1349 – Revelation of the Black Flame

Le 25 mars 2010 posté par Gwenn

Line-up sur cet Album


Archaon : Guitare
Frost : batterie
Ravn : Chant
Seidemann : Basse

Style:

Black Metal

Date de sortie:

25 mai 2009

Label:

Candlelight Records

Note du Soilchroniqueur (Gwenn):
7 / 10

Vingt cinq millions de victimes, trente à cinquante pour cent de la population européenne fut décimée par la Peste Noire. 1349, L’épidémie fît rage et traversa le continent, les campagnes et surtout les grandes villes qui regorgeaient de vie, d’artères battantes. Le Diable invisible priva les terres de toutes formes animées, de toutes couleurs, l’Horreur ultime était née. Le 5eme opus du groupe diffusait son âcre parfum de mort après l’éclatement de l’épidémie révélée par l’excellent « Hellfire ».

Oslo, Norvège : retour sur l’Apocalypse.

Quelques femmes pauvrement vêtues, hagardes, sentant un Mal arriver et interprétant dans leurs têtes les rumeurs qui courent… Quatre jours qu’elles n’ont pu rentrer au foyer après avoir aidé aux récoltes à une demi-journée de marche. Elles progressent d’un pas sûr, cachant la fatigue et l’absence de sommeil. Devant l’Eglise un petit tas humain, indéfinissable. De petits corps, recouverts de draps jaunis, ont été déposés ici sans précautions. Les cris poussés par les femmes sont ceux de bêtes éprises de désespoir, teintés d’une souffrance sans précédent. Le Mal est là et rit, éructe son nom : « Invocation ». Deux d’entre ces mères mourront deux jours plus tard, n’ayant pu surmonter l’épreuve de la perte des enfants issus de leur chair. Les sourires de la rue sont devenus inexistants, il est presque impossible d’imaginer la vie qui a grouillé dans ce petit quartier d’Oslo. Malgré le froid, la fièvre causée par la Peste Noire élève une fumée transparente, puante, jusqu’au-delà des frêles bâtiments. Comment, en quatre jours… la Mort a-t-elle pu faire autant de chemin ? Les survivants se bousculent dans les maisons pour pratiquer des soins inutiles, impuissants devant le Démon, « Serpentine Sibilence ».

Une nuit opaque tombe et une petite fille fait son apparition dans le noir. Elle vient de la maison grise, là où il y avait des arbres encore verts il y a peu. Se tenant le ventre douloureux avec ses petites mains, boitant et appelant une connaissance, une voix, un regard peut-être rassurant. Une peur terrible la tenaille à cette heure tardive. A l’habitude après la soupe, elle plonge dans son sommeil avec Maman. « Maman est morte », se dit-elle. Elle le sait. « Horns ». Des larmes brûlantes coulent sur ses joues, et elle tente d’avancer vers les lumières verdâtres qui semblent ressortir du noir là bas, un peu plus loin. Les douleurs au ventre sont atroces et à huit ans, la petite se sent déjà partir. A bout de force, n’ayant pu atteindre les maisons tremblantes, elle se laisse chuter, son corps fragile contre une pierre, ne pouvant pas même laisser éclater sa colère et sa peur, « Maggot fetus…Teeth like Thorns ».

Alors elle s’abandonne au rêve… et pense aux fleurs blanches qu’elle avait cueillie pour son papa, quand il rentrerait. Aux flambées magnifiques que dégage la cheminée de la maison, à sa couverture chaude et ses rêves innocents, à Maman riant au soleil. Fermant doucement les yeux, le froid a raison d’elle qui n’a pas le temps de remarquer les rats énormes et sales qui guettent l’élévation de son âme vers des cieux sombres. « Misanthropy ». Les maisons vertes se perdent dans la neige et le froid. A l’intérieur, des hommes tremblant, vomissant à terre sans retenue, les yeux écarquillés, terrorisés. Personne n’est là pour tenter d’écarter le Diable. Le monde entier serait-il voué à disparaître ? Un rat gros comme un chat grignote la main d’un corps déjà froid, sur la table. Deux autres corps respirent difficilement, la peau de leurs visages paraissant se désagréger comme peau de chagrin, le pus imbibe leurs cheveux. Il n’y a plus d’eau dans la maison, mais personne ne parle ni même ne bouge les lèvres. Un chat mort à terre, gueule grande ouverte, achève la composition de cette nature morte, « Uncreation ».

L’aube est rouge pâle, comme du sang mêlé de brume. Les respirations ne sont plus. Seuls les rats, charognards, galopant, filant entre les débris, les restes… cherchent avidement de quoi contenter leurs dents blanches, coupantes. Les milliards de petits yeux jaunes foncés illuminent la noirceur du lever de soleil. La neige anesthésie le paysage. Les cloches ne sonnent plus, les oiseaux se sont cachés, l’air pue. « Set the Control for the Heart of the Sun ».

Faire bouillir les viandes, ou pratiquer l’abstinence sexuelle, brûler des troncs de choux, des pelures de coings, tout cela avait été diffusé à travers la ville, de bouches à oreilles… rien n’avait empêché la Mort de gagner la partie. Cette partie. Les saignées ont été nombreuses, également, à en voir les mares rouges sortant par les portes des masures. « Solitude ».
A la porte de la Ville, quelques faibles chevaux vont et viennent, libérés des liens du travail, enrênés par le Mal.

Puis une forme éclatante, brillante galope vers les bêtes abruties, mourantes. « At The Gate ». Un étalon gigantesque, noir ébène et au souffle brûlant, plante ses membres durs dans la terre chaude et gangrénée. Son cavalier, enveloppé d’une couverture grise, irréelle, dévoile son visage blanc à personne. Il sourit, baissant la tête, et regarde droit devant lui. Ses yeux sont d’une intensité folle.
Le Démon repart accomplir son devoir plus loin, poussant un cri.

Gwenn.
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