Line-up sur cet Album


F-2301 : claviers/programmation/guitare live K-47 : basse J-808 : batterie C-273 : guitare studio

Style:

Metal industriel

Date de sortie:

22 novembre 2019

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.5/10

« J’ai compris depuis longtemps que l’homme ne construit rien; il ne fait qu’ordonner temporairement les choses. L’entropie reprend toujours le dessus sur la minutie.  » Francis Malka

Et pourtant, n’en déplaise à ce bon vieux Malka, l’Homme construit des choses. Nous serons probablement un jour avili par les machines, les robots, mais rassurons-nous : il n’y a que dans certaines œuvres que c’est le cas. Un de mes auteurs préférés, René Barjavel, l’avait anticipé un peu vite dans son livre Ravage, où l’intrigue se passe le 3 juin 2052. A bien des égards, l’asservissement de l’Homme par la machine a nourri énormément d’imaginaires, et d’œuvres artistiques. Sujet philosophique à part entière, au même titre qu’il s’agit métaphoriquement de la perte de l’humanité chez l’Homme, cet esclavage moderne verra-t-il le jour? Et surtout, qui de ceux qui en parlent, en ont parlé et en parleront, aura raison sur la forme? Voilà bien des questions emphatiques. Ce n’est pas pour rien si j’ai dérivé l’espace d’un espace-temps sur ce sujet, car je m’apprête à vous faire découvrir la deuxième aire du groupe Entropy Zero, qui surfe sur cette vague apocalyptique.

Petit préquel avant de commencer : le premier chapitre d’Entropy Zero, groupe nantais qui a vu le jour en 2017, avait été chroniqué par mes soins et avec, je dois le dire, des éloges rarement offerts à un groupe aussi jeune. Non content d’avoir fait une belle découverte avec Mind Machine, j’avais surtout prédit un avenir radieux au trio qui a la particularité de ne pas avoir de chant dans son premier CD. C’est donc avec un plaisir difficile à dissimuler que je me lance dans ce deuxième chapitre intitulé Mind Machine : a New Experience.

Et si je me souviens avoir été époustouflé par la pochette du premier, celle-ci ne me donnera pas autant de sensation. Je suis moins emballé par l’aspect dessin-animé de l’artwork ici. Ce qui ne signifie pas que le travail est bâclé, loin de là ! La qualité est au rendez-vous avec ce luxe de détails et ce ton vert qui me semble être une constante chez Entropy Zero. C’est simplement que, dans mes souvenirs, j’avais suggéré au groupe d’expliquer plus le concept de leur univers, et je pense que ce n’est pas encore très clair. Garder une part de mystère est toujours intéressant, mais moi qui suis plutôt curieux de nature, j’avoue être un peu perdu dans un flou artistique qui constitue cet artwork. Qui est ce personnage cyborg à droite par exemple? Sommes-nous dans un vaisseau ou dans un complexe terrien? Toutes ces questions font que, si elles sont posées, l’auditeur que je suis principalement, et le chroniqueur secondairement, ont du mal à se retrouver dans ce concept.
Après, on sait tout de même des choses importantes, comme l’univers robotique du groupe bien entendu. Aussi, le vert est associé à la chance ou à la fortune dans le monde occidental. N’est-ce pas là une forme de cynisme apocalyptique que de mettre cette couleur en avant sur maintenant deux CDs ? On est donc sur un design que je qualifierai de « bigarré » : à la fois qui donne une base, mais aussi qui reste (trop) flou sur ces intentions.

En revanche, pour ce qui est de la musique, ma joie est immense! D’une part parce que l’on retrouve des morceaux du premier CD comme « Memory Process », « Behind The Disrupted Pulsar » ou mon préféré « Pretty Little Dead Thing ». Mais d’autre part, parce qu’il y a du changement, et quel changement! Le son est bien bien meilleur bon sang de bonsoir ! Je prends un exemple précis pour que vous compreniez : le morceau « Behind The Disrupted Pulsar » se voit auréolé d’un son beaucoup plus « propre », avec un équilibre plus avantageux donné aux samples qui étaient parfois un peu trop en retrait vis à vis des guitares, et surtout… Cette batterie ! Qu’est-ce qu’elle est mieux foutue ! Il y a une nouvelle ligne de batterie qui a été écrite je pense, ou alors la précédente a été étoffée pour donner un côté non seulement plus martial à l’ensemble, mais aussi plus bourrin.
Et ce constat vaut pour tous les anciens morceaux, ceux du précédent EP. Un vrai bonheur de voir que le groupe a incorporé ces derniers dans leur premier album mais en les retravaillant. J’en viens à me dire que le 9/10 que j’avais donné à l’époque était finalement un peu trop insultant à l’égard du groupe et de sa capacité à progresser. Car c’est officiel : progrès il y a eu et il est ébouriffant !

