Psygnosis – Neptune

Le 4 août 2017 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Remi Vanhove - Guitar, samples, drum programming
  • Jeremy Tissier - Bass
  • Anthony Mouchet - Guitar
  • Raphaël Verguin - Cello

Style:

Progressive Extreme Metal

Date de sortie:

17 Mai 2017

Label:

Autoproduction/Dooweet Agency

Note du SoilChroniqueur (Forlorn) : 10/10 (franchement, obligé)

– Papa ! Papa ! Tu me racontes une histoire avant de dormir ? Dis, dis, tu me racontes une histoire ?!
– Mais bien sûr, mon fils. Assieds-toi sur les genoux de ton vieux père. Il était une fois l’histoire d’un petit hérisson qui…
– MAIIIIIS ! Papa ! Pas une histoire nulle pour les bébés ! Raconte-moi une histoire épique !
– Très bien mon fils, c’est l’histoire de Neptune. Neptune était le dieu romain des Eaux vives et des Océans.
– Mais papa ! Tout le monde la connaît déjà cette histoire !
– Bon, alors c’est l’histoire de Neptune, la 8ème planète du système solaire qui…
– PAPA !!!!!!!!!
– Ça va ! Ça va, très bien. Laisse-moi te raconter la passionnante histoire de Neptune. Le dernier album de Psygnosis

Dès le premier morceau le ton est donné. L’album commence sur une intro à base de sample, de guitare, de violoncelle, de batterie programmée. Instruments véritables et sound design se mélangent pour instaurer une ambiance de véritable space opera sous perfusion de films des années 70, chose à laquelle Psygnosis nous avait déjà habitués, par exemple avec des morceaux comme « Fiiix » (morceau issu de leur EP Sublimation) reprenant des passage de films (apparemment, selon un ami à moi, c’est du Jean-Luc Godard, mais je suis pas sûr j’ai pas trouvé l’info). Même si sur la pochette de l’album, l’artwork représente visiblement le Dieu des océans, les reflets visibles de croissants lunaires (ou neptuniens ?) nous laissent libres de nous faire cette réflexion : « Je ne sais pas si cette musique nous projette dans les profondeurs des abysses ou à l’autre bout de l’espace intersidéral, mais néanmoins subsistera à cette réflexion une seule et inexorable vérité : Psygnosis nous offre ici un album qui nous plonge dans quelque chose d’immense. » Mais bien sur, Psygnosis, ce n’est pas juste de l’ambient de samples sur des films et des océans. Ça reste avant tout un groupe de métal nerveux pouvant allier doubles croches planantes avec du blast beat technique. Pouvant mélanger un arpège en clean qui nous perd avec sa reverb infinie et des riffs techniques. Un mélange extrêmement bien dosé d’énormément de styles qui offre un résultat unique et une expérience musicale très éclectique. Du death à l’indus, de l’expérimental au core. Je pourrais presque dire que ça a littéralement été gaulé pour que ça fonctionne à tout les niveaux. Mais serait-ce vraiment raisonnable de penser ça ?
Est ce que Psygnosis nous offre ici quelque chose qui fonctionne vraiment sur tous les tableaux ? Bien évidemment, passée la première écoute où la surprise prend le pas sur l’objectivité, après la 2ème, 3ème puis 4ème écoute, on se rend bien évidemment compte des très nombreux défauts et des très nombreux pièges dans lesquels tombent de nombreux groupes… Ah excuse-moi un instant… Ah attends une seconde on m’annonce dans l’oreillette que pas du tout, au temps pour moi.

Même après la 4ème, 5ème ou énième écoute, ce sentiment d’accomplissement est toujours présent. Quand on cherche à mélanger autant de styles différents, parfois les groupes se perdent et finissent par ne proposer qu’un pâle redit de riffs bateaux piochés aléatoirement dans plusieurs styles lors d’une vague tentative de révolutionner le genre. Psygnosis évite non sans une certaine élégance tous ces pièges et parvient à imposer une vrai patte artistique très personnelle. Oui je sais que Jean-hipster va me dire qu’il connaît moult groupes qui ont la même démarche artistique et que c’est un mouvement courant dans la musique underground du sud de je ne sais quelle région inconnue dont personne n’a entendu parler à part lui. Et je te rassure également, toi Jean-puriste qui estime qu’on n’a rien inventé depuis Black Sabbath : nous avons notifié vos avis. Mais moi, personnellement, en vue de ma propre expérience de moi-même envers moi, me, myself and I, jamais auparavant je n’avais entendu un tel mélange aussi réussi. Des mélanges ratés, oui, beaucoup… mais réussis ? Extrêmement peu et c’est sans la moindre hésitation que je place Neptune sur la 1ère marche du podium des albums « ovni ». Métal, musique de films, indus, prog, space opera, Bioshock ou Mass Effect ? Qu’importe si tu n’as pas la référence. Neptune est à la musique ce que la physique quantique est à la science. Si, à un moment donné, tu es persuadé d’avoir compris de quoi il s’agit après avoir lu cette chronique, c’est que vraisemblablement tu seras passé à coté du truc. Neptune fait partie de ce genre d’album où l’on pourrait faire une chronique entière sur chaque morceau tellement il y aurait de choses à dire, et pourtant pour réellement comprendre de quoi il s’agit, la seule solution, c’est de le ressentir.
Donc ce sera sans entrer dans l’analyse que je ne saurais que trop te conseiller d’aller écouter cet album par toi-même. Rien de ce que j’ai écouté en 2017 ou même en 2016 n’a autant valu le détour que cet album instrumental. Tiens, aurais-je délibérément omis de le préciser pour garder cet aspect pour ma conclusion ? Le chant présent sur les anciennes production de Psygnosis n’est plus. Il est ici remplacé par un violoncelliste. Et putain, que ça fonctionne de ouf !

