Boisson Divine

Le 7 janvier 2014 posté par celtikwar

 

Est il possible de nous faire une présentation de votre formation, son histoire ses événements marquants?

-Le groupe fut crée en 2005, quand nous étions au collège de Riscle, dans le Gers.
Au départ nous nous retrouvions seulement pour la rigolade, puis au fur et à mesure nous avons pris plaisir à composer, si bien que nous nous sommes retrouvés avec un stock de compos suffisant pour pouvoir proposer un réel album.
Enradigats fut donc enregistré été 2012 à deux (Baptiste s’occupant des guitares, de la basse, des instruments traditionnels ainsi que du chant et Adrian de la batterie), par nos propres moyens dans la chambre de Baptiste avec du matériel plus que basique. Le mixage et le mastering (réalisés par Patrick « darkrhys » Guiraud) ont donné vie au cd maintenant disponible !
Nous avons d’ailleurs effectué notre premier concert le 21 décembre a Azereix (65) a l’occasion des 20 ans d’une école bilingue (Calendreta) à 4 musiciens.

-Pouvez vous nous parler un peu de vos influences ou groupes que vous écoutez beaucoup, on pense bien sur à du Koriklaani , les Drupkick Murphys ou In xtremo pour la partie la plus Hard/Heavy, mais il doit y avoir aussi des formations plus locales?

-Evidemment nous écoutons depuis tout petit le groupe Stille volk, mais la référence absolue en matière de musique locale reste Nadau !
Nous adorons aussi, et bien évidement, les nombreux groupes traditionnels (Los Pagalhos, Eths Micalets, Los de L’ouzom, Daunas de Cor…)
-Pour la partie Métal, si nous devions choisir un seul groupe, Iron Maiden serait sans hésiter celui-ci !
Notre musique découle du mélange entre ces deux styles bien distincts.
Même si d’autres groupes ont osés le mélange avant nous, notre patrimoine local nous permet de nous démarquer dans cette scène productive qu’est le folk-metal.

-Vous mélangez avec aisance la langue occitane et le français, pourquoi ce choix? Une seule des deux langues n’aurait pas suffit pour représenter la diversité de vos textes?

Baptiste : Pour ce qui est du chant en français, il faut savoir que les chansons dans cette langue ont été composées à une époque où nous ne maîtrisions que peu le Gascon (exception faite de « terre d’attache » écrite par le frère d’Adrian avant que nous ayons pu poser la moindre parole et dont la qualité nous à largement satisfait). A l’avenir, le Gascon devrait être la seule langue présente sur nos albums. Bien que le Français soit compris par plus de personnes, nous avons la volonté d’affirmer notre identité musicale et de nous singulariser encore plus.
Adrian : C’est aussi pourquoi nous avons voulu intégrer des instruments traditionnels à un style à la base très heavy, nous aurions pu nous contenter d’avoir des compos rock/heavy mais cela nous semblait évident d’allier instruments tradi et chants Gascon.

-Comment procédez vous pour l’écriture de vos chansons, partez vous des mélodies, pour ensuite vous demander si vous allez chanter en français ou en occitan, ou l’inverse: vous avez un refrain qui semble bon et ensuite vous adaptez une mélodie?

Les mélodies viennent toujours en premier. ça peut partir d’un refrain, d’un couplet, d’un riff. Qu’importe la source.

-Quels sont les instruments folkloriques que vous utilisez? On distingue un instrument à « poche » type veuze, mais avec une sonorité particulière.

Cet instrument, c’est la boha (cornemuse landaise) qui à la particularité de pouvoir produire 3 notes de bourdon. Ensuite, on peut retrouver sur l’album, de l’accordéon, de la flabuta (flûte à 3 trous), du whistle et de la mandoline. Nous pensons étoffer cette section à l’avenir. Il y a tellement d’instruments méconnus dans nos contrées que ce serait dommage de ne pas en utiliser un plus large panel. De nombreux trésors sommeillent en Gascogne.

-Vous écrivez directement pour la scène, avec une ambiance de bonne humeur qui se dégage de vos chansons, écrivez en pensant à chaque fois à la réaction de l’auditeur, ou laissez vous libre cours à vos envies?

Adrian : Nous n’avons pour aucune chanson pensé à la réaction de l’auditeur lors de sa création, ce n’est que le reflet de nos propres vies sans artifices. Les copains, la fête, le rugby… à 14 et 15 ans, l’époque de l’écriture des premières chansons, nous pensions juste a mettre en musique notre quotidien !
Baptiste : Bien que les refrains, où certains passages soient plus réfléchis pour maximiser l’accroche et l’aspect mémorable, nous voulons garder une certaine spontanéité. C’est un hasard calculé ;)

-Vous avez publié dernièrement votre premier opus, quels sont les retours que vous avez eu?
16/20 en moyenne dans la presse spécialisée donc tout va bien ! (même au collège nous avions rarement des notes aussi bonnes sauf à la cantine ;) ). Blague à part, les retours sont tous positifs, qu’ils viennent de nos familles respectives (qui n’ont aucun lien dans le milieu métal) ou de la part d’amis headbangers ! c’est exactement ce que nous recherchions. Une musique universelle et intergénérationnelle qui rassemble autour d’une même table un métalleux pur jus et grand-père Gascon au béret usé par le temps !

