Kamizol-K – Awakening 

Le 19 juillet 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Kevin : Guitare Gaëtan : Guitare
  • Arno : Batterie
  • Nico : Basse
  • Lionel : Chant
  • Chucky : Chant

Style:

Brutal Deathcorr

Date de sortie:

7 avril 2018

Label:

Autoproduction

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 8/10

« La seule différence entre un fou rire et un rire fou, c’est la camisole ! » — Pierre Doris

Je suis à nouveau inondé d’un sentiment de nostalgie ce soir. Vous me direz, ça commence à faire beaucoup ! Mais quand on est attaché de près ou de loin à un groupe, parfois à cause d’un détail insignifiant et éphémère, que voulez-vous… « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point » dit l’adage de Blaise Pascal. Conséquemment, le groupe Kamizol-K restera longtemps gravé en moi puisque j’ai eu l’honneur d’aider à l’organisation de leur premier concert ! C’était au Blogg à Lyon le 23 septembre 2016, en première partie de Deux Ex Machina (actuel Kassogtha) et Infected Rain. Et j’ai surtout remarqué combien la scène lyonnaise était solidaire avec leurs représentants car le public était littéralement en feu pour cette belle entrée en matière, tout comme avec le premier concert du groupe Prismeria, toujours au Blogg d’ailleurs (que je salue au passage vu qu’ils vont fermer…)

Pour ce qui est de la présentation, NON ! Nous n’irons pas nous enfermer en hôpital psychiatrique et je ne les ai pas croisés lors de mon travail. Promis juré ! Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’au vu de leurs prestations scéniques et en CD, le sextette lyonnais au duo chant ne tourne ni au Valium, ni au Risperdal. Plutôt aux amphétamines ou, mieux, à l’EPO ! Awakening constitue en tout cas leur seul et unique fait d’arme encore à ce jour, sa sortie date du 7 avril 2018 et leur a permis d’écumer quelques bonnes scènes nationales comme le Hellfest Cult ou le Sylak, ni plus ni moins. Un bond en avant assez spectaculaire qu’ils ne doivent qu’à leur talent et leur énergie, bien réels. Aussi, et malgré la proposition de chronique qui a mis du temps à arriver (plus d’un an), je les remercie pour leur confiance et pour nous avoir confié un exemplaire de leur EP. « J’espère être l’homme de la situation » disaient Captain America et mon Moi intérieur.

Bon, si on met de côté leur photo en mode « Lyon : une ville formidable » avec le musée Confluence en arrière-plan (petite vacherie gratuite, de rien les amis !), l’imagerie utilisée par le groupe ne fait pas dans la confiture ! Pour ce premier EP, les petits plats ont été mis dans les grands avec un artwork aux allures de manga gore et apocalyptique. On y voit un personnage féminin au centre, les membres ensanglantés par ce qui ressemble à une blessure et les yeux rouges, elle-même étant drapée de flammes rouges. Ce personnage qui me fait penser au principe de Lollilop Chainsaw (jeu vidéo où une fille sexy en mode manga défonce des zombies avec une tronçonneuse) cache un arrière-plan très sombre avec des morts-vivants qui se rapprochent de la jeune fille, assez menaçants. Le derrière de l’artwork reprend l’idée des morts-vivants mais le décor se passe dans un cimetière et la jeune fille a été remplacée par une pierre tombale avec le logo du groupe et le nom des morceaux. J’ai vu au passage que l’artwork a été conçu par le groupe, ce qui me rend admiratif. En fait, l’artwork en lui-même m’épate parce qu’il est extrêmement bien dessiné et confectionné. Jusque dans le jeu des couleurs et des contrastes, je le trouve bien réalisé. Je ne sais pas si ce personnage féminin représente un personnage central dans la musique du groupe (on pourrait faire un rapprochement avec Chucky, la chanteuse du groupe, soyons fous !) mais en tout cas on devine qu’elle est prépondérante. Moi en tout cas j’apprécie beaucoup l’investissement qui a été fait sur ce design, et je valide plus qu’un peu ! C’est du très bon boulot !

Je suis en revanche un peu plus partagé sur la musique proposée. Non pas que je la trouve mauvaise, loin de là d’ailleurs. Mais je n’arrive pas exactement à identifier le type de musique que Kamizol-K renvoie. En live, c’est l’évidence même qu’il s’agit de metalcore ! Aucun doute possible là-dessus. Mais sur l’EP, il y a quelques éléments qui me font douter. Le changement n’est pas proprement dit superflu, mais tout de même, cela me fait plus penser à une sorte de deathcore qui parfois est même brutal. Donc, peut-être m’avancé-je trop en disant cela, mais la musique amenée par le sextette lyonnais est du deathcore, avec ses nombreux breakdown et le duo de chant acquis au -core. On retrouve des parties brutales notamment dans l’association des guitares et de la batterie qui sont toutes dédiées à une lourdeur et une vitesse rapide, un abus de double pédale et de blast à la batterie qui ne laissent guère de place à la fioriture. Le groupe me fait penser, dans la construction de ses morceaux et dans la voix féminine assez singulière, au groupe Kickback, non moins célèbre pour sa réputation de bagarreurs invétérés (au sens propre d’ailleurs, certains publics s’en souviennent sûrement…) et d’opposition au “positive hardcore”. Eh bien le groupe Kamizol-K me renvoie exactement cela : une attitude négative (sans être du tout péjoratif, attention !) et pessimiste, violente, sans concession possible. Et cela me plaît beaucoup je dois dire !

