Mars Era – Oniro

Le 19 février 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • M.Verdelli : guitare
  • D.Ferrara : chant
  • L.Storai : guitare, basse
  • T.J.Tassi : batterie

Style:

Rock Psychédélique

Date de sortie:

19 février 2021

Label:

Argonauta Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 6.5/10

« Pourquoi est-ce que vous faites ça ? Pourquoi ! Notre univers n’est-il donc pas assez vaste… pour les Martiens et les Terriens ? AhAhAh ! Votre attitude est vraiment bizarre. Soyons fort en nous unissant. À quoi bon être ennemi ? À cause de nos différences ? Rien que pour ça ? Songez à tout ce que nous pourrions faire ; Songez à toute la force que cela représente. La Terre… et Mars, réunis. Il n’y a rien du tout qui serait en dehors de nos moyens. Alors pensez-y. Juste un petit instant. Pourquoi détruire quand il suffit de créer ? Nous avons le choix entre la réussite ou alors l’échec le plus total. Pourquoi ne pouvons-nous pas voir au-delà de nos différences ? Pourquoi ne tentons-nous pas de trouver une solution ? Très chers petits Martiens… Je crois que nous devrions tous tenter de nous entendre. » Jack Nicholson dans Mars Attacks

Vous saviez que la ville de naissance de Jack Nicholson s’appelle Neptune? Non? Eh bien moi, je l’ai appris avant d’écrire cette chronique. Et je me dis que la coïncidence est troublante. Est-ce que finalement ce bon vieux Nicholson ne serait pas un extraterrestre?… Je sais bien que vous n’y croyez pas, c’est tout à fait normal quand on a des œillères. Mais si vous vous ouvriez un peu plus sur notre monde, vous verriez quelques indices inextricables! Non je déconne! En vérité, j’y crois aux extraterrestres mais je pense qu’ils n’ont pas encore envahi notre planète. Mais si on réfléchit bien, cette croyance n’est pas infondée dans le sens où, vu l’immensité de l’univers, il pourrait bien y avoir une forme de vie ailleurs. Moi en tout cas, j’y crois. Et je ne résiste pas à l’idée de vous partager cette formidable interview faite à Bugarach d’un mec totalement fou, complètement logorrhéique et qui nous donne une vraie leçon d’abord de schizophrénie paranoïde, et ensuite d’ouverture sur le monde. Allons-y :

https://dai.ly/x1hkcxw

Voilà! Pour le reste, je vous invite à découvrir avec moi un groupe qui se revendique non-martien, mais ami avec les martiens. Rien que cela. Et ils se nomment Mars Era! Et pour l’information principale qui nous intéresse, ils sortent un album qui s’appelle Oniro.

Mais qui est donc cette entité humanoïde qui se revendique ami des martiens? Bonne question cher(e)s lecteur(e)s. Le groupe a atterri sur notre planète en 2014, sur la ville de Florence, prêt à déverser un flot musical cosmique sur nos oreilles sensibles. Avec un premier album sorti en 2017 sous la bannière d’Argonauta Records et décrit comme « acclamé par la critique », voici que notre quatuor plein d’ambition spatiale nous propose un deuxième album, l’objet de cette chronique, et qui s’appelle sobrement Oniro. Vous le savez tous, « oniro » est le préfixe pour parler de « rêve ». Je trouve en tout cas qu’après avoir mis trois ans avant de sortir le premier album, on reste sur une constante qui s’avèrerait intéressante si elle est aussi productive que pour le premier qui se nomme au passage Dharmanaut (ce dont j’ignore la signification). Après, je ne veux pas faire ma vierge effarouchée, mais du peu de critiques que j’ai lu sur le premier, elles n’étaient pas si élogieuses que cela mais bon… Il faut bien vendre son pain comme dit l’adage. Alors, fonçons sur ce deuxième opus!

