Cellar Darling – The Spell

Le 17 juillet 2019 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


  • Anna Murphy : Chants, vielle à roue, flute, clavier
  • Ivo Henzi : Guitare, basse
  • Merlin Sutter : Batterie

Style:

Metal progressif folk

Date de sortie:

22 mars 2019

Label:

Nuclear Blast Records

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 7.5/10

J’ai eu, comme beaucoup de personnes qui se respectent, une période un peu turbulente dans ma vie. Vous savez, cette période un peu honteuse qu’on aimerait enfouir au plus profond de notre subconscient, le calfeutrer avec tous les cadenas d’amour des ponts parisiens et ne plus jamais le révéler au grand jour! Non, j’exagère un peu car, comme disait Mamadou Ka « Ne hais pas les mauvais souvenirs, car ils peuvent te donner la meilleure solution. » Et en l’occurrence, le souvenir précis que j’ai en tête au moment où j’écris ma nouvelle tirade, ne m’a pas franchement apporté la meilleure solution à quoique ce soit, mais plutôt un bon éclat de rire. Eternel.
C’était lors d’un concert d’Eluveitie à Lyon, le groupe passait en tête d’affiche de celle composée de Skalmold et d’Arkona. C’était l’époque de gloire du groupe suisse de « folk » metal et le line up qui avait forgé son succès était au complet ce soir-là. Et parmi tous les musiciens il y avait la belle, la magnifique, la TRUCULENTE Anna Murphy. Car oui, je dois l’avouer : j’étais fol amoureux d’elle. Et ce soir, j’étais prêt. Rassemblant mon courage, développant des arguments d’auto-défense pour braver le tabou et la foule, je brandissais une pancarte en carton où il était écrit « Anna, would you get married me??? ». Et vous savez quoi? J’ai eu de sa part un beau sourire, franc et sincère.
Alors non! Ce soir-là, je ne suis pas devenu M. Murphy, non. Mais j’ai toujours retenu, de cette anecdote qui a changé le cours de ma vie, qu’elle n’avait pas refusé ma main… Ainsi, depuis ce jour, je patiente en vain, mais je patiente. Car “la vanité est l’écume de l’orgueil.” (Alphonse Karr)
C’est donc le cœur rempli de nostalgie, à en faire tourner un clip pour une ballade de Nightwish, que je me lance dans l’écoute du dernier album de Cellar Darling. Petite présentation? Allons-y! Groupe composé en 2016 de trois musiciens virés d’Eluveitie (quels cons putain!), à savoir Ivo HenziMerlin Sutter et… Vous-avez-compris-qui, The Spell est leur deuxième album studio. Il est composé de deux CDs : un metal et l’autre en audiobook avec la voie céleste de ma dulcinée cachée. Ni une ni deux, je fonce me rapprocher de ma fiancée secrète, de ma succube de Lucerne! Non allez, j’arrête (pour le moment) mon délire érotomane!

L’artwork principal est une jolie composition avec une représentation de la Mort se trouvant enlacée par une jeune fille pleine de grâce et de volupté, qui tient dans sa main droite un cœur et tend la gauche vers les cieux. La Mort tient dans sa main un sablier, symbole de l’échéance pour tout être humain. Une pluie de cendres vient compléter l’arrière-plan et le sol est jonché de roses fanées. Les couleurs de l’ensemble sont froides, avec ce nuancier de bleu-vert en fond que j’aime beaucoup. Cette impression un peu « manga » sur les bords me renvoient un sentiment un peu juvénile qui est peut-être faux, qui n’est qu’un jugement mais qui me laisse à penser qu’il y a un côté assez nostalgico-enfantin dans la musique qui sera proposée. En tout cas l’artwork me laissera une très bonne impression, du très bon travail.

