Fimir – Tomb of God

Le 16 octobre 2021 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • H.Warlock : basse
  • H. Wizzard : batterie
  • A.D. : guitare
  • Magus Corvus : chant
  • G. Funeral : guitare

Style:

Doom Metal

Date de sortie:

30 juillet 2021

Label:

Argonauta Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 9.5/10

« Le diable, le vrai, nous est apparu ce matin. Un être mauvais, hostile, cruel, un maître de l’apostasie qui s’active au fond de chaque esprit. » Jean-Christophe Grangé

Ce soir, j’ai mal. Mon cœur saigne parce que comme beaucoup d’entre vous, je suis frappé d’effroi devant l’ampleur de l’horreur qui touche le catholicisme. Les mauvaises langues vous diraient qu’on s’en doutait, que cette histoire de pédophilie n’est qu’inhérence à ce qui est tu depuis des années au sein de l’église catholique. N’empêche que l’ampleur de ce qui s’est produit, les révélations qui sont faites, dépassent largement ce que l’on pensait. Moi, j’ai beau faire le malin sur cette affaire, je suis tout de même glacé de frayeur face à l’importance exponentielle du problème. Je me dis qu’au nom de Dieu, il y a de vrais salopards, des pourritures bien sadiques et des destructeurs de vie ! Au nom d’une croyance totalement pervertie par les intégristes, les sectes et l’argent, l’arme de tous les manipulateurs avec la foi. Mais que reste-il aujourd’hui d’un édifice autrefois couvert de parures dorées, sorte de vernis qui cachait déjà des exactions horribles (l’Histoire en fourmille), et qui s’effrite enfin ? J’espère sincèrement que, contrairement à ce que dit ce connard d’Éric de Moulins-Beaufort, la justice, la vraie, pas cet ersatz de justice divine, fasse enfin son boulot et mette enfin à la place qu’elle mérite cette religion : plus bas que terre. Parce que comme le dit Renaud : « t’as jamais un pape sur les toits ! Être trop près du ciel p’t’être qu’y z’aiment pas« … Quoiqu’il en soit, je cherche du réconfort auprès d’un groupe un peu apostasique. J’en profite pour saluer mon confrère Will Hien de Metallian qui a été baptisé, comme beaucoup d’entre nous, et qui porte plus fièrement le pentagramme non pas en signe de satanisme mais pour mettre la nique à tous ces salauds de la pire espèce. Moi, j’ai fait mieux : outre la chronique de ce soir qui concerne Fimir et son premier album nommé « Tomb of God » (quel beau nom !), je me suis fait excommunier depuis longtemps. Je vous le jure !

Lorsque j’ai vu Fimir dans la liste, j’ai sauté directement sur l’occasion. D’abord parce que le groupe, qui je le rappelle, sort son premier album, est signé chez Argonauta Records, un label que j’adore et qui me déçoit rarement. Ensuite parce que beaucoup de mes contacts en parlait, les groupes Facebook de metalleux en parlaient. J’étais donc très intrigué par cette nouvelle sortie, connaissant le label et le travail accumulé ensemble depuis tout ce temps, il me semblait obligé que Fimir soit sur la liste. Le groupe est de Finlande et n’existe que depuis très récemment : 2019. A noter toutefois que le groupe est plus ou moins né (pas officiellement en tout cas) sur les cendres d’un autre : Church of Void, qui officiait dans le même style. Les quatre musiciens qui composent Fimir sont issus de ce groupe qui a splitté en 2018. On peut donc affirmer que les zikos, hormis le fait que « Tomb of God » est leur premier album officiel, ont de la bouteille ! Ce n’est donc pas en terrain inconnu qu’ils circulent, j’ai vraiment hâte d’aller à l’écoute !

