Live report + photos + vidéos : Bloodybarbie

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S’il y a un groupe qui ne risque pas de nous manquer longtemps c’est bien Orphaned Land, on les revoit tous les ans, ils ne s’arrêtent pas de tourner en rond (parce que la terre est ronde) ! Nouvel album ou pas, les israéliens ont toujours une bonne raison de revenir, soit pour fêter un anniversaire (du groupe lorsqu’il atteint un « beau » chiffre comme 10,15, 20, 25…) ou l’anniversaire d’un album, une tournée acoustique, en ouverture pour un autre grand groupe (Blind Guardian en 2015 où on avait le droit à une danseuse du ventre en bonus, un bagage qu’ils n’emportent plus maintenant) ou alors tout simplement une tournée pour le fun.

Cette année, le motif est : les 25ans du groupe ! Et oui 25 longues années déjà. Il ne reste que deux membres originaux, le cœur du groupe sans qui Orphaned Land ne serait plus ce qu’il est, par son charisme inégalé, sa bonne humeur, sa sagesse, sa bonté et son style (Jesus) : Kobi Ferahi et son fidèle bassiste charismatique et fort sympathique : Uri Zelcha. A la guitare lead : Chen Balbus que j’ai vu intégrer le groupe en tant que guitariste rythmique pour se former auprès du grand guitariste : Yossi Sassi, qui a quitté le groupe en 2013 pour se consacrer à sa famille et ses projets solo. Un an plus tard Chen prend la place de Yossi et assure très bien ce rôle lourd, même si Yossi nous manquera pour toujours ! Comme quoi l’élève ne surpasse pas toujours son maitre, même très rarement… Et puis Chen n’est pas armé de la belle double guitare de Yossi, et ne s’est pas vraiment approprié un style ou un charisme égal à celui de Maitre Yossi ! Ensuite un certain Idan Amsalem a intégré le groupe pour remplacer Chen à la guitare rythmique. Et enfin Matan, le plus ancien des jeunes, à la batterie depuis  2007 que nous avons eu la joie de revoir quelques semaines plus tôt derrière les fûts, à la Boule Noire avec son autre groupe, Subterranean Masquerade (devant une vingtaine de personnes seulement). Un super groupe que je vous recommande très fortement, surtout si vous êtes fans d’Orphaned Land.

A vrai dire, Orphaned Land a quand même sorti un side project cet été, « Kan’an » (http://www.soilchronicles.fr/chroniques/orphaned-land-kan%E2%80%99an) mais aucun morceau ne fait partie de la setlist. Uri m’avoue qu’ils reviendront l’année prochaine pour une autre tournée, avec un nouvel album qui est en cours de finalisation, en voilà une très bonne nouvelle, j’ai hâte !

Pour info, le package des groupes n’a pas été choisi par Orphaned Land.

 

Crisalida :

A première vue de ce groupe, on a l’image d’une famille qui apparaît, le père à la batterie, ses deux fils à la guitare et à la basse et sa fille au chant. On remarquera sans peine qu’elle n’a absolument aucun sens du rythme, elle bouge et headbangue à des rythmes bien plus rapides et décalés que ses acolytes. Il lui faudrait vraiment des cours de rythmiques ou un calmant parce que je vous assure que c’est très dérangeant pour un voyant. On dirait presque une épileptique en pleine crise, l’horreur ! La partie instrumentale de leurs compositions est très bien, rythmes complexes meshuggahiens parfois, des pianos et orchestrations sur bande, quelques riffs agressifs bien virils, des soli très pro et propres,…Il est clair que ce ne sont pas de simples musiciens amateurs et ont un excellent niveau, mais il y a ce chant féminin sympho, et ça gâche tout le charme de leurs compositions à mon goût. Parce que de la musique prog presque djent avec un chant féminin sympho (en portugais) ça ne passe pas, même avec de la bière. Dommage qu’ils ne vendent pas leur album en version instrumentale, puisque comme je l’ai dit, il y a vraiment beaucoup d’idées et de très bons riffs bien construits, surtout « Raco » et « Solar » que j’ai adoré !

 

 

 

Apparemment aucun ne parle bien anglais, c’est la jeune nous fait un petit discours qu’elle récite mot par mot à partir de son téléphone, afin de présenter son groupe qui vient de Chili, tous heureux de jouer pour la première fois en France et nous donne RDV au merch.

