Persona – Elusive Reflections

Le 16 février 2016 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Jelena Dobric : Chant, Backing Vocals
  • Nesrine Mahbouli : Basse
  • Youssef Aouadi: Batterie
  • Melik Melek Khelifa : Guitare lead
  • Yosri Ouada : Guitare rythmique
  • Walid Bessadok : Claviers

Style:

Metal Symphonique

Date de sortie:

12 Février 2016

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Wilhelm von Graffenberg) : 8/10

« Oh, nuits d’Arabie, Au parfum de velours. Pour le fou qui se perd, Au cœur du désert, Fatal est l’amour ! ». Désormais les pays du Maghreb viennent mettre leurs riffs dans le plat métallique. Et si ça parait « insolite » pour les journaux tunisiens, cf. la rubrique d’un article dans lequel on entend parler de Persona [http://www.tunisiefocus.com/culture/persona-lance-son-premier-album-metal-100-tunisien-120313/], il va falloir les compter désormais pour « peser dans le game », les Myrath, Nawather, Carthagods et consorts… En voici la démonstration avec le premier album, Elusive Reflections, du groupe tunisien Persona.

Même sans connaitre quoique ce soit de la nationalité ou culture du groupe, on se doute qu’il y a une origine arabe. Au-delà des riffs aux gammes arabo andalouses, on remarque surtout le timbre de geai moqueur de Jelena, son accent, et sa technique assez typique de celle du gnawa ou du raï, surtout dans son vibrato, mélismes et appogiatures en sus. Mais pour autant, et c’est en ça que le groupe diffère avec ses comparses de Nawather, ce n’est pas une trademark surexploitée : ça se repère dans l’esprit général mais le style de Persona est beaucoup plus occidentalisé. NE serait-ce que par les structures de morceaux et les rythmiques, binaires ou ternaires, assez éloignées des rythmiques complexes qu’on peut trouver dans la musique arabe. Certes, ça démocratise, mais ça perd aussi de son originalité et crée une sorte d’inertie, chose qu’on peut reprocher à l’heure actuelle à nombre de groupes de metal sympho à chanteuse. Oui, mettre en avant la douce voix de sa princesse du désert, c’est bien, mais avec un peu de difficulté supplémentaire dans le débit des paroles, lié à la rythmique d’accompagnement, ça rajouterait un peu de piquant à la harissa… Par conséquent, l’effet obtenu est d’abord celui de la découverte, puis celui de la lassitude, puis un regain d’intérêt passé la moitié de l’album. Il y a également beaucoup d’emprunts au Thrash (sur « Monsters »), éventuellement au Prog (sur le morceau éponyme), au Rock mélodique (sur « He kills me more ») ou encore aux symphonists européens, particulièrement Nightwish sur le final « The Sea of fallen Stars ». Cette diversité est cependant un atout.

Si j’ai beaucoup aimé l’album dans son grand ensemble, particulièrement dû au timbre enjôleur et souriant de la chanteuse qui nous fait tomber sous le charme, l’enrobage manque un peu de substance : des soli misant sur de la maitrise technique (les triolets redondants et pas forcément de bon aloi sur « Blinded »), certes bien exécutés mais qui manquent parfois de feeling, des arrangements assez neutres au final car des formules éculées à base de doublure vocale récurrente, des enchainements de riffs parfois maladroits, des rythmiques assez standard.

Pourtant, et c’est là que c’est étrange, le morceau sur lequel je serais à la fois le plus critique et le plus ébahi, c’est « Ageless ». Autant il commence de manière cul-cul, limite générique de manga (le choix des patches de clavier certainement), la voix est très lisse… et on finit par tomber sur une petite vacherie de syncope rythmique, un solo qui rajoute du feeling et un pont harmonisé vocal qui finit par vous emmener.

Dans le même ordre d’idée, le morceau probablement le plus intéressant dans sa composition, sa structure, le choix des harmonies et l’énergie dégagée, en l’occurrence « Monsters », arrive selon moi un peu trop tard dans la playlist. Son efficacité et son dynamisme permettrait d’éviter de tomber rapidement dans le penchant guimauve des groupes de sympho à chanteuse.

Pour résumer, Elusive Reflection est un album assez inégal… mais c’est un PREMIER album, bien produit et bien joué, avec sa dose d’imperfections si tant est qu’on soit vraiment tatillon. Il y a encore plein de choses à améliorer pour permettre au groupe de trouver sa vraie Persona-lité, par exemple trouver un équilibre entre les imports de la culture arabe et la culture européenne, afin de créer sa propre identité, reconnaissable et pas fondue dans la masse, et surtout : profiter qu’on a une chanteuse talentueuse vocalement – et mignonne tant qu’à faire, ce qui ne gâche rien – pour lui donner des parties bien plus empreintes d’émotions, avec une vraie palette allant au-delà de la tendresse et du maintien, très classiques, mais vers la hargne, la colère… bref, la passion ! « C’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup »… Mais si ça parait être un petit pas pour l’homme, c’est un pas de géant pour la Metalité que d’accueillir de nouveaux membres dans la famille, quand la culture locale n’est pas forcément très encline à les mettre en avant. Il faut un début à tout, quoi… Mais j’avoue être curieux de les voir passer en France, voir ce que ça donne en live. A écouter en ondulant autour d’un narguilé.

Tracklist:
1. Somebody else (4:00)
2. Blinded (4:11)
3. Forgotten (5:02)
4. Halley (3:36)
5. Ageless (4:43)
6. Torn (4:02)
7. Monsters (5:04)
8. He kills me more (5:54)
9. Persona (5:12)
10. The Sea of fallen Stars (4:00)

 

Facebookhttps://www.facebook.com/personaband

Bandcamphttps://personaband.bandcamp.com/releases

Youtubehttps://www.youtube.com/channel/UC2Z784WK81vVKsm6alqgP7A

 

 

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