Au niveau du mastering général, c’est là que le doute demeure. Je le trouve moyen… Il y a selon moi une espèce d’épaisseur au niveau du son qui a tendance à me faire tiquer. Le son -core est d’ordinaire beaucoup plus incisif, plus « tranchant » avec l’utilisation d’un trigger à la batterie par exemple, ou avec un son de guitares plus brut. Là, non seulement la batterie est parfois étouffée par l’ensemble cordé, mais en plus les guitares sonnent trop comme dans une chambre de résonance. Trop « studio » sans retravailler derrière en quelque sorte. Même constat pour le chant, qui manque de retouche. Parfois, le chant de Marie me fait penser à un enregistrement « sous la douche », comme on dit parfois méchamment, avec cette résonance extrême et cette impression que la bouche est placée trop loin du micro. La basse est trop présente, et contribue à étouffer le reste, notamment les instruments organiques comme les voix. Après, c’est un constat à double tranchant puisqu’un tel remaniement constitue l’essence d’un son plus death que réellement -core. Mais dans le cas de Kamizol-K et notamment le choix de riffs incisifs et sans réelle sophistication (c’est-à-dire sans solo ou sans partie mélodique), il y a quelque chose qui ne passe que moyennement sur CD. Au fond de moi, j’ai de toute manière toujours pensé que nos Lyonnais seraient plus un groupe de scène avec toute l’énergie qu’ils savent mettre et qui est époustouflante, qu’un groupe de studio. Mais cela ne veut pas dire qu’une amélioration n’est pas possible bien sûr et j’en attends beaucoup plus pour le suivant opus.
En tout cas, les six morceaux et l’introduction sont déjà de bonnes compositions en elles-mêmes, et je suis absolument persuadé qu’en live cela doit déchaîner les enfers ! Je mets mon ticket personnel sur “Running Dead” qui sonne effectivement comme une charge générale dans un champ de bataille contre les morts, “Betrayer” qui a une touche plus mélodique qui me ravit beaucoup, et “Sinner” qui est pour moi LE morceau référence de l’EP avec cette noirceur extrême qui sonne comme un enfouissement qui macère depuis trop longtemps pour exploser en douceur.

Par contre, le niveau des musiciens est déjà certain, et j’en veux pour particularité la qualité des deux voix. Le chant masculin de Lionel a mon feu vert dès le départ même si ce n’est pas mon préféré dans le style. Mais le chant féminin de Chucky a quelque chose de plus incroyable, comme une sorte de violence naturelle qui ressort du plus profond des entrailles. C’est comme si la chanteuse expulsait un amas de rancœur et de violence enfouie d’un seul jet, sans chercher de diplomatie pour arrondir les angles. Un volcan de haine, quoi ! Et cela s’en ressent énormément et sur scène, et sur CD ! J’adore cette honnêteté qui me donne des frissons à chaque syllabe et me procure même de l’empathie pour cette haine qui doit bien trouver racine dans une histoire chaotique… J’apprécie également l’aspect très carré des morceaux et cela traduit un niveau des instruments très haut. Ah oui ! Pour cela, les morceaux sont très bien joués, très propres et carrés, rien à redire là-dessus !

C’est le moment pour moi de mettre un point final à cette chronique. Vous aurez compris qu’il s’agit d’un premier CD, un EP avec six titres dont une introduction qui amène déjà un bon bagage pour la suite. Je suis cependant convaincu qu’il y a encore de la marge de manœuvre pour mûrir non pas le niveau de chacun, mais plus au niveau de la technicité de réalisation des futurs albums. Plus de travail sur le mastering en particulier serait salvateur, parce que même si je n’oublie pas qu’il s’agit du premier (comme un premier enfant dans un couple essuie souvent les plâtres comme on dit dans mon métier), il ne faut pas se reposer sur des lauriers qui ne pousseront pas positivement. Donc en résumé : maintenez le cap au niveau des morceaux parce que vous avez largement de quoi amener de nouveaux concentrés de brutalité et de haine, mais changez celui de la touche finale qui est celui de la réalisation, de la mise en format physique, et je vous mets à coup sûr en tête des groupes prometteurs qui émergent depuis longtemps du terreau fertile lyonnais ! Le bout du tunnel n’est pas loin en tout cas, je vous fais confiance pour en sortir avec fracas.

Tracklist :

1 Intro
2 Watch Out
3 Dlc
4 69 Forces
5 Sinner
6 Betrayer
7 Running Dead8

Facebook : https://www.facebook.com/KamizolK
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCaugTL … vXSX7qRnnA
Myspace : https://myspace.com/kamizol-k

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