Comme à chaque découverte, le premier coup d’œil revient à la pochette, ce que j’avais factuellement vu partout ou presque. Je m’étais déjà dit, en la zieutant de loin, qu’elle était belle. J’étais loin du compte ! On a une très belle représentation de ce que pourrait être la tombe de Dieu, avec ce côté coloré, comme un vaste ciel bleu, l’alternance de glace et de pierres aux couleurs chaudes donne un contraste saisissant. Je suis épaté par ce jeu de couleurs, hypnotisé même. J’ai l’impression que l’artiste, qui s’avère être David Thiérée, a voulu mettre tous les éléments qui composent la Terre sur un ensemble mortuaire avec une sorte de grotte. La tête au centre est carrément bien réaliste, le regard est perçant et le reste figé donne une sensation de malaise sincère. J’ai un peu plus de difficulté à identifier le symbole en dessous, mais cela me fait penser à quelque chose non pas de divin mais d’un peu futuriste, genre Stargate SG1. Mais franchement, connaissant le travail de David Thiérée, lorsque j’ai vu son nom dans mes recherches, j’ai compris tout de suite ce qui me plaisait. C’est un artiste qui va droit au but en mettant toujours sa touche de peinture personnelle, reconnaissable. Voilà pourquoi j’étais irrémédiablement attiré et envouté par cet artwork. Et je maintiens qu’il s’agit d’un ouvrage formidablement beau, qui rend largement honneur à la musique de Fimir. Se doter d’un aussi bel outil visuel, c’est une valeur sûre de départ indéniable.

Fimir se propose de faire du doom metal. Simple et efficace, cette étiquette de départ n’est néanmoins pas aussi aisée qu’elle n’en a l’air. Je m’attends toujours, lorsque je lis doom metal, à avoir une musique lourde, lente et épaisse comme la graisse du professeur Foldingue. Une musique lancinante et angoissante, malgré la dimension old school importante qui se dote de quelques riffs heavy metal, voire rock bien léchés. Il n’en est rien… Pour mon plus grand bonheur ! En fait, si Fimir compose du doom metal, il est très loin d’être aussi efficient. La musique est bien plus rapide que la moyenne doomesque, on frôle par moment les bons morceaux heavy metal ou rock dans la vitesse d’exécution, mais la lourdeur des riffs et les accords graves nous rappellent tout aussi rapidement que nous sommes bien dans une sorte de doom metal, en accéléré. D’ailleurs, la batterie reste sobre, sans tomber dans l’extrême, propre là encore au doom metal. Le chant est du même moule, bref ! Tout laisse à croire qu’on n’a pas d’erreur de dénomination mais on pourrait en douter. Ce qui compte, c’est que la démarche minimaliste est là, et qu’elle fonctionne à merveille ! Les compositions tournent en boucle sur de longues minutes avec quelques ajouts bienvenus comme des parties plus mélodiques, des soli pour pimenter l’ensemble plein de linéarité, donnant de fait des morceaux efficaces, entrainants et je dirais même agréables. Le tout dans une ambiance oscillant entre l’espoir (divin ?) et le sombre. Fimir est déjà bien parti pour me plaire, ce premier album est en tout cas une révélation ! Je me suis ré-ga-lé à l’écoute, que je n’ai pas vu passer malgré la longueur des pistes, ce qui est un très bon adage de réussite. Belle grosse surprise !

J’ai sympathisé de suite avec le son de l’album. « Tomb of God » a quelques réminiscences de sludge ou de stoner bien gras, on en ressent les effets sur la basse qui démarre d’ailleurs efficacement l’album. J’ai même cru l’espace d’un instant avoir un album de stoner doom, mais finalement le tempo en aura décidé autrement. Et on peut dire que la magie opère ses charmes tout de suite, la production est vraiment impeccable. Le son est juste… Quasiment parfait ! Vous y avez cru ? Moi aussi, je me suis surpris l’espace d’une seconde à vouloir enlever le mot « quasiment ». Mais comme la perfection n’existe pas… En tout cas, « Tomb of God » est un vrai bijou sonore, je n’ose imaginer le travail d’orfèvre qu’il a fallu abattre pour accoucher d’un son aussi prenant. Les guitares se muent par moment comme une sorte de nappe de fond aux claviers, permettant d’offrir avec la basse un espace sonore suffisamment bon pour que les soli s’expriment. Je trouve la batterie bien placée, le chant bien en avant comme j’aime. Une production comme on aime quoi ! Et je rappelle aux plus sceptiques qu’il s’agit de leur premier album, la marge de progression est déjà énorme. Magnifique !

