Wisewolf – Wild Mind

Le 1 octobre 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Théo : guitare
  • Fabien : basse
  • Bastien : guitare
  • Josh : batterie
  • Gilles : chant

Style:

Rock Progressif

Date de sortie:

03 octobre 2019

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

« La connaissance parle, mais la sagesse écoute » Jimi Hendrix

Cela peut sembler inutile, futile ou totalement vain de ma part, mais j’ai toujours été un franc soutien aux groupes de vers chez moi. Étant originaire de la Drôme, de sang ardéchois (et fier de l’être ! Ardèche libre, etc.), j’ai toujours suivi avec attention les groupes qui sont de mes terres. On pourrait en citer quelques-uns, comme cela pèle-mèle : DaedalionKosmos (que je vais chroniquer bientôt), Dead SideBreed MachineSoul TripperCrawl to the Past, etc. Certains se sont dissolus au fil du temps et ne sont plus que de bons souvenirs, d’autres sont toujours présents et représentent bien la scène de ces terres. Tous, de près ou de loin, ont marqué ma vision du metal. C’est un fait ! Dans la Drôme, on ne peut pas franchement se vanter d’avoir une des scènes les plus fournies, mais bon sang ! Qu’est ce qu’elle m’a marqué. Et je me réjouis de voir régulièrement éclore des groupes qui seront peut-être, qui sait, des futurs grands. Et parmi les nombreux groupes qui ont commencé à se démarquer, il y a celui que je vais vous présenter au travers de leur premier EP : Wisewolf.

Wisewolf, c’est cinq membres qui composent un combo classique de deux guitares, un bassiste, un batteur et un chanteur, mais tous d’horizons différents. Le groupe existe depuis 2014 et s’est beaucoup cherché, si l’on en croit la biographie de Wisewolf sur Facebook, pour finalement accoucher sans péridurale d’un premier EP qui se nomme Wild Mind, après avoir tout de même proposé une démo en 2018. À ne pas vous méprendre : Wisewolf n’est pas un groupe de néophytes ! Quand je disais qu’il y avait beaucoup d’influences différentes, elles sont en partie expliquées par l’expérience de la scène que les musiciens ont, et rien que cet élément-ci devrait nous conduire vers un premier EP de qualité. Allons-y !

Premier petit descriptif à venir concernant l’artwork de l’EP, comme toujours : on a un beau travail de fait sur le graphisme avec cette forêt en arrière-plan, assez lumineuse malgré le nombre d’arbres présents. On y voit un homme y pénétrer, qui semble marcher vers nous. Jusque-là, on est assez représentatif du côté « loup » du groupe, et je dirais même que la métaphore de la lumière peut se situer dans le côté « savoir ». Puis, cet aspect lycanthrope se retrouve dans la grosse griffure de devant, derrière laquelle se cache un loup aux yeux jaunes perçants. En fait, au-delà de la qualité indéniable du design qui n’est pas à remettre en doute du tout, j’aime beaucoup la logique qui s’y trouve. Parfois, il arrive que des groupes aient des envies de représentations un peu trop chiadées, pour que l’on comprenne quoi que ce soit. Là, c’est clair ! Wisewolf veut nous entraîner vers une forme « d’esprit de loup », peut-être du loup qui sommeille en nous. C’est assez encourageant, un premier bon point !

Sur l’aspect musical (celui qui bien sûr nous intéresse le plus), on a donc une introduction et quatre morceaux. Le groupe se présente comme un groupe de rock alternatif, tout simplement ! Connaissant les influences de certains des musiciens, je me dois de vous avouer que je suis assez curieux du résultat que tant d’éclectisme pourrait donner. Pas facile de trouver un consensus quand on vient comme cela de différents horizons.

Avant de démarrer l’écoute, je pars d’emblée avec un constat fait par le groupe lui-même : après plusieurs années de recherche, on peut supposer qu’avec cet EP on a une forme, non pas d’aboutissement, mais de démarrage concret. Un peu comme on monterait un moteur de voiture pour d’abord faire un test, et ensuite le peaufiner jusqu’à la course. Je prends donc cet EP avec assez de recul, ce qui me permet d’être agréablement surpris dès l’introduction ! Ce piano si envoûtant qui amène une forme de mélopée relaxante suivie ensuite par les chœurs, donne une étrange impression de bien-être. Dès le départ je devine qu’il y a comme du Coldplay, et comme j’aime beaucoup ce groupe je rentre dedans avec une facilité terrible. Je suis tout de même un peu désarçonné par cette douceur : je m’attendais à quelque chose de punchy, et je me retrouve avec limite un début de ballade ! Mais parfois, il s’agit de l’arbre qui cache la forêt et tout ce que je peux dire pour commencer, c’est que cet arbre me plaît beaucoup ! Les chœurs sont même très agréables, moi qui suis un peu compliqué là-dessus ! Une mise en bouche très plaisante !