Pour le coup, j’aime beaucoup la pochette. Je trouve que contrairement à la première sortie, il y a une vraie recherche autour de comment peut s’articuler le concept caché derrière le titre Oniro, et proposant ainsi une vision personnelle de ce que peut être le songe. Contrairement d’ailleurs à ce que l’on pourrait imaginer, je considère que Mars Era ne doit pas forcément toujours rimer avec Mars et c’est en cela que j’apprécie que le groupe n’ait pas rejoué sur la sphère martienne comme pour Dharmanaut qui était une banale représentation de la surface martienne vue d’en haut. Voilà pourquoi je constate une vraie évolution pour nos amis italiens. Cette pochette me fait penser à l’entrée d’une pyramide plus qu’à un vaisseau par exemple. En tout cas, c’est vraiment original. Le design donne un côté moderne, comme une sorte de bâtisse ancienne mais sur un look plus récent. Le côté sombre de la bâtisse ne laisse pas trop de place à l’optimisme, mais on n’est pas obligé non plus de surfer sur des clichés. En tout cas, cette effet photographique donne une image totalement figée et je trouve qu’elle donne envie de savoir ce qu’il y a derrière ce promontoire doré. Un bon artwork qui donne envie, c’est tout ce qu’on veut.

Pour la musique, je suis plus sur un constat de satisfaction modérée on va dire. Disons que la musique est bien, entrainante et avec un grain de poésie très aérien et plutôt prenant, énergique quand il faut mais avec aussi des passages plus posés qui détend et fait sourire. Mais je ne suis pas spécialement emballé. Je partais dans l’hypothèse d’avoir un album de stoner rock, je me retrouve avec plus une orientation rock psychédélique légèrement sonorisé à la stoner, mais sans non plus casser trois pattes à un canard. En fait, je ne doute pas que la musique soit bonne, loin de là. Mais c’est juste un problème de compréhension et d’adhésion. Quelque part, les six morceaux suffisent je trouve, parce que les riffs sont un peu répétitifs et je ne dirais pas qu’on tourne en rond, mais on n’innove pas énormément chez Mars Era. C’est donc une première écoute modérée, sans retenue d’aucune sorte mais sans emballement de ma part. Une écoute normale, genre bruit de fond quoi.

Je pense qu’en partie, la production joue dans ce ressentiment un peu négatif me concernant. Je la trouve bizarre, il y a une sorte d’envahissement du spectre sonore mais comme si les différents instruments étaient trop serrés entre eux. En fin de compte, après réécoute un peu plus intensive, j’ai trouvé le problème : la basse. Elle est tout simplement trop forte, du coup comme ce sont des cordes à forte résonnance, on a l’impression que la basse prend toute la place et comprime le reste. Voilà donc selon moi, et mes modestes oreilles, pourquoi la production a quelque chose d’étrange qui dénature un peu le tout et m’empêche de totalement pénétrer dans l’univers de Mars Era. Après, le reste est bien façonné, les guitares sont bien à leurs places, la batterie est franchement très bien sonorisée et mixée, le chant un peu trop lointain à mon gout mais ce n’est pas catastrophique du tout. C’est juste cette basse le problème. A vouloir faire stoner, on se retrouve avec en fin de compte un rock psychédélique avec une basse trop forte. Donc, une production perfectible qui gâche un peu la magie du truc, sans pour autant balayer tout le reste. Un petit réglage la prochaine fois, et ce sera la bonne!

Les compositions sont bonnes, comme je disais plus haut, mais ne brillent pas franchement d’originalité. Je me suis amusé à lire quelques critiques du premier album – je le fais de temps en temps, notamment quand un groupe revendique un côté « acclamé par la critique, j’aime bien savoir si ce n’est pas fallacieux -, et déjà c’était un peu le problème qui se trouvait sur Dharmanaut. Des compositions intéressantes, avec du potentiel certain, mais qui restent bloquées sur un format basique, sans recherche précise. Du coup, les six pistes sont assez peu riches, on tourne un peu en rond et l’énergie que l’on est en droit d’attendre dans un registre rock n’arrive jamais. Les compositions sont un peu trop plan-plan, cela manque sincèrement de punch! Bref, de vie quoi… Alors, on pourrait se dire que ce n’est pas du tout le but! Que Mars Era est un énième groupe qui veut simplement surfer sur un courant certes alternatif, mais qui fonctionne bien, et ainsi ne pas prendre le risque pourtant payant de l’innovation. Peut-être après tout! Mais du coup, c’est un peu compliqué de faire une chronique élogieuse quand on aime connaître un groupe et qu’on s’aperçoit qu’en allant chez des groupes plus connus, on a le même rendu mais en mieux. Il est donc fort possible que nos italiens de Mars Era se cherchent encore. J’oserais dire d’ailleurs qu’à défaut de se revendiquer d’une « ère martienne », ils feraient mieux de trouver leur propre planète identitaire…

