

Ben ouais, sur le coup on ne savait pas trop, c’est le soir en rentrant à l’hôtel, on regardait la télé, on a vu leur clip sur une chaine genre TMC de la bas. Et donc, super public, public de dingue ! On est arrivé sur scène et on a joué. Ils ne nous connaissaient pas et puis on a commencé à les faire chanter et à jouer avec eux. On a eu un rappel, on a eu les gens qui chantaient nos refrains ! Quand on est  parti, il y en a qui courraient après le bus, ils nous jetaient des bières dans les fenêtres. On a signé des autographes. A un moment donné, je suis passé à notre stand de merch, on vendait deux trois trucs, j’ai demandé si ça marchait pis il y a quelqu’un qui m’a demandé de signer un CD, puis un deuxième et d’un coup il y a eu toute une file ! C’était un autre monde, on a signé des T- shirt et tout !

 

Les gens ne parlent pas anglais la bas, ce n’était pas trop compliqué ?

Il y a beaucoup de Tchèques qui parlent anglais, on n’a pas eu trop de soucis. Tu arrives en anglais, ça passe. On a tout fait en  anglais.

 

Et en Belgique, c’était comment ?

Belgique ? Pareil ! On a joué à Liège et à Brussel. A Liège c’était dans une péniche et à Brussel on a joué dans une salle de concert où juste dessus était né Jacques Brel.

 

J’ai vu que cette année ça allait être chargé niveau concert, vous allez un peu partout en France.

Oui, cette année on va plus axer sur la France, étant donné qu’on va défendre un album chanté en  français.

 

Qu’est-ce qui vous a poussé à chanter en français ? Je trouve que les paroles sont super bien écrites. Quelles sont vos inspirations ? Comment tu procèdes pour l’écriture ?

On a vraiment eu la volonté d’écrire en français, ça c’était vraiment le concept de base. C’est un défi qu’on s’est lancé. Ma manière d’écrire les choses c’est que j’attache beaucoup d’importance à la phonétique. Par ce qui est de l’anglais ça choque pas, tu peux dire n’importe quelle merde, ça passe. Mais en français, ce n’est pas pareil. Je travaille à la phonétique, après il y a le message que j’ai envie de faire passer, le texte il raconte quelque chose.

 

Ça t’a pris combien de temps pour écrire les textes ?

Tout est relatif. Tu as des chansons, j’ai mis un mois et d’autres en cinq minutes. Tu prends « SNCT », je ne me rappelle même pas l’avoir écrite. Je me rappelle avoir trouvé le riff sur ma gratte, pris mon ordi pour enregistrer le truc et j’avais un papier et j’ai écrit les paroles dessus.

 

Il n’y a pas les textes dans le petit livret ?

On va les mettre sur notre site. En fait c’est juste une histoire d’argent, un livret avec les paroles coute cher, du coup on s’est dit qu’on allait les mettre sur notre site. Ce n’est pas une volonté de cacher les paroles bien au contraire. Ça va être fait bientôt.

 

Les textes sont plutôt politisés ou ils racontent l’actualité ?

On a toujours écrit des textes plus ou moins engagés, qui parlent de l’actualité, le monde dans lequel nous vivons, ça a toujours été ce genre de texte. Il y a des trucs plus légers, j’ai raconté mes histoires de cœur. E règles générales, il y a toujours un côté un peu actualité et cet album c’est exactement la même chose. Chaque chanson traite d’un sujet qui à un moment donné m’a touché.

 

Vous composez comment ? C’est un travail de groupe ?

Du fait que je chante, c’est plus naturel pour nous que moi j’arrive avec une idée. Il y a quelque chose qui me touche, j’ai besoin de l’exprimer. Des fois, je me réveille la nuit et j’ai un truc dans la tête, tant que je ne descends pas l’enregistrer, je ne peux pas me rendormir, je prends mon IPhone à deux heures du matin et j’enregistre. Après j’arrive à la répète, je leur montre trois accords et ma ligne de chant. Si ça leur plait, alors à ce moment-là on fait un vrai travail de composition tous ensemble.

 

Vous répétez à quelle fréquence ?

Pour des raisons professionnelles, Nico s’est barré à Montluçon, c’est super loin, du coup on répète une fois par mois. Sinon, Simon, Robin et moi on répète une fois par semaine.

 

Comment vous faites sans batteur ?

Il a une batterie électronique chez lui et il nous enregistre des trucs, on les passe et on joue dessus. On bosse beaucoup avec les ordinateurs, on enregistre des sons, on se les échange, on les retravaille, du coup ça nous permet de bosser même si il y a la distance. On a composé tout l’album comme ça.

 

C’est nécessaire  de répéter une fois par semaine ?

