Line-up sur cet Album


  • Sheafraidh - Batterie
  • Adramelech - Chant
  • Ska-Gul - Guitares
  • Morion - Guitares
  • Guest : Hekte Zaren - Chant additionnel.

Style:

Black Metal

Date de sortie:

07 mai 2021

Label:

Debemur Morti Productions

Note du SoilChroniqueur (Metalfreak) : 9/10

Une Idée, une Forme, un Être
Parti de l’azur et tombé
Dans un Styx bourbeux et plombé
Où nul œil du Ciel ne pénètre

C’est étrange comme un album peut parfois nous faire voyager au sein d’univers dans lesquels aucune sensation optimiste n’est capable de nous traverser.

Ces quelques vers de Charles Baudelaire extraits de son poème “L’irrémédiable”, tiré des “Fleurs du mal”, me sont de suite venus à l’esprit en écoutant ce huitième album des Tchèques d’Inferno. J’avais déjà eu affaire à eux, il y a huit ans, à la sortie de ce qui allait être l’un de mes albums de chevet pendant quelques temps, l’incommensurable “Omniabsence Filled by This Greatness”.

Dès lors, j’avoue avoir zappé la suite de la carrière du groupe et il est clair qu’une séance de rattrapage s’impose. Ce “Paradeigma (Prophenes of Apophic Eternity)” n’a fait que confirmer l’envie de me pencher sérieusement sur “Gnosis Kardias (Of Transcension and Involution)” sorti en 2017. Il faut dire que, depuis 2013, outre l’album de 2017, Inferno n’a pas chômé et a perpétué sa bonne vieille habitude de sortir régulièrement du live, de la compilation, de la démo ou du split, pourvu d’une créativité qui est à l’égal de son talent pour nous composer des albums aux ambiances morbides et malsaines : sans limites !

Une nouvelle fois, Inferno fascine, transcende : laissant la part belle aux plages ambiantes et instrumentales, à la morbidité absolue et à la noirceur des plus opaques. Inferno joue une fois de plus sur les lancinances, sur quelques dissonances et un chant on ne peut plus « outretombesque » pour parvenir à nous envoyer dans nos derniers retranchements.

L’album est influencé par les livres « The Cosmos as Self-Creation » de l’écrivain tchèque Michal Ajvaz, « La renaissance du temps » (2014) du physicien Lee Smolin et « Le livre rouge » (écrit entre 1913 et 1930) du médecin psychiatre suisse Carl Gustav Jung. Conceptuellement, « Paradeigma » plonge profondément l’auditeur dans la psychologie, la cosmologie et l’horreur afin d’évoquer, selon les propres mots du groupe, « des visions abstraites de courants semi-liquides se déplaçant dans une vaste structure ontologique où les couches individuelles interagissent dans une dynamique cosmique incessante ». L’écoute de ce nouveau chef-d’œuvre des Tchèques ne laisse pas indifférent et donne une véritable sensation de malaise à tout adorateur de sensations fortes.

Les cinq chapitres nous emmènent dans une sorte de montée en puissance morbide : la classique introduction nous conduit tranquillement dans ce magma horrifique et psychologique et dès les premières secondes de « The Wailing Horizon », on se retrouve comme happé par cette atmosphère obsédante et entêtante, totalement déshumanisée et dépourvue de toute possibilité optimiste !

L’ensemble est très intelligemment construit, alternant les passages lents et étouffants avec des accélérations dantesques sur lesquelles se greffe une voix impalpable, en retrait, mais défiant toute possibilité d’éclaircir un tant soit peu ce magma de ténèbres opaques ! Et ce n’est pas comme si le groupe avait envie de nous laisser respirer un brin… Non ! Même l’interlude bruitiste et dissonant « Phosphenes » contribue à nous enfoncer encore plus loin dans nos angoisses et tous ces mots compliqués terminant par « -phobie »… et c’est comme pour mieux nous achever que les deux titres de fin, les longs « Ekstasis of the Continuum » et « Stars Within and Stars Without Projected into the Matrix of Time » se permettent le luxe de jouer sur les répétitions aussi malsaines que lancinantes…

Un album juste… monstrueux et éprouvant !
« La conscience dans le Mal ! »

 

Tracklist :

1. Decaying Virtualities Yearn for Asymptopia (1:01)
2. The Wailing Horizon (5:43)
3. Descent into Hell of the Future (7:56)
4. Phosphenes (4:46)
5. Ekstasis of the Continuum (7:46)
6. Stars Within and Stars Without Projected into the Matrix of Time (8:36)

 

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Chronique “Omniabsence filled by this greatness

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