0N0 – Unwavering Resonance

Le 24 juin 2022 posté par Metalfreak

Line-up sur cet Album


  • Twisted : guitare, chant, programmation
  • Acidmilk : chant, guitare
  • Sarkast : chant

Style:

Doom Death Metal Industriel

Date de sortie:

24 juin 2022

Label:

The House of What you See

Note du SoilChroniqueur (Quantum) : 5/10

On avait souhaité qu’un sang impur abreuve nos sillons sans savoir qu’un jour un déluge de sons impurs abreuverait nos microsillons.” Jacques Sternberg

Pendant que mes collègues bien aimés passent un moment intense au Hellfest, moi je me morfonds dans mon canapé à me demander d’abord comment ne pas me transformer en flaque de sueur vu qu’on meurt de chaud (je n’ose me plaindre plus vu ce qui se passe actuellement au Hellfest), et ensuite comment dépasser ma morosité du mec frustré par son employeur de merde qui n’a pas daigné l’arranger pour qu’il puisse être des leurs. Parce que mine de rien, voilà quelques jours que je ne peux pas écrire une chronique. Je ne dirais pas que je fais un blocage, mais je pense qu’il me faut aller au-delà de cette frustration pour me remettre en selle. C’est un peu l’évènement immanquable de l’année ce Hellfest et moi qui m’étais juré au début de mon accointance avec le metal de ne pas y aller, avec les arguments des haters trop surfaits pour être honnêtes, hé bien, mine de rien, je m’étais pris une belle claque dans la tronche. A l’échelle humaine, c’est un sacré boulot quand-même ! Et du coup, loin de ce rejet quasiment métaphysique que j’avais auparavant, je me retrouve à me ronger les sangs. Mais ce n’est pas grave ! Je sais que mes camarades s’éclatent à faire ce qu’ils aiment pour une musique qu’ils aiment tout autant. La chronique m’amenant aussi mon lot de satisfaction, il me faut ainsi surmonter ce trop-plein de déception. Je me suis dit : rien de mieux qu’une sortie prochaine pour me remettre en selle ! Voilà bien deux semaines que je n’ai pas écrit de chronique du jour, et c’est assez inhabituel chez moi. Moi qui mets un point d’honneur à respecter de manière obsessionnelle ce calendrier de release du jour, je me suis bien caché derrière mon pupitre Windowsien. C’est terminé les ami(e)s ! Car voilà revenu du monde des canapés langoureux le sieur Quantum, ancien roi du farniente et s’élevant désormais au rang de maître shaolin de la chronique trop longue ! HE IS BACK ! Et pour cela, je m’attaque à un album qui s’appelle « Unwavering Resonance » du groupe 0N0. Pas commode tout cela !

0N0, que je meurs d’envie d’appeler « Uno », est un groupe qui vient de Slovaquie, pays pour lequel de mémoire je n’ai jamais fait de chronique. Et en plus, un très beau pays ! Moins original toutefois, mais ce n’est qu’un petit détail insignifiant : le groupe vient de la capitale Bratislava. Prenant ses quartiers dans l’univers du metal extrême en 2015, la formation slovaque a depuis sorti trois albums avec ce dernier ce qui est peu (surtout quand on voit qu’il y a six ans d’écart entre l’avant-dernier et ce fameux « Unwavering Resonance« ), mais il y a également quatre EPs, un single et un split en 2019 avec le groupe Owl. Le tout équilibre un peu mais pour moi, l’album est la sortie importante par rapport au reste. Et je trouve que 0N0 n’a pas fourni énormément de concret depuis sa création. Bon ! Rien de rédhibitoire, juste une petite analyse de l’environnement. Car le chroniqueur est aussi par moment sociologue. Je plaisante ! « Unwavering Resonance » sonne donc une forme de retour aux affaires pour le trio slovaque, et cette sortie interviendra tantôt chez le label The House of What you See. Go !

En tout cas, il y a un truc qu’on ne peut pas enlever du tout à cet album, c’est l’artwork. Parce qu’il est sublime, et je pèse mes mots. Absolument magnifique même. Ce bleu profond et un peu flashy, je l’adore. C’est l’une de mes nuances préférées et j’aime l’idée de son utilisation pour faire du metal. J’avais bien aimé dans le même genre d’utilisation de couleurs l’album de Varanak qui avait pris du violet. Ensuite, le motif au milieu est très intéressant, très foisonnant en tout cas. Je ne pourrai pas détailler le tout, on repère toutefois une tête de chat, un serpent et quelques éléments électriques. J’aime bien surtout l’idée de l’asymétrie de ce motif central, puisque beaucoup de petits éléments dépassent du cercle et certains endroits ne sont pas symétriques du tout, cette déconstruction permettant d’avoir une dimension encore plus belle je trouve. Le chat au centre en haut apporte cette touche de cadre que j’aime aussi, mais dans le patchwork de motifs qui émane de ce cercle c’est très clairement cette illogisme visuel qui me plait le plus. Après, on pourrait même comprendre qu’il y ait une « résonnance inébranlable » dans cet artwork car enfermé dans ce cercle, la résonnance est manifeste et reste emprisonnée. Le tout est de comprendre maintenant comment 0N0 le retranscrit en musique. Ainsi, si le groupe parvient à le faire comme il l’a choisi dans son visuel, je ne me fais aucun souci par avance sur la qualité de l’album « Unwavering Resonance« . On part très bien ! Bel artwork !