-Signer chez Brennus Music, c’est un peu la consécration d’un groupe Français, que pensez vous de ce partenariat?

Baptiste : Nous en sommes très satisfait ! Notre contrat est très souple et nous laisse libres de disposer de notre stock comme on veut.

Adrian : Tout est parfait dans le contrat qu’Alain Ricard nous a proposé. Puis Brennus Music est quand même un label important, certes pas des plus connus, mais qui a signé de nombreux artistes de qualité ! Je vous invite à jeter un oeil sur le site www.brennus-music.com

-Est il possible de nous faire un Track by Track de votre opus, en décrivant chaque titre avec ce qu’ils évoquent pour vous, une anecdote lors de l’enregistrement, ou les boissons que vous avez bu lors de son écriture….

1. Que Me’n Tornarèi :
C’est le premier morceau que j’ai composé à la boha. En général quand je me mets à un nouvel instrument, ça donne une chanson. Elle parle d’un cadet de Gascogne qui s’en va à la guerre et qui dit à sa terre qu’il reviendra un beau jour. Pour celle ci, un floc à été bu.
2. Terre D’attache :
L’idée est venue en buvant un floc, blanc cette fois-ci. Son titre de travail était « Bournifles et cabougnats ». Aucun rapport avec le texte actuel qui parle de la Gascogne au travers de nombreuses métaphores et éléments historiques assez pointus.
3. Lo Cant Deu Pastor :
Elle m’est venue en allant aux vignes, je suis vite rentré pour l’enregistrer sur un vieux magnétophone, j’ai prit un floc puis je suis re-parti épamprer. C’est une métaphore de la transmission de la langue.
4. Vendanges :
Trop ancien pour s’en souvenir. En tous cas, tout est dans le titre. C’est un hommage au milieu viticole, nous l’avons écrite a nos tout débuts, autour d’une bouteille de floc !
5. Rondèu :
L’alliage (pas le groupe) parfait entre tradition et modernité. Boha vs guitare électrique. Une rencontre orgiaque, un derby jouissif pour toute oreille raffinée. Sans un verre de floc nous n’aurions peut être pas pu la réussir à ce point :)
6. Qué De Melhor :
Première chanson composée en langue gasconne, d’où un refrain simple et percutant. Elle parle des fêtes de village au sens large, un floc semblait important lors de son écriture !
7. Troisième Mi-temps :
Composée entre 2 verres de floc, à une époque où nous étions bien meilleur pour finir les pots de pâté à la réception que pour plaquer les joueurs adverses. Du heavy metal sans fioritures.
8. Hilhòta De Delà L’aiga :
Chanson traditionnelle gasconne à 3 voix sur les misères d’une bergère, remise au goût du jour par nos soins… Elle nous coûta une bouteille de floc.
9. Cama Crusa :
Le pavé de l’album. Tout est parti du petit air de mandoline qu’on entend après le long solo. Elle parle d’une légende. Un monstre pyrénéen aurait perdu sa jambe. Elle serait devenu autonome (avec un oeil unique sur le genou) et descendrait de la montagne le soir pour manger les brebis égarées où les enfants trop turbulents et vice-versa. Etant nous même assez turbulents, nous avions décider de boire un verre de floc au cas où la Cama Crusa viendrait nous chercher.

-Pouvez vous nous dire quelques mots sur la pochette?

Enradigats signifie Enraciné. c’est ce que nous sommes, et c’est ce qu’est le Cep de vigne qui compose la pochette !
Ce Cep nous le voyons partout, tout le temps, quand nous ouvrons les volets de nos maisons respectives, au détour des chemins, sur les bouteilles de vins que nous buvons… bref il fait parti de nos vies. Regardez la pochette, il semble être en mouvement, vous invitant à rentrer dans une danse traditionnelle et puisant ses racines au plus profond de la terre ! Pour ce premier album ce choix s’imposait; il représente notre musique.

-Vous avez peu être une news de dernière minute à nous donner?

Effectivement ! nous avons soif de concert (on a malheureusement refusé de nombreuses propositions car à deux il nous était impossible de faire de la scène), de ce fait, nous avons recrutés Lucas, un jeune du cru qui officie en tant que guitariste !
Pour les autres instruments nous avons plusieurs pistes !

-Des info de concerts ou des dates à annoncer?

Rien d’officiel pour le moment, car comme expliqué plus haut nous sommes en phase de recrutement pour pouvoir faire de la scène.

-Je vous laisse les derniers mots.

Le but de Boisson Divine peut paraître un peu utopique, mais nous voulons vraiment sensibiliser les gens à cette culture Gasconne, afin qu’elle ne se meurt pas à petit feu. Nous sommes jeunes, musiciens et conscients qu’il est important de continuer à jouer et à chanter notre région !
Un grand merci à toi Celtikwar du webzine Soilchronicles !!

 

 

Facebook:https://www.facebook.com/boissondivine.officiel

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