Live report + vidéos : Bloodybarbie

 

alcest-paris

 

Alcest, que ça soit sur album ou en live, c’est une valeur sûre, la perfection assurée, et ce soir ce postulat va certainement se revérifier une fois de plus. Difficile de rester insensible à la musique de nos brillants compatriotes, si profonde, si mélodique, si émouvante, si sublime, si magique…si…On n’en finit pas avec les flatteries ! Je me souviens encore de ce concert inoubliable au Motocultor 2015 grâce auquel j’ai enfin pu découvrir ce groupe unique en son genre, et depuis je ne m’en défais plus !

Alcest fête par cette tournée en co-tête d’affiche avec Mono, la sortie de leur quatrième chef-d’œuvre « Kodama » en septembre 2016, un de mes albums de l’année d’ailleurs : http://www.soilchronicles.fr/chroniques/alcest-kodama

Un succès bien mérité et couronné par un concert sold-out à la Maroquinerie.

 

Syndrome : pas celui de Stockholm mais de celui de Coutrai

Pour commencer en douceur, c’est à Syndrome que revient l’honneur d’ouvrir cette soirée. Il s’agit du projet solo et instrumental de Mathieu Vandekerckhov, un nom qu’on connaît de Amenra (très bon groupe de doom), Kingdom ou encore Sembler Deah, Caan, C-O-R.

Un homme, une guitare, un public, de l’obscurité avec un rayon de lumière sur sa guitare, un enchainement d’accords simples, des images (de nature, mer, vague, main, des bâtiments, d’autres absurdes) projetées sur le backdrop, et heureusement, sinon on se serait effondré d’ennui, au moins elles nous ont occupés.

Des images dont seul Mathieu connait la signification associée à sa musique, ou alors il vous laisse en imaginer l’histoire.

Chaque morceau est un enchaînement de trois-quatre mêmes accords accompagnés par une bande son. Enfin, difficile de faire la distinction entre le début et la fin d’un morceau, même un moment de silence peut en faire partie.

Syndrome c’est aussi des mélodies mélancoliques doomesques, atmosphériques, stratosphériques, relaxantes pour les hypotendus, énervantes pour les sangs chauds. Certes une musique planante mais un peu trop répétitive à mon goût, qui contient quelques passages plus intéressants et moins redondants, ça m’a beaucoup rappelé John Haughm en première partie de The Vision Bleak.

La fin de cette première partie est on ne peut plus mouvementée et houleuse, c’est la tempête après le calme, Mathieu est en totale transe, déchaîné sur sa guitare et jouant sur la pédale pour une libération d’effets. Une belle fin pour nous réveiller !

 

 

Mono : tone

La partie du concert que j’appréhendais et craignais le plus. Pour avoir vu les japonais Mono (aimé par 144 212 personnes dont je ne fais pas partie) en première partie de Solstafir l’année dernière, j’avais vraiment détesté. C’est le groupe le plus ennuyant que j’ai vu en live. Et voilà que malheureusement, ils sont en co-tête d’affiche avec Alcest. J’ai maudit celui qui a choisi ce package ! C’est sûrement un échange de bons procédés pour que Alcest puisse tourner au Japon avec Mono en contrepartie puisqu’Alcest a une solide fanbase au pays du soleil levant.

Si vous aimez la musique instrumentale plate et monotone (post-metal/ pseudo-shoegaze), les tempi très lents, les japonais, et bien vous aimerez sans soucis Mono.

Donc mon challenge ce soir c’est de tenir debout, rester éveillée et assister à tout le concert de Mono.  Je regardais les longues secondes et minutes défiler, pendant une heure (enfin c’était mieux que d’avoir le regard rivé sur Mono). Comme disait notre cher Einstein « Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez-vous auprès d’une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité. »

Que de joie d’entre ces notes de « Moonlight Sonata » de Beethoven en guise de pré-intro au concert de Mono, je pense bien que c’est le seul moment du set de Mono que j’ai vraiment apprécié. La vraie introduction avec ces notes de xylophone exécutée par la bassiste même est sympa aussi.

De ma vie, je n’ai jamais autant baillé, j’en compté 10bpm (bâillement par minute), je pense même que ma vitesse de bâillement était plus rapide que celle du batteur (sur la majorité des morceaux). Au bout d’une vingtaine de minutes, mon amie, n’en pouvant plus, s’en va prendre l’air et des bières (elle a perdu au jeu). Il y a tout de même des passages agréables et pas ennuyeux de « Ashes in the snow » ou encore « Dream Odyssey ». J’ai apprécié le premier morceau et surtout le dernier parce que c’est le dernier. Contrairement à mon souvenir de leur concert, ce soir il n’y a pas eu que des morceaux très lents, mais aussi des parties mouvementées histoire de diminuer cet effet somnifère qu’a tendance à engendrer Mono. Au moins l’année dernière il y avait de quoi s’occuper, puisqu’on pouvait surveiller attentivement la bassiste qui était debout pendant 30 minutes, attendant ce moment où elle s’effondre. (Parce qu’une basse ça tient quand même pas sur des talons aiguilles..), le seul détail impressionnant chez elle, parce que son jeu de basse est assez simple. Après son expérience traumatisante avec des talons aiguilles, elle ne les a pas remis ce soir mais s’est présentée en nuisette (pour se préparer à aller au lit), a également joué debout (il vaut mieux avoir mal aux pieds qu’aux fesses) alors que Taka, le guitariste, joue toujours assis.