 

 

Setlist Crisalida :
-Araucana
-Bajo tierra
-Cabo de Hornos
-Solar
-Morir aquí
-Raco

 

 

Imperial Age:

Autant le metal sympho à princesse j’ai arrêté autant il reste quelques groupes à qui je suis fidèle. Certes, ce n’est pas ce que j’écoute au réveil mais que je vois avec grand plaisir en live, et Imperial Age fait partie de ma liste, un groupe russe que j’ai eu le plaisir de découvrir l’année dernière en ouverture pour Therion, et exactement dans le même style d’ailleurs. Une ravissante chanteuse avec une magnifique voix et une paire de couilles au chant lyrique masculin/growle et aux claviers (parce que s’il n’y a pas de la testostérone au chant, je n’aime pas), il ne chôme pas le monsieur, habillé en tenue d’empereur russe ! On ressent de fortes influences de Therion mais avec un côté plus personnalisé. Il y a aussi quelques éléments folk comme de la flute dans leur musique, et surtout ce super duo au chant lyrique qui rend leurs compositions encore plus grandioses, dans l’état d’art du metal sympho qui se respecte. Ce duo peut se transformer en trio quand la charmante claviériste se joint à eux !

 

Un set absolument magnifique avec les meilleurs morceaux, surtout mes préférés « Aryavarta » et « Anthem of Valour », un son bien meilleur qu’au Trabendo, donc deux morceaux que j’adore. Bravo et merci Imperial Age. La nouvelle star du metal sympho que je verrai bien remplacer Epica ou Delain même (mais pas encore Therion).

 

 

 

 

 

Vodoo Kungfu :

Qui aurait cru qu’un groupe oserait choisir un nom aussi ringard, alors que leur précédent nom était bien plus sexy puisqu’il s’appelait Mastrubation (entre 1998-2003) ! Enfin j’ai connu pire. Et pourtant derrière un tel nom se cache sans doute le groupe le plus authentique que j’ai vu jusqu’à présent en live, et même sur album.

Je me trouvais au balcon du Divan du Monde en la charmante compagnie d’Uri qui a fait apparition dans le public à ce moment-là. Il m’avoua que ce groupe est ce qui le maintient en forme et son plus grand plaisir de cette tournée : les revoir tous les soirs. Rien que d’en parler, il commence à s’exciter, donc je m’impatiente aussi puisque je n’ai absolument aucune idée de quoi il s’agit !

 

Au premier morceau, même dès la première minute, je suis restée bouche bée, je me demande ce que c’est cette créature bizarre qui ressemble à un humain et qui chante comme un humain aux multiples voix. Cet homme est fou, possédé par le diable… regardez les vidéos vous comprendrez, je ne saurai même pas classer leur style musical dans une case. Il parait que ce sont des mouvements et gestes issus des rituels de méditation chamanique, peut-être en est-il un? En tout cas cet homme est incroyablement impressionnant ! Le frontman à la tête de ce groupe est chinois vivant entre la Chine et les USA pour rejoindre ses camarades (d’origine japonaise) installés aux USA et le batteur masqué, à part qu’il est masqué, on en sait rien de plus.

Le guitariste prend le micro un instant pour annoncer le morceau qui suit, « Born On The Xxxth Of June 1xxx », puisqu’il parle du 4 juin 1989, manifestations de la place tian’anmen (le mouvement des intellectuels et ouvriers qui dénonçait la corruption du système chinois et demandaient une réforme politique démocratique) et nous informe que le frontman était présent ce jour-là, faisant face aux chars.

 

Un petit moment de détente avec la meilleure reprise de « Raining Blood » que voilà ici sur la vidéo :

 

Qui dit Kun-fu dit Bruce Lee et Vodoo Kungfu a un morceau qui porte ce grand nom :

 

On le verra non seulement chanter avec une multitude de timbres vocaux, que ce soit ses sons chamaniques bizarres et ridicules qui ne semblent rien vouloir dire pour ceux qui connaissent pas sa langue (peut-être que c’est son propre langage que seul lui connait), mais aussi une voix thrash, deathcore, des growls, des pig squeals, des aigus, des graves,… Il peut tout faire avec deux cordes, même ce que les autres instruments ne peuvent pas faire, il est sacrément doué ! On a eu aussi le droit à sa partie SM avec lui-même, entre les moments où il se tape la tête, le visage, non il ne s’est pas flagellé mais s’est pété une (fausse) veine pour se colorer d’un rouge sang, pris en flagrant délire. Je vous l’ai dit, cet homme est possédé ! On remarquera qu’il s’est tatoué le backdrop sur son torse, une image dont j’ignore la signification.

A notre grande déception, aucun album n’était en vente au merch parce que le groupe n’a que deux albums sortis uniquement en Chine et qui ne sont pas disponibles en format physique… Mais il parait qu’ils seront édités dans un futur proche. On n’a pas idée de faire une tournée et de séduire les gens comme ça pour les laisser sur leur faim, halalala ces allumeurs ! Cette partie restera gravée dans ma mémoire à tout jamais. En trois mots : bizarre, impressionnant et unique !