– Mais papa ! Papa ! La musique purement instrumentale, c’est nul normalement, pas vrai ?
– Tu es « so 2016 », mon fils…

Une production uniquement instrumentale est souvent synonyme de répétitivité. Si l’on en croit certaines personnes, la musique – et principalement le métal extrême – est un art qui nécessite absolument un chanteur… Et on ne peut pas en vouloir à ceux qui pensent cela. Déjà parce que cette idée ne vient pas de nulle part, on connaît tous des groupes ou des artistes purement instrumentaux et, le plus souvent, c’est sympa cinq minutes, mais on se ferait pas la discographie en une aprem. L’autre argument viendrait à dire qu’il est aisé de s’imaginer qu’un scream ou un growl puissant d’un chanteur aux poumons d’acier, oui, ça aide pour le coté « extrême » de la musique. Alors un violoncelle ? Est-ce que ça peut vraiment faire le taff d’un chanteur ? Non, pas du tout. Mais est-ce que ça a besoin de faire le taff d’un chanteur ? Absolument pas. Un violoncelle c’est là pour faire le taff d’un violoncelliste – ou un violoncelliste est la pour faire le taf d’un violoncelle, je m’y perd un peu – et il le fait extrêmement bien. Oui, avoir du chant, ça peut aider pour rendre le tout plus extrême et rendre un morceau moins répétitif et monotone. Mais il y a autre chose qui permet de faire ça : ça s’appelle « le Talent », et Psynosis est vraiment un groupe blindé de talent. Du bon gros talent bien alléchant avec du nougat et du sucre dessus. Et qu’est-ce qui se passe quand on prend un groupe suffisamment talentueux pour faire un morceau instrumental de 13 minutes où on ne s’ennuie pas une seule seconde et qu’on lui rajoute un violoncelle ? Ça donne selon moi le meilleur album de la décennie (et en écoutant la fin très très particulière de cet album, que Dieu m’entende, j’espère qu’elle annonce un « Neptune 2 » parce que j’en veux plus, putain !) Au stade où j’en suis, j’ai envie de me faire faire un pyjama Neptune ou dormir dans un lit Neptune, de faire un rêve sur Neptune pour me réveiller et prendre mon petit déjeuner dans un Mug Neptune et… Hmmm, pardon, je me suis un peu emporté…

Pour conclure, je conseille à toute personne qui aime la musique de se pencher sur cet album. Psygnosis est un groupe très particulier qui se revendique faire du « Progressif extreme metal« . Rien que le style du groupe va en rebuter certains et bien sûr chacun ses goûts et ses préférences, blablabla… Mais de mon expérience musicale, des groupes qui ont réussi à me surprendre dans le bon sens du terme, il y en a extrêmement peu. Et Neptune, c’est vraiment mon coup de cœur et révèle à mon avis Psygnosis comme l’un des groupes à surveiller de près dans les prochaines années. Quand j’essaie d’analyser la musique de manière objective et de détailler point par point tout ce qui est bon dans cet album, je l’aime encore plus. Je trouve ça incroyable de voir la popularité démesurée de certains groupes sans la moindre once d’originalité, et en même temps de voir qu’un groupe de folie comme Psygnosis ne fait pas partie des têtes d’affiche de tous les festivals de l’année. En tout cas, moi, je m’en vais acheter des préventes pour la tournée 2017/2018 et ensuite je vais aller pleurer un p’tit peu, vu que je viens de me rendre compte que très longue va être ma quête de nouveaux albums aussi bons et surtout aussi originaux et intéressants que celui-ci.

– … Mais papa… c’est pas une histoire ça ! C’est une chronique !
– Hmm ? Désolé mon fils, je me suis un peu laissé aller. Allez, papa doit partir en recherche de nouveaux albums maintenant. Et toi il est temps de dormir.
– Bonne nuit, papa !
– Bonne nuit, mon petit Neptune.

Tracklist :

01 – Phase 7
02 – Psygnosis is Shit
03 – Boctok
04 – Storm
05 – To Neptune
06 – Mûe
07 – Psamathée
08 – Sünyatã
09 – Nirvāṇa

Facebook : https://www.facebook.com/psygnosismusic/
Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCp1neMeDx3BJlZs0VlHLhFg
Site officiel : http://www.psygnosis-music.com/

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