Je crois que Fimir montre une forte expérience du studio avec cet album. Je suis vraiment ébahi par la fluidité qui permet à « Tomb of God » de tourner sans accroc. C’est rare que je puisse écouter un album en entier dans le genre doom metal, beaucoup de facteurs favorisent à un moment donné l’épuisement, mais ici que nenni ! L’album est superbe, fonctionne terriblement. J’adore particulièrement les moments plus instrumentaux, avec une libre place des guitares qui s’expriment avec énormément de talent. Les soli sont exceptionnels d’ailleurs ! Mais ce qui m’a plus impressionné, c’est que la démarche minimaliste est utilisée avec une intelligence incroyable. Permettre à un riff principal de tourner en boucle comme une rythmique sans fin et donner autant de liberté et de place à des incorporations pourtant peu importantes sur le papier, cela relève d’un talent fou. Chaque piste a ce mode de fonctionnement, et je ne m’en lasse pas. Rarement je me suis autant extasié sur ce minimalisme musical qui en découragerait certains mais qui ici, permet d’assimiler les pistes facilement et d’avoir en tête des mélodies qui restent. C’est à mon sens l’expression d’un talent incroyable, et rien que pour cela je tire mon chapeau à Fimir qui fait une entrée fracassante dans le monde du doom metal ! Une vraie claque sidérale !

Enfin, le chant. Et vous savez quoi ? Je l’aime beaucoup ! Mais bon, cela, vous vous en doutiez probablement, rien d’extraordinaire ! Mais le summum c’est que d’habitude ce type de chant je ne l’aime pas. L’estampillé heavy metal, qui monte dans des tessitures très hautes, sans être speed non plus mais quand-même, j’ai énormément de mal. D’ordinaire je rebrousse un peu chemin ou, à défaut, je sens ma moustache frétiller comme si elle voulait rentrer dans mes naseaux. Mais ici, pas du tout ! J’ai adoré le chant, je trouve qu’il va super bien avec la musique. Je trouve la technicité vocale intéressante, sans être pompeuse ni extravagante, donc le chant est vraiment bon. J’aime aussi le fait qu’il ne soit pas abondant, qu’il laisse la place à de vraies parties instrumentales, et n’intervienne parfois que très partiellement. Au moins, on a un chanteur qui accepte de laisser sa place, un petit peu, et ça, ça me plaît bien ! Un vrai coup de cœur inattendu, comme un coup de foudre !

Pour conclure cette nouvelle chronique, j’ai eu raison d’écouter la masse populaire de metalleux. Moi qui suis buté et qui n’écoute pas ce que tout le monde me conseille, j’ai pour une fois bravé cette mauvaise habitude et je ne regrette en rien mon choix. Fimir propose un premier album chez Argonauta Records, « Tomb of God« , qui se situe sur un doom metal inhabituellement rapide mais redoutablement efficace. Une musique qui se dote d’atouts prépondérants, particulièrement sur… Tout. Non, en vérité, cet album est une franche réussite. Une entrée en matière officielle même si nos amis finlandais ont de l’expérience et le montrent, « Tomb of God » est l’une des meilleures sorties du label en cette année avec Conviction et Mitochondrial Sun. Un choix qui porte ses fruits pour le label puisque Fimir déjoue tous les pronostics avec ce premier album de grande facture et qui offre ce que l’on aimerait tous offrir actuellement, rebelles de la caste ecclésiastique : une tombe pour (leur putain de) Dieu. Grosse surprise, et donc futur achat pour moi.

Tracklist :

1. One Eyed Beast 09:38
2. Horde of Crows 05:31
3. White Wolf 06:12
4. Obsidian Giant – Tomb of God pt.1 06:09
5. Temple of Madness – Tomb of God pt.2 07:02
6. Mausoleum Craft – Tomb of God pt.3 08:12

Facebook
Bandcamp
Instagram

Retour en début de page

Laissez un commentaire

M'informer des réponses et commentaires sur cet article.

Markup Controls
Emoticons Smile Grin Sad Surprised Shocked Confused Cool Mad Razz Neutral Wink Lol Red Face Cry Evil Twisted Roll Exclaim Question Idea Arrow Mr Green