 

 

 

Orphaned Land:

La question qu’on se pose à chaque tournée d’Orphaned Land, c’est ‘est-ce qu’il y aura une danseuse orientale pour le spectacle?’ Et pour ce soir c’est : NON ! A moins que je me propose volontaire comme en 2013, mais j’avais la flemme cette fois-ci…bref, on ne verra que Kobi danser.

 

Orphaned Land nous a concocté un set assez classique, avec quasi les mêmes morceaux que leur dernière vraie tournée de « All Is One ». S’ils n’ont pas sorti de nouvel album cette année, ils ont quand même sorti un side project avec Amaseffer dont le morceau « The Holy Land of Kna’an » sert d’intro au concert. Ensuite c’est avec « All Is One », titre éponyme de leur dernier album en date sorti en 2013,  accompagné de la projection du clip très parlant en backdrop qui ouvre le show, suivi par « The Simple Man » et « Let The Truce Be Known » du même album,  avant de passer à d’autres et nous jouer pour la première fois depuis longtemps « Barakah », restant fidèles à « The Kiss of Babylon ».

 

Puis arrive le tour de ce titre émouvant de « All is One » : « Brother » avec de magnifiques jeux de violons (sur bande). On passe au meilleur album d’Orphaned Land « Mabool » (5ème album sorti en  2004) avec le meilleur titre « Birth of Three ».

 

Kobi, nous invite à bouger nos hanches sur le très dansant débordant de mélodies orientales: « Ha’tamid ». Toujours dans les merveilles du Moyen Orient et de « Mabool », l’excellent « Ocean Land » où Kobi ne fait que grwolé, sa période death. « Sapari » est le morceau jumeau et de sexe opposé de « Ha’tamid », avec une présence sur bande de l’ancienne chanteuse (chœurs), Shlomit Levi,  qui intervenait sur des duos dans Orphaned Land.

 

Un moment de tristesse qu’engendre les mélodies de « In Thy Never Ending way » mais aussi parce qu’il annonce la fin du concert, c’est le moment où le public intervient sur les refrains, un refrain que nous connaissons tous, et c’est le public qui remplacera la chanteuse qui assurait cette partie sur morceau en chantant “leilaillailail…” (exercice facile).

Une petite éclipse avant de réapparaitre sur scène pour  nous rejouer un bout acoustique du précédent morceau, là où pour une des rares fois, Idan est mis en avant accompagné de son bouzouki avec Chen également, assis sur son tabouret. La partie acoustique au bouzouki se poursuit avec « The Beloved’s cry ».

 

A notre grande surprise un autre titre qui avait longtemps pris la poussière, un titre plus death metal aux riffs heavy « Halo Dies » de « Mabool », rappelant l’époque ou Kobi était plus dans le chant growlé que le chant clair. Un concert d’Orphaned Land ne peut pas avoir lieu sans ce titre culte « Norra El Norra » mais Kobi demande à son tour manager s’ils peuvent jouer encore 5 minutes et l’aurevoir se fait avec le ténébreux « Ornaments of Gold ».

 

A un moment, Kobi demande s’il y a des Israéliens dans la salle, une ou deux voix se lèvent, des arabes, quelques une de plus, des turques : un seul…alors que d’habitude il y’en a bien plus (surtout des israéliens), il est déçu, tout cela pour nous dire, comme à chaque fois, que la musique unit toutes les nations et renforce la paix !

En tout cas une personne qui a fait partie de toute la tournée et qui se reconnaîtra m’a révélé un secret que je vous révèle à mon tour : que le concert parisien était le meilleur concert de toute la tournée ! Orphaned Land c’est une valeur sûre, un public fidèle !

Un grand merci à Garmonbozia pour avoir permis cette date, à Century Media pour l’accréditation et aux quatre groupes qui nous ont fait vivre une merveilleuse soirée !

Vivement le nouvel album !

 

Setlist Orphaned Land :
-The Holy Land of Kna’an
-All Is One
-The Simple Man
-Let the Truce Be Known
-Barakah
-The Kiss of Babylon (The Sins)
-Brother
-Birth of the Three (The Unification)
-Olat Ha’tamid
-Ocean Land (The Revelation)
-Sapari
-A Neverending Way
-El Meod Na’Ala
-In Thy Never Ending Way (Epilogue)

Encore:
-In Thy Never Ending Way (Epilogue) (acoustic snippet)
-The Beloved’s Cry
-Halo Dies (The Wrath of God)
-Norra el Norra (Entering the Ark)
-Ornaments of Gold

 

 

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