J’ai fait l’effort d’écouter pour la troisième fois Mono (la première en live et la seconde sur album), en vain, je n’arrive pas à apprécier ce groupe comme les 144 212 autres personnes.

En tout cas si vous souffrez d’insomnie, Mono peut être un somnifère parfait, j’y penserai si cela m’arrive un jour.

 

Setlist Mono
-Ashes in the Snow
-Death in Rebirth
-Dream Odyssey
-Pure as Snow (Trails of the Winter Storm)
-Recoil, Ignite
-Requiem for Hell

 

Après avoir dit plein de méchanceté sur Mono, vient le moment des flatteries, puisque c’est Alcest !

 

Alcest : Rime bien avec Incest

Après cette endurance de plus d’une heure en lutte contre le sommeil qui a gagné finalement (comme quoi on peut dormir debout), ma grande récompense tant attendue est arrivée. Dès qu’Alcest effleure les plancher de la maroquinerie je me sens revitalisée, comme si je venais d’ingurgiter un Jäger bomb (Jäger Meister + Redbull) d’une traite, ou comme un Asterix qui vient de prendre une louche sa potion magique. Comme disait Einstein, en une version un peu revisitée par mes soins (l’originale de la citation étant cité plus haut)  “Ecoutez Mono une minute et ça vous semble durer une heure (donc 1h=60heures). Ecoutez Alcest une heure et ça vous semble durer une minute. C’est ça la relativité.”

Le line-up de ce soir : Le cerveau et le cœur du groupe : le multi-instrumentiste Neige à la guitare et au chant, le beau Pierre Corson, alias Zero (il est tout sauf un zéro en tout cas) à la guitare et parfois au chant, Indria toujours à la basse et à la batterie le fidèle acolyte de Neige: Winterhalter.

Qu’ai-je de mal à dire d’Alcest : une demi fausse note lors de « Percées de lumières».

Qu’ai-je de bien à dire d’Alcest : et bien tout le bien du monde ! Alcest en live, c’est la théorie qui se confirme une fois de plus, c’est tout simplement magique, parfait, c’est la beauté des mélodies, une démonstration de plus du génie humain, celui qui peut vous faire vivre une belle aventure, non pas extra-conjugale, mais à travers ses mélodies ingénieuses, profondes, mélancoliques et merveilleuses. Ce n’est pas de la musique, c’est de l’art !

Dès lors qu’Alcest commence à jouer, le temps s’arrête, les gens ne clignent pas des yeux, c’est la première fois que je vois aussi peu de personnes lever leurs téléphones pour prendre des photos/filmer, tellement on est tous comme enfermés dans une bulle dont on ne veut pas sortir, en complète transe ! D’ailleurs, je m’excuse de ne pas pouvoir vous fournir plus d’une seule vidéo, j’étais dans le même état que tout le monde !

En plus d’une setlist courte mais intense, dont une bonne moitié de quelques morceaux de leur nouvel album « Kodama » : le titre éponyme, « Oiseaux de proie » et « Eclosion ». Neige prend le soin d’annoncer à chaque fois le morceau qui suit (ça lui fait quelque secondes de pauses). Il regarde chacun d’entre nous dans les yeux et c’est assez troublant et intimidant !

 

 

La fin arrive et le show se termine comme un show d’Opeth par le même nom de morceau « Delivrance » (halala les copieurs). On aura beau crier, faire grève de ne pas bouger de nos places pour faire revenir Alcest pour un rappel, pendant cinq bonnes minutes, Neige revient pour s’excuser de ne pas pouvoir jouer ne serait-ce qu’un morceau de plus à cause du couvre-feu parisien ! Nous quittons donc la salle avec tristesse, sur notre faim, car une heure d’Alcest, ce n’est certainement pas suffisant !

Il rajoute à son discours, que c’est la dernière date avec Mathieu de Syndrome alors n’hésitez pas à lui acheter ses albums. Il nous remercie, tout ému, de l’accueil qu’on lui a fait  ressentir par ces grosses montées de décibels entres les morceaux et cette attention.

Un grand merci à Neige et ses camarades qui nous ont fait vivre une heure aussi intense et émouvante ! Une double merci à Garmonbozia d’avoir permis cette date ainsi que pour l’accréditation.

Je vous laisse apprécier la superbe galerie photos d’Elie : https://www.facebook.com/pg/Garmonbozia.Inc/photos/?tab=album&album_id=1156202964434672

 

Setlist Alcest
-Onyx
-Kodama
-Je suis d’ailleurs
-Écailles de lune – Part 1
-Autre temps
-Oiseaux de proie
-L’eveil des muses
-Eclosion
-Percées de lumière
-Délivrance

 

 

 

 

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