Cela n’enlève toutefois en rien le talent des mecs. Je suis même convaincu qu’un bon coup de pied au cul réveillerait des talents enfouis comme sous les pyramides qu’ils mettent en chanson. La volonté la plus absolue est probablement un peu enfouie aussi, mais on sent que les protagonistes ont envie et c’est très encourageant d’une certaine manière. Après, je ne sais pas… Comment les sensibiliser un peu à ce qu’il se dit sur leur musique? Sans qu’ils se vexent. Toujours est-il que les instruments sont bien maitrisés, et c’est un bon point. J’aime particulièrement le fait que, pour du rock psychédélique, les guitares ne soient pas constamment bourrées d’effets pompeux, on respire un peu entre deux effets et c’est bien. Parce que l’abondance de pédales de guitares, cela va deux minutes. Franchement il ne manque pas grand chose pour que la musique soit bonne, juste un peu de motivation et de prise de risque et je suis certain qu’avec le talent qu’ils ont, le quatuor de Mars Era peut proposer un troisième futur très bon album. A voir.

Le chant pourrait toutefois relever un peu le défi mais je le trouve là encore vraiment peu original. Techniquement bien exécuté, c’est sûr, le chanteur chante très bien. Mais la voix est encore une fois mille fois entendue… Déjà que ce type de chant ne me sied d’ordinaire pas des masses, encore plus quand je m’attends à un bon stoner des familles. En fait, ce n’est pas la faute du chanteur mais je crois sincèrement que je sature un peu de ce type de chant nasillard, aigu, sans puissance du tout. Moi qui aime l’effort, je me demande encore comment l’on peut se prétendre chanteur avec une voix aussi pauvre et aussi faible… Peut-être que quelque chose m’a échappé, je ne sais pas. En tout cas, je le redis : ce n’est pas du tout la faute du chanteur si je n’accroche pas. C’est juste un petit coup de mou.

Bon bon bon… Que dire pour conclure (et pas comme JC Dusse)? En vérité, je pense que ce deuxième album sent un peu le soufre. Disons pour faire court que le groupe Mars Era se cherche probablement encore et que la musique est prometteuse, mais jusqu’à ce jour ne transcende pas vraiment. Il y a un gros manque d’originalité et je trouve même qu’il y a une extrême peur de la prise de risque, au point donc de proposer une musique rock psychédélique déjà mille fois entendues. Je veux bien que certains y trouveront leur compte et je le souhaite de tout cœur à Mars Era, mais en attendant pour un deuxième album je m’attendais à bien mieux. Il y a du talent caché, surement même. Mais il faut absolument que le groupe se libère une bonne fois pour toutes de ces carcans obsolètes qui l’empêchent de voir devant et d’avancer sereinement. En tout cas, je partais sur un constat de satisfaction modérée, et j’en ressors sur le même constat. J’attends mieux, mais promis, j’attendrai attentivement. J’en profite pour m’excuser auprès du label Argonauta Records que pourtant j’adore, mais cette sortie-ci ne sera pas la meilleure, et de loin… En plus, ne pas mentionner le nom des musiciens dans le presskit, je trouve cela un peu dommageable.

Tracklist :

01. OBE
02. Into The Pyramid
03. Brighter Than The Sun
04. The Chicken’s Wardrobe
05. Cyclone
06. The Last Breath to Wake Up

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