Puis vient le morceau dont on a rarement trouvé de nom aussi opportun : « Start Something ». Les bases sont bel et bien jetées : Wisewolf est bien un groupe de rock que je qualifierais de prime abord de « brut » dans sa construction, avec des apports un peu psyché. Étant donné mes connaissances limitées en rock général, je crois déceler un peu d’influences comme Placebo ou Coldplay mais bon, je ne suis pas certain d’être un sage en la matière. Mes connaissances sont limitées du fait du peu de « gros » groupes ou d’échos qu’on en fait. En tout cas, c’est très entraînant sans tomber dans l’exagération ce qui est un excellent point ! Je suis assez sensible à l’intelligence de composition et, manifestement, Wisewolf a su trouver la bonne formule pour nous donner envie de bouger mais sans se défouler. Cela fait un bien fou ! Ce qui est d’autant plus beau c’est que je m’attendais, au vu du concept du groupe et de l’artwork, à une musique très énergique, limite bourrine ! Et de tomber sur un morceau harmonieux, presque doux, m’a un peu pris de court mais de belle manière. J’adore les harmoniques justement, je les trouve magnifiques, de même que les chants et les guitares qui font un beau boulot d’ensemble. On est d’accord qu’il s’agit d’un premier constat, et de fait j’ai trouvé en revanche la basse trop en retrait (mais cela, on commence à avoir l’habitude généralement, et c’est dommage que le mastering ne laisse jamais la place méritée à la basse dans la musique) et le son de la batterie qui sonne trop « logiciel ». J’ai une vision limitée du rock mais cette dernière me pousse à désirer des sons un peu plus « garage band », et d’avoir cette batterie qui est un peu mal mixée, ça me gâche légèrement mon plaisir. Mais rien de gravissime, loin de là !

Le morceau suivant se nomme « If », et grâce à ce dernier je retrouve aussi quelques influences de Radiohead, l’un de mes groupes de rock préférés. Les claviers, en nappes de fond, se font plus présents et apportent cette touche de psyché dont je parlais plus haut et qui me procure un sentiment de joie intense. De plus, la présence des chœurs amène, au contraire, cette petite pointe d’énergie qu’il fallait, comme la pincée de sel dans un plat en sauce déjà très bon. Mais là encore, j’aurais aimé les sentir plus, ces fameux chœurs. Ils sont un peu trop en retrait, et c’est dommage parce qu’on devine toute l’importance qu’ils ont sur le plan studio mais aussi scénique. Pourquoi les avoir autant mis en arrière ?… Par contre, ce que j’adore sur ce morceau c’est la constance qu’il y a entre les passages : moins prog que le précédent, il s’écoute d’une traite, sans pause, le temps d’assimiler chaque passage (le risque du prog), en particulier avant le solo et cette constance me fait plaisir car c’est typiquement un morceau de rock comme je les aime. Il est vraiment très bien ce morceau, un très bon boulot !

L’EP s’enchaine avec « A Saving Trip » et son introduction géniale qui semble servir de base maîtresse à la chanson. Et surtout, ce fameux soupçon de sauvagerie digne d’un Canis Lupus, je la ressens enfin sur l’EP ! Cela colle plus à ce à quoi je m’attendais, du coup je suis plus enthousiasmé ! Bon, comme il s’agit d’un premier EP et que j’aime bien chipoter un peu, je vais encore trouver un petit bémol, mais tout petit : il manque selon moi un refrain accrocheur à ce morceau. Les couplets sont vraiment supers mais il manque un liant du même acabit. En plus, la partie au piano est magnifique, donc il aurait fallu juste un refrain plus enthousiaste et on aurait eu LE morceau excellent de l’EP. Là, on est sur du très bon. Je reviendrai sur le chant clair un peu plus loin, parce qu’après trois morceaux j’ai aussi un truc à dire en particulier. Retenez simplement et patiemment que j’ai préféré les voix graves des choristes que le chant clair sur ce morceau.

