Dante – Saturnine

Le 15 août 2010 posté par METALPSYCHOKILLER

Line-up sur cet Album


-Alexander Göhs / vocals
- Marjus Berger / guitar
- Markus Maichel / keyboard, piano
- Dennis Neumeier / bass
- Christian Eichlinger / drums

Style:

Prog

Date de sortie:

13 Juillet 2010

Label:

ProgRock Records

Note du Soilchroniqueur (MetalPsychoKiller) :

09 / 10

De l’art d’une alchimie parfaite ???

Point question ici d’une divine comédie engendrée par une impulsivité latine, comme pourrait le laisser supposer la prise comme nom de groupe d’une pointure de la littérature italienne, Dante. Car le combo est purement teuton contrairement aux apparences donc, et de plus évolue dans une musicalité purement progressive, réfléchie, et matinée de peaufinages véritables antithèses du “tout au taquet”. Crée en 2006 par les clavistes et guitaristes Markus Maichel et Markus Berger, ce « Saturnine » labélisé chez ProgRock Records est la seconde offrande des allemands après un « The Inner Circle » en 2006 prometteur et suintant le potentiel de toutes parts. Mais souffrant au final d’un manque de maturité ne permettant pas de canaliser et fusionner un kaléidoscope de facettes et de talents, ayant tendance à s’égarer en tous sens. Erreur de jeunesse, envie de trop bien faire, fougue créatrice dévorante ; allez savoir… Quoiqu’il en soit, en tant que nouveaux arrivants dans une branche Prog ou la foultitude rode dans l’ombre de quelques pointures écrasantes, ce second effort de nos voisins d’outre Rhin n’était pas particulièrement attendu.

Un état de faits qui renforcera encore l’effet de surprise tant « Saturnine », disons le sans ambages, tape fort et devrait déclencher un sacré buzz dans le milieu nombriliste Prog. La recette assénée se voudra en fait un melting pot musical du meilleur des archaïques Pink Floyd, Yes, Genesis (période initiale), voir du Yes d’Anderson ; et de plus contemporains Porcupine Tree et Dream Theater. Un maelstrom de ce que l’on faisait de mieux il y a trente ans et de la « crème » de nos jours. Une recette ambitieuse, aguichante, appétissante et dont les multiples saveurs seront délivrées et concoctées de main de maitre par les cinq instrumentistes. Oscillant entre des plages aux riffs Heavy, des ilots de quiétudes suaves et raffinés, des phases plus épiques ou quelques nappages quasi ambiants, le panel proposé est conséquent et garde toujours en leitmotiv une mélodicité marquante. Quand bien même les structures à tiroirs classiques sont utilisées, pas question de s’égarer dans des démonstrations techniques à n’en plus finir ayant souvent deux conséquences : Devenir rébarbative, et vous faire perdre le fil de l’appréciation dans des méandres virant au cul de sac.

Pourtant « Dante » prouvera sans conteste qu’il excelle dans l’exercice de la fresque auditive. L’inaugural « All My Life », mais plus encore et surtout le magistral « Vanessa » de clôture –près de vingt minutes- en seront deux exemples marquants. De véritables ondes de chocs aux sonorités ciselées, le prénom de la demoiselle étant un pur moment de bravoure et un des highlights d’un album sans manquements ni faiblesses. « Vaness » est une pure bombe pour vos cages à miels, surfant entre onctuosités et facettes incisives, accélérations et ralentissements subtiles, nappages volatiles ou déchirement des lignes organiques du Hammond, breaks ambiants ou couplets enfantés par la New Wave des eighties. La liste d’ingrédients n’est en aucun cas exhaustive, tant les termes lyriques, symphoniques, groovy, arrangements orchestraux divins, prestation vocale d’excellence, harmonies magistrales, riffs saillants et soli magistraux, pourraient être utilisés à bon escient… Une féerie auditive incandescente devant laquelle on ne peut que capituler et apprécier.

La bande d’Alexander sera capable en outre de lâcher aussi bien des titres intégralement plus Rock/Metal aux tempos plus nerveux, -à l’image d’un « Never Return » au clavier épileptique rendant la monnaie à de grosses lignes de guitares saillantes et une basse bourrue ; ou d’un « Last » au refrain qui tue car s’ancrant inexorablement en vos neurones-. Que de vous subjuguer par une ballade, « Maybe One Day », ou seules les dualités entre piano et voix agrémentés de violons suffiront à vous séduire. Mélancolique à souhait, les plus sensibles d’entre vous risquent même de devoir sortir leurs mouchoirs en papier pour essuyer une larme de sang coulant sur leur joue… Avant que celle-ci ne tombe sur leurs pompes l’instant  d’après sous l’effet de l’instrumental « Modal Acousma », seule plage que je qualifierai de moins indispensable.

Ne faisons cependant pas les fines bouches en cherchant la petite bête là où il n’y en aurait pas, ce « Saturnine » est une pure réussite. Empreint d’unicité et d’appréciabilité sur toute sa longueur, il comblera sans conteste tous les amateurs de Prog d’une part. Mais de l’autre, réconciliera aussi avec ce sous style Metal tous ceux s’en étant écarté car ayant l’impression de toujours entendre du « sous Dream Theater ». Plus qu’à découvrir, plus qu’à conseiller, cette seconde sortie de « Dante » est à imposer. Une des trois meilleures sorties estivale de chez Progrock  Records, -avec les portugais de « Framepictures » et la suite de « Roswell Six »-, qui devrait installer les cinq allemands dans l’anti chambre des pointures du Prog avant d’en faire véritablement partie si le prochain opus est du même acabit…

Parfait est l’art de l’alchimie !!!

Myspace : http://www.myspace.com/danteprog

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