As a new Revolt – TxRx

Le 15 novembre 2018 posté par Bloodybarbie

Line-up sur cet Album


• Manu Barrero : Chant, Programmation
• Julien Lhuillier : Batterie

Style:

Hip hop Metal

Date de sortie:

5 Octobre 2018

Label:

Sand Music

Note du Soilchroniqueur (Willhelm von Graffenberg) : 7.5/10

Aaaah… la révolte… Que ce soit en « pendant haut et court » ou en guillotinant, ou en posant un gilet jaune sous un pare-brise et défilant ce samedi, la vraie question demeure : « En quoi ça va être utile/bénéfique/changer le cours de l’Histoire positivement ? » Dans le premier cas, on arrive souvent à pire (dictature, totalitarisme, Terreur), dans l’autre… L’avenir le dira mais je doute que ça change grand-chose… Néanmoins pour rester dans le débat musical, je doute qu’une révolution apparaisse furtivement, comme ça, un « Wind of Change », sans crier gare – en criant, pas davantage mais bon – tant on abreuve, abêtit et abrutit les masses sur fond d’agrégats sonores insipides et autotunés, de soupe populaire où le vocable ne dépasse pas les deux syllabes et la seule qualité à montrer (et non démontrer) reste la paire de lunettes Vuitton ou la paire de fesses estampillée Dolce & Gabana (ou le contraire, selon), seuls vestiges d’un affect de remous des neurones par titillement du cortex reptilien. Un duo constitué de Julien Lhuillier (batterie) et Manu Barrero (chant et programmation électronique) a l’outrecuidance de s’arroger le terme de « révolte » pour son patronyme pour faire paraitre un album, TxRx, avec leur projet As a new Revolt ; cet usage est-il légitime ?

Pour commencer, vous vous doutez bien que cet album a attisé ma curiosité parce que hors du commun, de par le manque d’humilité du nom du groupe mais aussi par son extrait qui m’a fait choisir de vous en parler en chroniquant ledit album. A titre informatif – et comme je ne sais pas si c’est la raison (et donc le but de la thématique de fond) du titre de l’album –, « TX » équivaut au transmetteur et « RX » au récepteur en termes électroniques. La musique que propose le duo étant tellement imprégnée d’électronique, on peut considérer qu’il y a un lien.

Je disais donc que l’extrait m’avait interloqué : en effet, rien de vraiment « metal » au sens traditionnel du terme, au point que je me suis demandé si le label qui nous a fourni l’enregistrement ne s’était pas gouré de destinataire : exent les guitares électriques combinées dans leur gros son distordu, les riffs acérés, l’éventuelle mélodie que certains recherchent pour se raccorder – hu, hu, hu – et fredonner comme des gimmicks mémoriels. Pour resituer et rapprocher de ce qui s’y prête, on a l’impression d’entendre en partie du Beastie Boys d’antan avec un gros fond de hip hop US 90’s…

Par contre, l’interprétation vocale virulente, au timbre coïncidant avec la hargne d’un Zak de la Rocha, et le groove de batterie amènent à retrouver un esprit metal qui s’affranchit des bases du classicisme du genre, recalant les attendus sonores au plan secondaire pour laisser place à un flow teigneux et engagé-enragé, le reste de l’harmonie étant surtout construit par des sons électroniques saturés imitant des guitares électriques tout en ne cherchant pas à les copier. Est-ce révoltant ? Non pas vraiment… Astucieux, créatif, pourquoi pas. Seuls les soupe-au-lait (ceux qui ne se nourrissent pas de la soupe populaire ci-dessus évoquée mais en assimilent tous les nutriments) se sentiront choqués, blessés dans l’âme du métalleux, au point peut-être de créer un event Facebook ou une pétition sur change.org afin de punir sévèrement les auteurs qui ont eu l’audace de contrevenir à leur modus audendi.

Concernant ce tout qu’est TxRx, ma réception de l’album a été mitigée pour une raison assez simple : qu’on me gueule une fois dans l’oreille, oui d’autant si c’est mérité ; qu’on essaye de me faire passer des messages en me gueulant tout le temps dans l’oreille, ça me donne davantage envie, comme tout un chacun, de me révolter non pas contre le fond mais la forme, en l’occurrence le gueulard, et c’est pour moi le défaut majeur de cet album : s’il est assez diversifié dans ses ambiances et dans ses structures, j’ai vite eu une impression de lassitude. Les qualités techniques des interprètes, je ne les remets nullement en cause ou en question, parce que tenir un album avec autant d’énergie déployée mérite un respect certain, mais j’ai assez vite eu l’impression de tourner en rond et me sentir oppressé. Si c’était le but, le pari est réussi, ça m’a fait réagir ; si ce ne l’était pas, j’ai tenu quatre morceau avant d’avoir envie de changer de CD voire pire, le résultat escompté n’étant pas advenu ou dénaturé par un trop plein d’agressivité.

Tiens, on parlait d’abêtissement et d’abrutissement en début de chronique, regardez ce clip de « Speechless », ça devrait résonner dans votre cerveau :

Est-ce une « nouvelle révolte », une énième goutte d’eau dans un océan de mécontentement exacerbé ? Oui, assurément, un autre cri de révolte car, si Orwell n’était pas qu’un auteur, c’était surtout un visionnaire et les termes de « littérature d’ANTICIPATION » n’ont jamais été aussi exacts qu’en ce moment. Cependant le groupe nous propose sa manière avec ses moyens de se révolter, avec des morceaux emprunts de colère et des textes accusateurs tels des Zola contemporains. Il en faut et, généralement, il suffit de constater les évolutions artistiques pour se rendre compte de la complexité et du marasme d’une période historique.

A écouter, à défaut d’entendre.

Tracklist :

1. Blood Brothers (4:22)
2. Empire (4:37)
3. Speechless (3:49)
4. Retina (5:39)
5. Riot Porn (3:12)
6. Perfect (3:42)
7. Scream Patrol (3:49)
8. Now! (4:31)
9. Kompromat (3:32)

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