Je reviendrai longuement sur le son, je vais donc essayer de parler de la musique stricto facto mais autant vous le dire, ma précédente affirmation, porteuse d’espoir pour la suite, a quelque peu vacillé sur ses fondations. Proposant selon Metal Archives un doom death metal industriel voire expérimental (mot que je n’aime pas), je pense qu’on est bien dedans en effet. Disons que le doom death metal se situe bien sur un versant très épais et très lent, avec de temps en temps quelques accélérations rythmiques qui font du bien, rendant hommage à ce genre de metal que j’adore quand il alterne comme cela, passant du doom metal au death metal sur une accélération soudaine, c’est très jouissif. Au moins 0N0 le fait bien. La partie industrielle est en revanche beaucoup moins évidente que ce qu’on serait en droit d’attendre. On a tous en tête que la musique industrielle est le côté « boum-boum » du metal, avec de l’électro, des samples ambient et des ambiances extrêmement différentes selon les besoins des groupes ou artistes. Or, ici, j’ai surtout le sentiment qu’on nous a vendu du rêve émotionnel pour se retrouver au final avec le froideur d’une petite cuillère. En fin de compte, le groupe n’utilise qu’une banale programmation avec des nappes de fonds sonores certes très intuitives, mais qui ne s’avèrent être au final qu’une composante ambiante de ce que le metal industriel ou la musique itou pourrait proposer. J’ai fini par comprendre vers la fin de la première écoute qu’à travers ce nom bizarre d’album qu’est « Unwavering Resonance« , le groupe a finalement suivi la logique énoncée au début sur l’artwork, avec cette sensation que la musique est prisonnière d’un cercle sonore restreint, et nous avons donc une écoute oppressante et dérangeante au possible. Cela aurait dû être un motif de joie certain que d’avoir un groupe qui respecte une forme de linéarité fluide entre son artwork et sa musique, mais ce ne fut pas particulièrement le cas. Je suis malheureusement resté sur un côté gêné plus que dithyrambique puisque je n’ai pas été spécialement emballé par cet album. Je lui trouve un gros défaut que j’évoquerai plus bas et qui a un peu tout foutu en l’air. C’est dommage parce que si on reste sur les compositions pures, la musique est intéressante. Un peu brouillonne par moment, voire maladroite, mais l’ensemble qui n’est que de quatre morceaux qui plus et pas forcément d’une longueur outrancière au passage est appréciable. Sans plus. En tout cas, le doom death metal seul aurait été plus aimé chez moi s’il n’était pas noyé littéralement dans ces apports que l’on ne pourrait même pas qualifier pleinement d’industriels d’ailleurs. Cela ressemble plus à un doom death metal avec des claviers quoi, tout simplement. Donc en fin de compte, une première écoute un peu laborieuse non pas pour les compositions en elles-mêmes qui sont tentantes et légèrement malhabiles, tout en demeurant globalement pas mal, le tout étant selon moi induit par ma déception d’avoir cette étiquette industrielle que j’adore mais qui n’est qu’un millième des possibilités qu’un groupe comme 0N0 aurait pu utiliser pour faire un meilleur, bien meilleur album que « Unwavering Resonance« . Cela reste du minimum syndical pour moi, rien d’extraordinaire non plus.