Ahlala, Exo et son instrument à vent… Quel pied!
Les nouveaux morceaux maintenant. En écrivant ces lignes, j’espère que vous devinerez l’enthousiasme qui m’a parcouru l’échine quand j’ai écouté les premières notes de « The Mind Machine » qui est l’introduction de l’album. D’un coup, mes doutes précédemment écrits sur l’artwork fondent comme neige au soleil : la voix féminino-robotique qui explique en quelques secondes où se situe l’intrigue me fait l’effet d’une bombe : nous sommes en fait dans une sorte de cerveau machinique et spatial ! Voilà donc le trait artistique principal du groupe : une métaphore entre l’Homme et la Machine qui en fait ne feraient qu’un dans un ensemble universel. Qu’un, et non l’un contre l’autre !

« We the Titans », qui est le premier nouveau morceau que j’écoute en dehors de l’introduction, fait la part belle aux ensembles orchestraux plus que les précédents morceaux, et cette nouveauté me fait plaisir parce qu’on a de plus en plus le sentiment d’être devant un film bien science-fiction. L’arrivée de cette batterie que je chéris décidément de plus en plus me met en transe, comme si mon esprit était envahi d’une foi robotique qui m’hypnotise. En fait, chose curieuse : à l’écoute, j’ai l’impression qu’il y a bien des titans qui arrivent pour attaquer notre monde. Est-ce le but ? En tout cas très bon morceau, excellente découverte !
« Vinyl3 » est un peu l’OVNI dans l’OVNI car il est beaucoup plus calme que les précédents, et comme son nom l’indique, il démarre comme un vieux vinyl. Étonnant morceau donc, qui est un peu celui qui manque à beaucoup de CDs : un liant qui pose un peu l’auditeur et le fait planer l’espace de quatre minutes.

Aucun doute aussi sur un point capital : Entropy Zero n’a pas besoin d’un studio pour mixer et sublimer ces morceaux. F-2301, l’un des musiciens, se débrouille à merveille et fait bien mieux que certains studios, croyez-moi. Le son est impeccable, un vrai délice dans les oreilles. Je n’ai franchement aucun reproche à faire sur cette édition, plutôt un constat positif : même le son a été amélioré, et c’est un vrai bonheur.

Je ne peux hélas par me permettre de décrire tous les morceaux, donc je vais aller directement à mon préféré de ce deuxième volet : « Out of Gravity », qui est aussi le dernier. Le début est tout simplement féerique, avec cette dose de poésie qui encore une fois fait mouche car elle complète bien l’ensemble. J’irai même jusqu’à dire qu’elle finit bien l’album car elle me fait penser à ces morceaux que l’on met en générique de fin, quand on est au cinéma avec sa fiancée dans un moment seul à seul qui fait rêver… Vous voyez ? La puissance de ce morceau est de faire rêver. Il est calme, le piano est magnifique, et toujours cet apport bien metal indus qui arrive après dans une dimension épique que je ne connaissais pas au groupe. Franchement les gars, où s’arrête votre inspiration si géniale ??? Quel orgasme putain…

Bon vous savez quoi ? On oublie l’artwork et ma cinglante critique. Je vais me répéter pour finir ici mon propos, mais la note donnée précédemment n’est finalement pas à la mesure des progrès faramineux qu’Entropy Zero a accompli pour déboucher sur cette merveille. 9/10 était une note de la passion, je vais donc m’évertuer à donner une note de la raison. En tout cas, le doute n’est plus permis ici : nos nantais vont devenir un groupe majeur, c’est une évidence. Il n’y a pas besoin de se morfondre en arguments pour dire le contraire tant Mind Machine II est un diamant aux milles carats. S’il y a bien un album que TOUS les amateurs de metal indus devraient avoir chez eux, c’est bien celui-là! Alors, foncez ! Et préparez-vous à rentrer dans le monde ubuesque de l’Homme-Machine de la douce EZ.

Tracklist :

1. The Mind Machine
2. Memory Process
3. Behind The Disrupted Pulsar
4. We The Titans
5. Exo
6. Brain Control Factory
7. Vinyl3
8. Pretty Little Dead Thing
9. Discharged Singularity
10. Xp 30 Explorer
11. Out Of Gravity

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