Avant on était dans la démarche de répéter souvent, il faut passer par là pour créer l’alchimie dans le groupe. Si tu veux faire de la reprise, honnêtement, non, reste chez toi, apprend tes parties et viens les jouer avec tes potes. Si tu veux composer, tu as besoin de créer l’alchimie, il faut se comprendre, avoir une vision commune de là ou tu veux aller. Il faut que chacun se connaisse. Si tu aimes un roulement de batterie, il faut que ton bassiste sache que ton coup de grosse caisse tu vas le mettre à tel endroit et donc lui il va jouer sa note au même endroit. S’il la joue à côté, ça n’a plus aucun sens. Nous ça fait dix ans qu’on est ensemble, tu sais à quel moment il y a le solo de guitare, on a plus besoin de répéter comme ça, mais tu es obligé de passer par là.

 

Et pour le crowdfunding, c’est la première fois que vous le testez ?

On n’en a jamais fait, je n’ai jamais été fan en fait. C’est toujours moi qui ai mis mon véto dessus par ce que je n’avais pas envie d’aller gratter des thunes auprès des potes. Là, j’ai assumé, j’ai dit OK. On a misé 2000 euros et on a choppé 2500 euros, plus que prévu et ça nous a payé l’enregistrement de l’album.

Finalement, ça rassure et ça prouve que vous avez des fans !

Ça nous a crédibilisés, ça nous a montré qu’on était soutenu.

C’était plutôt des français ?

Oui, des amis la famille…

 

Toujours pas de label ?

Le CD va circuler chez des labels. Peut-être que le prochain album, si quelqu’un veut investir sur nous, on le fera avec un label. Mais celui-là il est en autoprod.

 

La qualité de l’enregistrement est bluffant ! Ce n’est pas évident d’avoir un bon son.

On est entré dans un vrai studio d’enregistrement, là c’est de la qualité professionnelle.

Un studio de Marseille ?

C’est un studio vers Salon  de Provence. C’est le personnel avec lequel on avait enregistré notre premier EP et qu’on adore. C’est un ingé son avec qui on a des contacts réguliers, avec qui on apprécie de bosser. Là on est allé chez lui et on a mis les moyens grâce au crowdfounding on a pu vraiment lui payer ses honoraires et lui surtout il a fait un taf de dingue par ce qu’il a vraiment aimé notre projet du coup il s’est donné à 200ù et là il a sorti un putain de produit.

 

Combien de temps pour l’enregistrement ?

On a passé un mois en studio.

Tous les jours ?

Non, pas tous les jours. J’ai fait trois jours de guitares, Simon pareil et j’ai du passé 3 ou 4 jours de chants. Il y a 2 jours de basse et 3 jours de batterie.

 

Est-ce que l’un de vous joue dans un autre groupe ?

Robin, le bassiste, joue dans des groupes de cover et il tourne pas mal sur Marseille.

Quel genre de cover ?

De tout, du Bruno Mars, du vraiment n’importe quoi, de l’actuel.

Et toi, tu as eu d’autre groupe ?

J’ai toujours eu un groupe de musique depuis que j’ai 12 ans.

Toujours du rock ?

Non, j’ai fait du reggae !

Tu aimes ça ?

A un moment donné je jouais de la musique avec des gens qui faisaient du reggae et que j’avais envie de jouer dans un groupe. Ils y avaient de bonnes dates, des sets sympas.

C’était à contre cœur ?

Non, je ne regrette pas du tout ce que j’ai fait.

Comment est le public du reggae ?

Tout le monde est stone. J’ai fait ça 3 ans. C’est un groupe qui avait sorti 2 albums et il cherchait un gratteux. On m’a demandé de dépanner et ça a duré 3 ans.

Après tu as fait quoi ?

Après j’ai fait Furiapolis.

Quelles sont tes influences principales ?

J’écoute vraiment de tout. Plutôt rock. En termes de rock, j’écoute Imagine Dragon, 21 Pilotes. C’est des groupes qui me font kiffer en ce moment. J’aime aussi Don Broco, ça va un peu dans tous les sens, ça envoie le pâté. C’est un groupe un peu à l’image de l’album hétéroclite que j’écoute.

Il faudrait leur demander de faire leur première partie.

Ouais, on aimerait bien, on a choppé les bonnes adresses.

Quelle a été pour toi la partie la plus difficile pour cet album ?    

Je pense que ça a été la composition, le côté de vouloir écrire en français. J’ai passé beaucoup de temps à écrire en français, à réfléchir. Je ne peux pas dire difficile mais importante.

Le rêve le plus fou ?

Bosser avec Buch Vig, le guitariste de Garbage, Le producteur de « Never Mind »de Nirvana. C’est un génie ! Je bosse avec lui et je m’arrête (rire).

Merci pour cette interview et bonne continuation !

 

 

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