Skahinall – The West in Hell

Le 18 avril 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Mike Meyer : Co-créateur / Directeur artistique
  • Adrien Saenger : Co-créateur / Chanteur / Guitariste
  • Cyril Cozza : Guitariste
  • Yannick Meyer : Guitariste
  • Sébastien Burn : Bassiste
  • Geoffray Schnoebelen : Batteur
  • Sabrina Meyer : Romancière
  • Sébastien Coré : Dessinateur

Style:

Rock/Hard Rock/Metal

Date de sortie:

22 Février 2019

Label:

M&O Music

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.5/10

« Quand ils auront coupé le dernier arbre, pollué le dernier ruisseau, pêché le dernier poisson, alors ils s’apercevront que l’argent ne se mange pas. » (Tatanka Yotanka – Sitting Bull, guerrier sioux)

On nous l’apprend à tous au collège et au lycée, l’Histoire est pavée de bonnes intentions… Comme quoi parfois, même l’Enfer ne serait plus une panacée… On ne refera pas l’Histoire, mais on ne compte simplement plus les conflits qui jalonnent les pages de tous ces livres, honteusement. Comme Françoise Sagan disait : « on ne sait jamais ce que le passé nous réserve » ; je pense qu’au-delà de ce constat, on oublie un peu trop vite que le passé est une source de leçons pour nous tous. Aussi, lorsqu’à titre personnel, je tombe sur un ouvrage qui parle des guerres et conflits passés, il m’arrive fréquemment de me demander, au regard du contexte actuel : comment en sommes-nous arrivés là ?
C’est donc sur un brin de mélancolie que j’entame la chronique de cet album de Skahinall intitulé The West in Hell, et ce n’est pas pour rien que la tristesse m’envahit puisqu’il traite du conflit avec les Indiens d’Amérique.

Skahinall est en fait la retranscription de « Skah-in-all ». Selon le site internet du groupe, le projet de ce groupe est né de deux personnes ayant, en plus de l’album, écrit un roman appelé The West in Hell, qui retrace l’histoire du personnage Skah qui est « la fusion spirituelle et artistique des deux fondateurs du projet. » L’idée du groupe vient de leur leader Adrien et son beau-frère Mike Meyer, co-auteur du livre avec Sabrina Meyer, qui décident donc de donner vie à ce roman mais aussi à un album entier pour la même histoire. Ainsi l’album éponyme voit le jour le 22 février 2019. Premier ouvrage du groupe, donc, constitué de cinq membres et de Skah, personnage central représenté par un cow-boy borgne. Je trouve toute ce travail d’équipe assez encourageant. Tant de personnes au cœur d’un même projet, cela montre la volonté d’aller loin. Ah oui, j’oubliais! Le groupe est originaire d’Alsace!

C’est donc avec un regain d’excitation que je me lance dans l’écoute de cet ouvrage prometteur. La première des étapes, toujours la même, consiste à regarder le design.
De prime abord, j’ai eu un peu de mal à cerner le personnage ; je pense qu’il y a en effet une image un peu trop chargée. Dans la volonté de mettre en exergue le concept de l’album, à savoir le Far West, le designer a, à mon sens, légèrement trop chargé l’image. Mais après un peu plus d’attention, on distingue bien le fameux Skah en arrière-plan d’un paysage western avec une diligence ensevelie dans le sable, un paysage qui rappelle la sécheresse de certaines contrées américaines (vous savez, avec le fétu de pailles qui roule dans le vent [NdWvG : « tumbleweed »]). On devine qu’il s’agit d’un paysage nocturne vu le ciel étoilé au-dessus de la tête du personnage. On retrouve ce même paysage à l’arrière de la pochette. Le logo du groupe et le nom de l’album se démarquent cependant très bien du reste.
J’avoue que l’artwork me laisse un gout d’inachevé. Non pas qu’il soit raté, loin de là ! D’ailleurs la volonté de faire un design en noir et blanc est probablement dans le but d’ajouter quelque chose de noir, de sombre au personnage principal. Mais… je ne saurais pas dire exactement ce qu’il faudrait changer, il y a quelque chose qui me laisse sur ma faim. Bon, ceci dit, je ne perds pas de vue qu’il s’agit d’un premier album donc mon constat ne sera pas non plus trop sévère, rassurez-vous.