Et pour terminer cet EP en beauté, rien de mieux qu’un morceau comme « Self Made Man » avec son début accrocheur au possible et son tempo beaucoup plus rapide que les autres. Une belle manière de conclure en somme, qu’en mettant non pas le plus abouti mais le plus énergique de tous. Je le trouve de fait beaucoup plus fédérateur que les autres, je pense, sans m’avancer, qu’il s’agit du morceau phare du groupe ou en tout cas en devenir. Même le chant se veut beaucoup plus punchy ! On retrouve également, dans la logique prog, un passage calme tout à fait opportun, bien placé et bien muselé. Par contre, il y a un invité sur ce morceau mais impossible de vérifier où ! Le groupe va sûrement nous éclairer, parce que je n’arrive pas à trouver où il est exactement. S’il est au chant, les voix se ressemblent énormément du coup. Pour moi, on a un vrai morceau rock avec ce dernier, peut-être l’aboutissement de l’EP et la direction à suivre pour le groupe à l’avenir !

Bon ! Comme à chaque premier EP j’aime bien faire un tour d’horizon complet, maintenant il est temps de faire un premier résumé avant de causer des textes et de conclure ! Musicalement, si vous n’avez pas envie de tout lire (ce que je comprendrais), retenez qu’il s’agit d’un très bon rock aux accents psychés et progs, avec comme une dimension un peu spirituelle que l’on retrouve dans ce mélange presque bipolaire de douceur et d’énergie. Comme je me suis amusé à le souligner, tout n’est pas parfait, mais il y a un réel potentiel. Je vous disais précédemment que je voulais revenir sur le chant parce que, si je devais retenir un seul point faible important, ce serait celui-ci. Je ne remets pas en cause la qualité vocale de Gilles mais son chant est beaucoup trop linéaire et manque vraiment de patate. Linéaire dans le sens où il ne varie que trop peu de tonalité et de rythmique, il mériterait vraiment d’innover plus. Et en ce qui me concerne, j’ai une vision du rock avec un minimum de jus de patate, là, en partie majoritaire à cause du chant, on est trop posé. Il ne manque vraiment pas grand-chose ! Juste plus d’énergie dans le chant et plus de variations.

Les textes ont eu le mérite, quant à eux, de m’intéresser tout de suite pour un détail particulièrement : l’effort de la rime sauf dans le dernier. Écrits en anglais, je souligne à quel point faire des rimes en anglais quand on ne maîtrise pas la langue à la perfection est signe de travail et d’effort. Donc c’est un point important que j’ai voulu souligner ici ! Gros boulot d’écriture.

Dans les textes de Wisewolf, on trouve de la révolte, une envie de changement, de tout laisser derrière pour soit chercher une forme d’émancipation, soit une forme d’indépendance. Je fais mes interprétations bien sûr mais j’adore cette comparaison avec le loup, qui vit en meute, s’inscrit dans une démarche sociétale et hiérarchique, mais qui, parfois, s’éloigne de son clan aussi pour soit en trouver un autre, soit faire sa vie sauvage. Peut-être trouve-t-on aussi de la rédemption. De la colère sûrement. Enfin, je suis assez succinct parce que je ne veux pas non plus donner une mauvaise interprétation mais en tout cas, les textes m’ont plu et j’ai réussi à trouver un lien métaphorique avec le loup, ce qui est pas mal ! J’avais un peu peur, en lisant les textes, de tomber dans le cliché de la drogue comme moyen d’évasion, donc j’ai préféré passer outre.

Bon les ami(e)s, il est temps de mettre le point final à cette chronique. Ou plutôt cette découverte passionnante qu’est le premier EP du groupe valentinois Wisewolf, qui fait une entrée par la petite porte mais qui risque d’en défoncer plus d’une à l’avenir ! Il y a les défauts perceptibles d’un premier skeud, dans le mastering surtout, et je pense que le groupe n’a pas complètement fini de trouver son rythme de croisière. Les morceaux ne se ressemblent pas énormément, il y a encore deux ou trois petites choses qui méritent d’être corrigées ou gommées mais, globalement, c’est vraiment un très bon CD. Il y a du talent, mais en même temps je ne suis pas surpris. La scène drômoise a de belles années encore devant elle, et j’espère que Wisewolf va persévérer et grandir davantage pour peser dans le game. Wild Mind est un CD que je recommande sans doute possible et je vais suivre de près l’évolution du quintette car si progrès à faire il y a, de talent il en déborde assurément !

Tracklist :

1. Intro
2. Start Something
3. If
4. A Saving Trip
5. Self Made Man

Facebook : https://www.facebook.com/WisewolfGroupe/
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCt92NY … lmOtqCP7UA
Bandcamp : https://wisewolfband.bandcamp.com/

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green