Le plus terrible sur cet album, je vous le dis avec une totale transparence, c’est la production. Honnêtement, je ne sais même pas si l’on peut appeler cela une production. Parce qu’à ce stade, même si j’imagine qu’on est loin de ces cassettes que l’on reçoit parfois du fin fond de la Sibérie, où le groupe enregistre son album dans un local au fond des bois, avec un mp3 ou un micro statique et qui balance la sauce comme cela, sans mettre un brin de sel, comme si le support en lui-même ne devait être qu’une merde fondamentalement. Dans le cas de « Unwavering Resonance« , et c’est un peu le problème, on sent que le groupe a voulu faire des efforts. Mais je crois qu’il y a un profond malentendu. On n’est même pas sur de la maladresse pour moi, on est très clairement sur un malentendu. Ce son que j’entends ici, n’est ni fait ni à faire ! Cela grésille de partout, l’épaisseur sonore est beaucoup trop importante, même le chant qui alterne entre le growl et le scream est complètement happé par cette épaisseur sonore. On ne sait pas si on entend plus les nappes de fond « industrielles » ou les parties metal. Tout est noyé, c’est presque insupportable à entendre. C’est incompréhensible parce qu’en plus le groupe est produit par un label, qui normalement valide ce qu’il entend et j’ai beau me dire que les goûts et couleurs sont dans la Nature, il y a des moments où je me demande quelle est la grosseur des peaux de saucisson qu’ils ont dans les oreilles. Je suis désolé d’être aussi cru, mais pour moi, cet album est pratiquement détruit sur ses propres fondations par ce son horrible. Je pense que le groupe a voulu expérimenter un peu d’atmosphérique et a donc voulu faire une sorte d’effet sonore qui fait croire que le tout est non pas aérien mais plutôt au fond de l’océan et entendu comme un écho noyé justement. Mais cela ne fonctionne pas du tout. Et encore ! J’échafaude cette hypothèse pour trouver une excuse à 0N0. Autrement, si cela ne tenait qu’à moi, j’annulerais la sortie purement et simplement et je reprendrais TOUT sonoriquement parlant, de A à Z, histoire de sauver cet album qui se noie totalement sur ses fondations sonores. C’est plus qu’un gâchis… C’est un raté monumental comme j’en ai rarement entendu depuis que je m’exerce à la chronique.

Et le raté est tel que malheureusement, je ne suis pas allé plus loin. C’est très rare que je stoppe mon processus d’écoute avant d’en faire plusieurs, mais le son est tellement mauvais que je n’ai pas pu aller plus loin. Il faudra s’interroger sur la raison de cet échec sonore, parce que le groupe a l’air d’assumer pleinement le sérieux de sa démarche. Autant sur certains albums on peut aller au-delà des défauts sonores et trouver un vrai intérêt, autant dans le cas de « Unwavering Resonance » c’est tout simplement pour moi impossible. On n’entend rien ! On ne connait pas les subtilités des samples industriels, au point d’en douter. On ne saisit pas les riffs guitares, à peine entendons-nous les accélérations à la grosse caisse. Non, vraiment c’est impossible. Je m’excuse auprès de 0N0, j’aurais préféré être capable de dire plus de bien, mais pour cette fois-ci, c’est un gros non.

Je vais toutefois essayer de parler un peu du chant qui est le seul « instrument » qui se démarque un peu. Mais c’est très léger. En tout cas de ce que j’entends, les techniques vocales utilisées sont bien propres et bien travaillées. J’apprécie d’avoir un chant qui explore différents horizons et différentes tessitures, pour offrir une variabilité dans un ensemble composal qui en manque beaucoup. Je pense que le chant aurait été le petit truc en plus qui aurait largement arrondi les angles si ces derniers étaient abordables. Il n’y a donc pas que du mauvais sur cet album, et le chant démontre qu’il y a un peu de promesse ou de progression possible pour la suite. Pour les textes, on repassera, d’autant qu’on ne comprend pas tellement ce qui est clamé.

Bon… Ben voilà quoi. Pour terminer la chronique, je me suis efforcé de trouver un semblant de qualité à cet album « Unwavering Resonance » du groupe 0N0 qui si j’ose dire, porte bien son nom. Il s’agit en plus d’un troisième album, sorti après six années d’absence, donc il y aurait dû avoir toutes les cartes en main pour proposer un album monstrueux. Mais non. Un doom death metal qui, s’il était resté brut de pomme comme cela, aurait été très bon, mais il a fallu que la formation slovaque rajoute des samples inaudibles en fond sonore, pour gagner un badge « industriel » qui en fait est totalement fallacieux et en plus irrémédiablement en trop. Mais le pire reste pour moi cette production qui ne mérite pas son nom, qui offre un cadeau empoisonné d’un son médiocre, trop épais et pour couronner le tout qui noie absolument tout le mixage dans un fond océanique de marasme. Franchement, je ne trouve pratiquement aucune qualité à cet album hormis qu’il m’aura permis de me réveiller de ma torpeur de quelques jours. Pour au final me retrouver avec cette bouillie sonore… Il va falloir du changement en profondeur et dès maintenant, sinon de mon côté ce sera d’office abandonné sur l’étagère d’un disquaire, si tant est qu’un disquaire ait le courage de mettre « Unwavering Resonance » en rayon, sous peine de délit culturel.

Tracklist :

1. Clay Weight
2. Shattering
3. Unwavering Resonance
4. Wander the Vacant Twilight

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