En revanche, pour ce qui est de la musique, je ne suis pas déçu.
Pour une fois, la musique est au service d’une histoire et cela se ressent parce que les onze morceaux se suivent avec une limpidité bluffante. En fait, le CD fonctionne simplement comme une bande-son originale d’un film, la musique metal en plus et ça, j’adore ! Je suis très friand des concepts albums et avec The West in Hell, je suis servi jusqu’à satiété !
Au niveau de la musique, comme il s’agit de raconter une histoire, les morceaux ne se ressemblent pas mais cette variété se situant dans les mêmes bases, qu’elles soient metal ou acoustiques, voire folkloriques, l’ensemble est d’une fluidité quasi-parfaite. Je sens poindre la perspective d’un petit bijou.
Si vous voulez situer dans les multiples branches metal la musique de Skahinall, je dirais qu’elle trouve ses ramifications dans les groupes légendaires comme Iron Maiden ou Metallica, nous avons affaire en effet à une musique metal basique, si je puis dire, mais comme les groupes dûment cités, compétents. Il y a aussi par moment quelques touches plus rock n’ roll, genre musical que l’on retrouve dans beaucoup de films aventureux comme la bande-son du film Twister avec des accents de Van Halen. Qui dit ouvrage sur les Indiens d’Amérique dit également quelques références directes sur le plan musical avec des chants indiens par-ci par-là, des passages acoustiques qui donnent un côté western très marqué. En fait, cet album réussit à remonter en ma mémoire à quel point j’adorais étudier l’histoire de ces peuples dissidents ou persécutés qui, pourtant, avaient une dignité qui dépassaient les montagnes les plus hautes, et je pense que si je n’étais pas dans l’analyse de cet album, certains morceaux réussiraient probablement à me donner une émotion telle que je pleurerais, comme cela m’arrive de temps à autre. Vraiment, je suis emballé !

Vous découvrirez ci-joint le premier clip du groupe qui est d’une très grande qualité également :

Pour vous situer quelques morceaux, vous pourrez trouver des convenances plus metal dans « Dilemna » ou « Gallows » (dont il me semble avoir capté une référence à Rammstein aussi) par exemple, ou « Father’s Fate » et « West in Hell » (qui est mon morceau préféré) qui apportent ces touches folkloriques, acoustiques qui font tout le charme de l’album. Les morceaux ont tous une longueur raisonnable donc tout s’écoute comme l’on boirait du petit lait.

L’ensemble instrumental étant très varié, on pourrait penser que trouver des points faibles dans cette diversité serait aisée. En fait, tous les instruments sont extrêmement bien maitrisés, ce qui ne laisse aucune place à des défauts potentiels. Pour moi, c’est un sans-faute là-dessus. Même le chant, dont je me méfie souvent des variations diverses, est très bien exécuté. L’incorporation d’ambiances en début de certains morceaux renforce l’idée que l’on écoute une histoire et j’apprécie ces ajouts qui pourraient paraitre redondants mais il n’en est rien.

Ce que j’apprécie particulièrement ici est que même la musique tourne autour d’un personnage inventé de toutes pièces et, du coup, la musique metal étant une des meilleures pour exprimer des ressentis, on peut mesurer en écoutant The West in Hell tout le cheminement intérieur du personnage de Skah. Les noms de certains morceaux comme « Dilemna », « Mother’s Pain » ou « Father’s Fate » montre bien la dimension humaine du personnage principal, et s’il y a un parcours à travers l’Histoire, il y a aussi tout une construction psychique qui se créée aux rythmes des pérégrinations. J’adore cela ! J’imagine sans peine des clips à beaucoup des morceaux qui sont proposés, jusqu’à penser qu’un jour un film serait possible avec cet album en arrière-plan.

Je préfère ne pas trop en dire, aussi vais-je stopper ma chronique ici, sur un constat très positif. J’ai été agréablement surpris par ce premier album qui dispose d’une très grande qualité de composition car cette dernière, et ce n’est pas chose facile, se met au service d’une histoire à raconter donc il faut de la justesse, de la suite logique et des compositions variées. Cet ensemble d’ingrédients pas toujours raccord se montrent ici non seulement complémentaires mais remplissent parfaitement leur rôle. La référence aux Indiens d’Amérique, si chère à mon âme, achèvent de me convaincre qu’il s’agit d’un petit bijou pour lequel il serait dommage de passer à côté. Certainement un de mes albums préférés de 2019.

Tracklist :

1. Father’s Fate
2. West In Hell
3. Gallows
4. Nostalgia
5. Spirit of Brother
6. From Life to Death
7. Ayanne dies
8. Mother’s Pain
9. Dilemna
10. Her Paradise
11. Skah’s Limbo

Playlist Bandcamp
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