Kreator – Hate Über Alles

Le 10 juin 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Jürgen “Ventor” Reil – Batterie
  • Miland “Mille” Petrozza – Chant, Guitares
  • Sami Yli-Sirniö – Guitares
  • Frédéric Leclercq – Basse
  • Guest : Sofia Portanet – Chant additionnel sur 8.

Style:

Thrash Metal

Date de sortie:

10 juin 2022

Label:

Nuclear Blast

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Pour tout thrasher qui se respecte, la sortie d’un nouvel album des vétérans d’Essen est toujours un petit évènement.
Un groupe qui, en d’autres décennies, nous a sorti des albums cultissimes (“Pleasure to Kill”, “Extreme Aggression”, « Coma of Souls”) pour certains, incontournables pour d’autres (“Endless Pain”, “Terrible Certainty”, “Violent Revolution”, “Phantom Antichrist”…), parfois surprenants (“Renewal”), parfois en dessous des autres (“Endorama”, “Outcast”), mais jamais foncièrement mauvais !
C’est que ça fait maintenant 40 années que le groupe sévit sur la scène thrash metal mondiale – les deux premières années sous le nom de Tormentor – et semble ne jamais faiblir dans l’intensité de sa musique.

Thrash un jour, thrash toujours : Kreator, depuis maintenant 15 albums, quelques EP, une tripotée de live, de splits et de compilations, distille son thrash metal vicieux, toujours enragé avec son chanteur sempiternellement énervé et au timbre reconnaissable dès sa première gueulante.
En plus, c’est qu’ils en ont influencé, des groupes qui se réclament des géants de la Rhénanie du Nord-Westphalie.
Et on aura attendu cinq ans, cinq longues années depuis le très honorable “Gods of Violence” : entre temps, les fans ont malgré tout été bien gâtés : pas moins de trois live et la reissue de “Violent Revolution” pour fêter dignement les vingt ans de l’album.
De quoi satisfaire les fans et énerver leurs banquiers respectifs !

Entre temps, le quatuor s’est permis le luxe de changer de bassiste, Christian Giesler est parti après 24 ans de bons et loyaux services, remplacé par le très talen-tueur (cocorico, en plus !) Frédéric Leclercq (Loudblast, Menace, Sinsaenum, ex-Dragonforce, ex-Heavenly…).
Côté guitares, c’est toujours l’indéboulonnable Sami Yli-Sirniö (Barren Earth, Waltari) présent depuis 2001 sur le poste, Mille (chant, guitares) et Ventor (batterie) étant les derniers membres originels de la formation.
Bref, Kreator, en 2022, n’a pas l’intention de se renier.
Au pire, sa musique évolue, c’est dire que si le groupe prônait la violente révolution, ce n’est pas musicalement !
C’est après une courte intro instrumentale et acoustique digne d’une musique de film que le titre éponyme commence son travail de sape !
C’est sans surprise qu’on se prend un méchant thrash metal bien énervé qui laisse augurer cet album sous les meilleurs auspices. Mille pousse toujours ses gueulantes si caractéristiques, les guitaristes sont affutés comme jamais et la section rythmique se déchaîne comme sur un album de Kreator ! Encore une fois, la bande à Mille prouve son plaisir à tuer !
Assurément le titre qui ouvrira les concert du quatuor avec son refrain à gueuler en chœur dans la fosse !
Une petite intro d’ambiance et “Killer of Jesus” suit la même voie, aussi percutante et douloureuse qu’un gros clou de fer forgé planté au milieu des mains.

C’est après ces deux déflagrations intenses made by Kreator que le quatuor se fend d’un mid tempo assassin avec “Crush the Tyrants” d’une lourdeur phénoménale.
On reprend un peu de fluidité avec un impeccable “Strongest of the Strong” qui ferait plus penser à du Destruction qu’à du Kreator malgré le chant toujours radical du père Petrozza. En plus, avec sa haute teneur en mélodies et son refrain imparable, on est proche de l’hymne potentiel pour le groupe.

La suite ? Rigoureusement thrash ! Si “Become Immortal” reste sur le côté mélodique du titre qui précède, les choses sérieuses repartent de plus belle ensuite. “Conquer and Destroy” débute façon heavy metal avec son lot de mélodies avant de reprendre un bonne baffe qui ne se calme que pendant les refrains.
Le court “Midnight Sun”, lui, semble vouloir remporter le concours du titre le plus intense de l’album.
“Demonic Future”, lui, suit le schéma de “Conquer and Destroy”.
“Pride Comes Before the Fall” prend un côté plus épique tout en restant dans une dynamique bien thrash, sans comporter de passages rapides hormis l’accélération dans les vingt dernières secondes ! On reste sur un mid tempo toujours bien ravageur, toujours avec le soucis de garder un gros côté mélodique.

S’il est une des caractéristiques de Kreator, c’est bien de ne composer que très rarement des titres de sept minutes : en moyenne moins d’un par album. On se rappelle du méchant “The Pestilence” sur “Pleasure to Kill”, de “Awakening the Gods” sur l’EP “Flag of Hate”, “Death Becomes My Light” sur “Gods of Violence” ou de l’interminable “Isolation” de plus de onze minutes sur “Cause for Conflict”. De mémoire, il y en a encore deux ou trois qui traînent sur la belle discographie du groupe, mais ce “Dying Planet”, plus mystérieux avec un soin particulier apporté aux ambiances, fait partie des réussites du genre.

La production signée Arthur Rizk (Bütcher, Crypta, Municipal Waste, Powertrip, Venom Prison) est sans faille, aux petits oignons pour le genre et met bien en valeur chaque artiste, et on ne peut passer sous silence l’excellent artwork sorti de l’imagination fertile de l’incontournable Eliran Kantor.

Bref, Kreator nous offre un nouvel album 100% Kreator pur jus, sans grandes surprises si ce n’est celle de voir qu’à presque 55 ans, le guitariste / chanteur affiche une forme phénoménale et est encore capable de donner des leçons de thrash metal à la nouvelle génération.
Et ça risque de durer encore longtemps, c’est tout le mal qu’on leur souhaite !

Tracklist :

1. Sergio Corbucci Is Dead (0:58)
2. Hate über alles (3:48)
3. Killer of Jesus (4:05)
4. Crush the Tyrants (4:10)
5. Strongest of the Strong (4:01)
6. Become Immortal (4:23)
7. Conquer and Destroy (4:45)
8. Midnight Sun (3:38)
9. Demonic Future (4:43)
10. Pride Comes Before the Fall (4:48)
11. Dying Planet (6:52)

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