J’avais peur de tomber sur un Eluveitie bis, tant le line up me faisait penser à cela. Et ayant toujours pensé que c’était Anna Murphy qui menait à la baguette son précédent groupe dans une grande partie de la composition, mes craintes n’en étaient que redoublées. Que nenni! Nous piétinons les sentiers battus d’un metal plus progressif, avec bien évidemment un accent très circonflexe qui est porté sur le folk avec la vielle à roue et des flûtes diverses, mais il y a tout lieu d’imaginer que Cellar Darling n’a non seulement rien à envier à son « faux-jumeau » mais aussi qu’il est différent dans la démarche et l’intention première. Le metal est beaucoup moins agressif, j’en veux pour preuve le premier morceau « Pain » qui démarre en douceur et présente un aspect planant qui n’est pas désagréable du tout. Là où l’aspect progressif domine est dans la construction des morceaux. Beaucoup fonctionnent selon un même schéma typique avec une introduction calme, puis des parties metal qui démarrent, soit rapidement soit en crescendo, pour laisser place à des parties plus calmes, parfois en acoustiques ou en instrumentales avec les instruments folkloriques, et pour finir de nouveau avec des riffs metal plus poussés. Agressif n’est pas vraiment pas le mot que j’emploierai parce que ce n’est pas le cas du tout, et c’est d’autant plus raccord avec le concept de l’album qui marche autour des sortilèges et qui, donc, mérite que l’on mette en avant non pas une quelconque brutalité mais plus une magie. Ce qui est plus surprenant est l’aspect souvent oriental des morceaux avec notamment « Love » dont la vielle à roue est détournée de son but premier pour nous faire partir vers des horizons désertiques! Limite bédouin dans l’idée et c’est une vraie bonne surprise!
Après, il serait difficile de trouver une réelle démarcation de Cellar Darling dans le paysage musical car, contrairement à ce qui pourrait être vu comme prometteur, je ne vois pas exactement en quoi le groupe propose une musique unique. Les influences sont diverses et se ressentent bien à l’oreille comme Dream Theater par exemple, mais peut-être un peu trop. Je n’en apprécie pas moins la musique hein! Mais je n’arrive pas à démarquer le groupe, je le trouve trop peu original. Un bémol cependant aux parties folk qui font le boulot avec des soli de flûtes ou des passages à la vielle à roue ou aux violons qui remplissent leurs rôles parfaitement. Seul le metal est ciblé dans ce manque cruel d’originalité.

Par contre, on devine aisément qu’il y a une dimension personnelle honnête car chaque morceau sonne comme une révélation. Et l’intensité du chant d’Anna Murphy me confirme qu’il s’agit de nous raconter des histoires. Le chant est d’ailleurs mon point fort numéro un et de loin de l’album. Tout sentiment mis à part, le chant est vraiment très bon avec des alternances en contre-chant qui sont très bien exécutés et qui ajoutent quelque chose d’assez majestueux. En fait, je crois dur comme fer que la vraie originalité de l’album est dans le travail de mise en avant du chant, qui est la véritable pierre angulaire. Si je trouvais la base metal peu originale, le chant est tout l’inverse! Et forte est ma déception de ne pas avoir eu les paroles car je les aurais sans doute adorées. Bon, d’autant plus dommageable est cela car les titres des morceaux sont peu originaux aussi… Il aurait fallu un peu plus d’originalité encore, mais bon.

Le mastering est très propre, et rien n’est étonnant quand on sait qu’Anna Murphy travaille dans un studio d’enregistrement. La qualité ne pouvait qu’être au rendez-vous, ainsi fut-il.

Mais je ne vous ai pas tout dit, ami(e)s lecteurs et lectrices! Car il y a un deuxième CD. Outre les treize morceaux étudiés ci-dessus, l’autre CD est en fait un livre audio qui reprend les dits morceaux mais avec la seule voix de ma douce et valeureuse frontwoman. Bon, les morceaux étant très courts et n’ayant que peu de matières à étudier, mon analyse sera simple : je ne vois pas réellement l’intérêt de cette démarche bonus, mais si elle convient à l’un ou l’une d’entre vous, inch’allah!

Je termine ici mon propos par une note positive mais un léger gout d’inachevé. Musicalement, si tout est propre et très bon, le manque d’originalité pèse un peu plus qu’il ne devrait, car sur le papier, tout était prometteur! Des instruments folkloriques, un metal présenté comme un subtil mélange de progressif et de heavy, mais qui au final manque de nouveauté et cela n’a fait que me laisser sur ma faim. Je ne doute absolument pas du talent du trio, loin de là! Mais sans que je sache exactement quoi, il manque quelque chose pour me faire dire que c’est un excellent CD. Je vous laisserai faire votre propos opinion, mais en ce qui me concerne, c’est un « oui écoutez-le/mais ».
PS : Anna, si tu lis une chronique, sache que je suis prêt à en discuter autour d’une interview quand tu le voudras! (appel du pied à peine dissimulé!)

Tracklist :

1. Pain (4:27)
2. Death (7:14)
3. Love (5:11)
4. The Spell (4:41)
5. Burn (5:08)
6. Hang (4:33)
7. Sleep (3:48)
8. Insomnia (6:52)
9. Freeze (3:37)
10. Fall (0:59)
11. Drown (7:11)
12. Love, Pt. II (5:01)
13. Death, Pt. II (4:35)

Site officiel : https://www.cellardarling.com
Facebook : https://www.facebook.com/cellardarlingofficial
YouTube : https://www.youtube.com/channel/UCxMRe3 … t2sDEj2v2g
Twitter : https://twitter.com/cellar_darling

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