Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Riche idée de la part du label High Roller Records que de ressortir l’un après l’autre les albums des cultes The Rods, toujours, à l’heure actuelle, emmenés par les indéboulonnables compères que sont Carl Canedy et David “Rock” Feinstein.
C’est en 1986 que cet “Heavier Than Thou” voit le jour, soit un an avant le split de la formation qui ne renaîtra qu’en 2010, pour voir ensuite paraitre les excellents “Vengeance” (2011), “Hollywood” (2015) et surtout le dernier “Brotherhood of Metal” (2019), chroniqué chez nous.

Deux ans après le déjà excellent “Let Them Eat Metal”, The Rods remettait le couvert avec ce “Heavier Than Thou” qui marquait pas mal de changements dans la musique du désormais quatuor.
Le bassiste / chanteur Gary Bordonaro parti (même s’il apparait sur “Make me a Believer”), c’est désormais le regretté Craig Gruber (ex-Black Sabbath, ex-Rainbow, ex-Elf), trop tôt disparu d’un cancer en 2015, qui est à la basse et un autre artiste lui aussi désormais disparu (été 2020) au chant en la personne de Sammy Shmoulik Avigal (ex-Horizon, ex-Picture, ex-Guardians Of the Flame), également victime d’un cancer.

Ce nouvel album aura été un virage pour le groupe : chaque titre regorge d’une énergie incroyable, emmené par un chanteur à la puissance vocale phénoménale proche d’un David Coverdale en pleine bourre.
Ensuite, niveau production, ça ne rigole pas non plus : en choisissant Alex Perialas qui aimait bien produire des groupes beaucoup plus thrash (Anthrax, Carnivore, Exciter, Metallica, Overkill ou S.O.D.) ou heavy (Thrasher, TT Quick ou Raven), The Rods ne pouvait que franchir un palier en matière de gros son !
En plus, le gaillard se permet le luxe d’y coller quelques chœurs. Que demander de plus ?

Et ça se ressent d’entrée, après l’intro instrumentale éponyme qui montre une puissance qu’on n’avait pas sur les précédents albums, on se mange un phénoménal “Make me a Believer” qui a tout du brûlot qui lorgne avec le speed metal !
L’envie de secouer la tête ne nous quitte pas du début à la fin.
L’album sera une alternance de titres ultra vitaminés (“Angels never run”, “She’s in trouble”, “Chains of love”), de titres plus calmes (“Crossfire”, le très Whitesnake “Fool for your love”), tout en nous rappelant qu’ils sortent de l’école hard rock (“I’m gonna rock”, le plus FM “Born to rock”) avec en prime une reprise bien sentie du “Communication breakdown” de Led Zeppelin.
Pour finir, une bien belle version d’un “Cold sweat and blood” que le groupe avait déjà posé sur le “Live” de 1983 avant une outro instrumentale à l’harmonica qu’on se demande le pourquoi de sa présence.

Après un tel album, difficile de comprendre la raison qui a poussé le groupe à splitter, mais vu la renaissance qu’ils ont faite en 2010, on passera l’éponge.

Malgré tout, merci High Roller Records et Patrick W. Engel pour la ressortie de cet album à posséder pour tout adorateur de bonne musique bien vitaminée.

(PS : High Roller Records, c’eût été sympathique de nous mettre sur le .zip les quatre titres bonus, je rajoute ça histoire de chipoter un peu)

Tracklist :

1. Heavier than Thou (Instrumental) (1:59)
2. Make Me a Believer (4:13)
3. Angels Never Run (3:34)
4. Crossfire (5:12)
5. I’m Gonna Rock (3:18)
6. She’s Trouble (4:46)
7. Born to Rock (3:47)
8. Chains of Love (4:11)
9. Communication Breakdown (reprise Led Zeppelin) (3:21)
10. Fool for Your Love (3:49)
11. Cold Sweat and Blood (3:28)
12. The Music Man (Instrumental) (0:50)
13. Life on the Edge (outtake) (bonus)
14. Communication Breakdown + Whole Lotta Led (live) (bonus)
15. Evil Woman – Rabid Thunder Drum Solo (live) (bonus)
16. Witches Brew (live) (bonus)

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